Laurent Nabias,
Des nobles franciliens au service de Robert II d’Artois et de Charles d’Anjou
Texte intégral
1Au xiiie siècle, les rois et princes français mettent en place des pouvoirs forts progressivement structurés sur des institutions développées, aussi bien dans le cadre de principautés du royaume français que de conquêtes territoriales à l’échelle européenne. Ces mouvements de conquêtes s’accompagnent de la création de partis nobiliaires qui s’illustrent notamment à la cour de Philippe III1. Se dessinent alors entre le gouvernement et la population qui lui est assujettie des résistances parfois fortes, des transactions, des compromis ou encore des statu quo. Cet article se propose d’aborder la réaction des gouvernements eux-mêmes face à ces révoltes ou ces contestations, de réfléchir à ce qu’il advient « quand gouverner devient difficile », et de répondre à la question centrale : comment les appareils de gouvernement s’organisent-ils pour maintenir et reproduire leur domination ?
2Nous proposons donc ici de nous focaliser sur les liens entre l’espace italien de Charles d’Anjou et les espaces de pouvoir de saint Louis, de Philippe III et de Robert II d’Artois. En recoupant l’inventaire reconstitué des archives du royaume de Naples par Paul Durrieu2 avec le trésor des chartes des comtes d’Artois3, pas moins de soixante-dix lignées identifiées dans ces deux fonds ont permis de résoudre des problèmes d’interruptions généalogiques dans les archives d’Île-de-France dans le dernier tiers du XIIIe siècle, dans le cadre de recherches prosopographiques sur la noblesse francilienne4.
3Nous avons alors conclu à une émigration de très grande ampleur de nobles franciliens5 aux côtés de Robert II d’Artois et de Charles d’Anjou. Ces ralliements, constituant les premières clientèles nobiliaires de Charles Ier, seraient-ils le signe d’une stratégie de renforcement du pouvoir angevin face à ces révoltes ou oppositions, pour soutenir Charles Ier d’Anjou pour qui « gouverner devient difficile » après les Vêpres siciliennes, ou pendant la période où son fils Charles II est prisonnier des Aragonais ? Charles Ier d’Anjou tout comme CharlesII ont-ils pu attirer auprès d’eux des membres de lignages aristocratiques influents à l’occasion de l’expédition menée en Sicile et en Italie du sud, lors de leurs nombreux séjours à la cour des rois capétiens, notamment de 1283 à 1284 ou de 1289 à 1290 ? Pourquoi les Franciliens ont-ils répondu en masse ?
4À travers leurs itinéraires biographiques, nous envisageons d’abord les questions de la circulation entre les hôtels d’Artois et d’Anjou des membres du lignage des Aunay, puis nous aborderons ensuite les conditions d’installation en Italie et l’intégration dans ces hôtels princiers d’un groupe élargi à l’ensemble des seigneurs du pays de France, du comté de Montfort et du Valois. Nous proposons enfin une méthode généralisée de cartographie des réseaux franciliens de solidarité nobiliaire des ducs d’Anjou.
I La parenté francilienne des Aunay au service de Robert II d’Artois et de Charles d’Anjou
5Le comte d’Artois effectue plusieurs séjours en Orient. Il part d’abord en croisade rejoindre saint Louis à Tunis en 1270 puis, à son retour, remonte la péninsule italienne en compagnie de son oncle Charles Ier d’Anjou6. Avant de repartir pour la Sicile, le 12 juin 1274, Robert II d’Artois, charge son chancelier Gautier d’Aunay seigneur du Mesnil, chevalier, Guillaume de Mineris, chevalier, et André le doyen d’Arras de gouverner ses terres en son absence. Il leur octroie tous ses droits et pouvoirs, celui de recevoir foi et hommage, de punir, et il leur confie son sceau. Les trois hommes remplacent les conseillers jurés que le comte a congédiés7. Or, de nombreux nobles franciliens qui entourent Robert II sont issus du pays de France, et ce Gautier d’Aunay, déjà évoqué par Thierry Pecout8, en fait partie. Ce très ancien lignage, comme en témoigne ses armoiries simples d’or au chef de gueule, est issu des seigneurs d’Aulnay-les-Bondy. Il s’est démarqué en occupant de manière héréditaire le sénéchalat du comté de Dammartin-en-Goële, depuis Gautier II d’Aunay, vivant au milieu du XIIe siècle, marié à Rence du Mesnil-Madame-Rence, ancien nom du Mesnil-Amelot9. Son petit-fils Gautier III et son arrière-petit-fils Pierre reprennent la charge10. Gautier IV11, frère de Pierre, mort vers 1239, est dit seigneur du Mesnil-Madame-Rence ou du Mesnil dans plusieurs actes concernant la grange de Rotangis de l’abbaye de Chaalis12. Dans un acte de ratification d’une donation faite par Gautier IV à l’abbaye de Chaalis en septembre 1282, les sceaux apposés13 identifient formellement Guillaume d’Aunay, chevalier, fils aîné de Gautier IV, accompagné de ses trois frères, Gautier chanoine de l’église de Beauvais, Thibaut chanoine de Thérouanne et Alain écuyer. Ils ont brisé le chef du lignage d’un lion issant en argent, qui se rapproche du lion d’argent, probablement issu du lignage de leur mère Isabelle14, celui des seigneurs de Montfort. Puisque sa famille servant Mathilde, comtesse de Dammartin, d’Aumale et de Boulogne15, une dame de haute lignée dans le comté d’Artois, Gautier IV aurait-il pu ainsi approcher la cour comtale ?
6Or, dans la liste des premiers sénéchaux de Provence de Charles d’Anjou se trouve aussi un Gautier d’Aunay, qui fut sénéchal d’octobre 1258 à mai 1262 et qui le fut à nouveau en 1276, et que nous identifions à Gautier IV car pendant cette période, marié depuis au moins 1254, il brise ses armoiries avec celles de sa femme, d’un lion naissant d’or et non d’argent16. Il était donc entré dans l’hôtel des Angevins avant d’intégrer celui des Artois, preuve d’un rapprochement entre les deux cours. Les fils de Gauthier d’Aunay, Guillaume, Thibaut chanoine de Thérouanne, et Alain, font aussi partie des serviteurs franciliens du comte d'Artois qui le suivent dans son voyage au royaume de Naples17.
7Figure 3 : armoiries des membres du lignage des Aunay comparées aux armoiries des Montfort
Sources |
Gautier IV d’Aunay |
Guillaume d’Aunay |
Jean d’Aunay |
Gautier d’Aunay |
Thibaut d’Aunay |
Alain d’Aunay |
Guy de Montfort |
Armorial Wijnbergen 1267-128518 |
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Bibliothèque municipale de Senlis, fonds Afforty fonds Afforty, tome XVI, p383-384 |
un écusson au chef chargé d’un lyon ysant |
un écu au chef chargé d’un lambel à quatre pendants avec un lyon issant |
Le troisième et ses attaches otées |
un portique antique et la sainte vierge tenant l’enfant Jésus et un.. |
un écu au chef chargé d’un lambel à quatre pendants avec un lyon issant et sur le tout une bande |
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Armorial Le Breton 130519 |
8Robert II d’Artois est rappelé en Sicile par Charles Ier d’Anjou après les Vêpres siciliennes le 30 mars 1282. Preuve de son attachement pour le royaume, il y reste entre août 1282 et la fin de l’année 129120. Robert II d’Artois est intervenu en Sicile pour aider Charles d’Anjou, « quand gouverner devient difficile ». Il ne s’agit pas ici d’analyser les causes de ces difficultés, ni les résistances des populations assujetties, mais d’aborder la nature de la réaction des gouvernements eux-mêmes, à savoir ici l’activation de réseaux de solidarités familiales, féodales ou clientélaires. Beaucoup d'hommes de la région d'Arras, des terres environnantes et de l’Île-de-France, ont accompagné les armées de Robert venues en renfort de la dynastie angevine en 1282, et d'autres sont attirés par son service pendant la régence de Robert qui s’ensuit, après la mort de Charles Ier en 1285. En effet, Robert II d’Artois et Charles d’Anjou, le plus fameux chevalier d’Europe de l’Ouest, constituent deux héros épiques, modèles de la chevalerie. Pour la jeune aristocratie française, entre 1266 et 1294, cela fait sens de voyager au Sud pour acquérir en leur compagnie de l’expérience, une renommée, une réputation21. Les chevaliers franciliens sont nombreux à participer aux tournois de chevalerie au service du comte d’Artois, comme à Hem22 où Robert II d’Artois joue le rôle de chevalier au lion. Le comte d’Artois promet ainsi de rembourser la perte de deux chevaux perdus aux joutes par Jean de Messi pour quarante livres tournois23 ou les pertes de tornaiemens de Pierre de Chennevières24. Son parent proche, Jean Choisel, sire du Plessis, donne une quittance le 13 septembre 1301, en tant qu’auditeur de la cour du roi, pour avoir débattu d’un conflit entre le chapitre de Saint-Omer et le comte d’Artois. Il est dit chevalier du roi25.
9La cause angevine avait de nombreux partisans et fidèles auprès de nobles franciliens ou originaire du Nord de la France comme le prouve le nombre de dons et de prêts. Ainsi, le 8 mars 1274, le comte d'Artois promet de payer à différents termes à Arras, à Jude veuve de Jean de Nanteuil, chevalier, seigneur de Nanteuil-le-Haudouin dans le Valois, les 720 livres tournois que celui-ci lui avait prêtées26. D’autres nobles franciliens sont remerciés par le comte pour l’avoir accompagné et secondé dans son voyage en Pouilles et en Sicile. Le 22 août 1284, Robert II d’Artois donne à Guillaume d’Aunay, seigneur de Coulemont, 883 livres de petits tournois27. Alors que le comte d’Artois est reparti pour la France, Guillaume d’Aunay, homme du comte ayant le sens du service et de la fidélité, se trouve encore à Naples le 3 novembre 129128. Conseiller du roi de Sicile et de Jérusalem Charles II d’Anjou, il atteste avec Jean de Montfort, camérier du royaume de Sicile, Othon de Toucy maître justicier, et Guillaume l’Étendard maréchal, que le comte d’Artois n’a rien voulu prendre pour lui dans la présente année des impositions levées sur les sujets du royaume de Naples29. À son retour, le 14 mai 1292, Guillaume, aussi au service du comte d’Artois, donne une quittance pour une somme de quatre cents livres tournois, que le comte d’Artois avait ordonné de lui verser pour arrérages de ses gages le 12 avril 129230. Une lettre de caution est encore envoyée par le comte à Guillaume d’Aunay le 13 octobre 129331. Le 23 décembre 1293, le comte mandate Renaud Cognet pour passer en comptes ce qu’il a payé pour trente selles aux armes de Guillaume d’Aunay32. Le 7 février 1294, il fait de même pour payer une somme de deux milles livres parisis à « Guillaume d’Aunay chevalier sire du Mesnil » qui l’a suivi avec une grande quantité de gens d’armes en Pouilles et en France33. Guillaume meurt avant janvier 1301, puisque le comte d’Artois donne le 5 janvier 1301 à « Roberte d’Aunay, sa filleule, fille de feu Guillaume d’Aunay, chevalier », cinq cents livres tournois dans l’année de son mariage34. Cette branche des Aulnay se confond alors dans un des grands lignages provençaux, vassal des ducs d’Anjou, celui des Baux. Le fils de Guillaume, Robert d’Aulnay35, épouse Isabelle Standardo, fille de Guillaume l'Étendard. Leur fille, Marguerite, se marie avec Bertrand XI de Baux36. De même, les parents et voisins37 de Guillaume servent l’administration du comte. Son frère Thibault d’Aulnay chanoine de Thérouanne et Jean de Sainte Croix reçoivent le 15 décembre 1293 des pouvoirs du comte d’Artois pour s'enquérir des biens acquis par les églises, les ecclésiastiques et les non nobles depuis 1247. Il est dit clerc du comte d'Artois le 27 mars 129938, et tient les comptes entre 1296 et 1299 avec Simon de Mauregard et Thibaut de Mauregart39. Entre 1302 et 1306, Thibaut de Mauregard40, Jean châtelain de Neeles et Renaud de Louvres clerc et procureur de la comtesse d’Artois, reçoivent encore des quittances. Les mêmes et Raoul de Presles en reçoivent d’autres du 3 au 16 janvier 130741. D’autres représentants des lignages franciliens accompagnent le comte d’Artois.
Figure 1 : délimitation exacte du Pays de France
10Dans l’entourage de Robert II, parmi les plus importants, nous rencontrons aussi Jean d’Acy, beau-frère de Philippe d’Aunay42, Guillaume de Roissy, Jean du Tremblay43, Mathieu II sire de Marly44, cadet de Montmorency, et Hue sire de Chaumont45, ou encore André de Grigny, Jean de Melun, Simon et Thibaut de Mauregard.
Figure 2 : le Pays de France et les alentours (cartes Cassini)
11Or nous retrouvons ces mêmes noms dans les inventaires des archives de Charles Ier d’Anjou à Naples, accompagnés d’une foule conséquente d’autres seigneurs de la France du Nord et de Franciliens46 qui se retrouvent dans les listes des serviteurs des Angevins en Italie. Le comte d’Artois remercie plusieurs de ses fidèles originaires de l’Île-de-France pour l’avoir accompagné en Pouilles et en Sicile. Guillaume d’Aunay en constitue un parfait exemple. Alors que la branche aînée représentée par Gautier V d’Aunay œuvre aux côtés des Valois, Guillaume part en Italie, accompagné de ses frères, puisque Thibaut et Alain d’Aunay sont cités dans les archives du royaume de Naples47, tout comme très certainement Jean48. De nombreux autres chevaliers d’ancienne noblesse d’Île-de-France des hôtels royaux accompagnent ce flux migratoire, tissant ainsi des liens entre les cours des rois et princes capétiens. Le comte d’Artois a-t-il joué un rôle moteur dans cette mobilisation ? Sinon pour quelle raison ce soutien massif aurait-il été apporté au duc d’Anjou ?
II Des lignées franciliennes entre hôtel royal et hôtel de Charles d’Anjou
12Si de nombreux feudataires du comte Charles Ier d’Anjou et de Provence suivent leur suzerain, les nouveaux poursuivants franciliens, qui ne lui étaient pas inféodés, sont tout à fait libres de rejoindre l’armée angevine ou celle du comte d’Artois, suivant l’appel de l’aventure ou la propagande du comte49. D’autres encore font allusion à une croisade, ayant suivi le champion de l’Église catholique pour défendre et reprendre les fiefs de l’Église contre les partisans de l’Empire50. Mais la nouvelle relation entre le roi de Naples et le seigneur ultramontain s’apparente plutôt à une relation contractuelle qu’à une relation féodale. L’obligation du service d’ost ne pouvait pas jouer, puisque soit Charles d’Anjou en 1265 appelait les combattants à participer à une croisade, soit il lançait un appel à l’aide à partir de la crise de 1282. Le roi promet de payer une pension sous la forme d’un fief pour service rendu pour faire rentrer le noble dans sa clientèle. Certains des éléments de la définition de la relation clientélaire apparaissent : c’est une relation qui s’inscrit dans la durée, entre deux personnes d’inégale position, ayant un caractère électif (le choix de suivre Charles d’Anjou et de pouvoir rentrer en France), marquée par un engagement moral conforme à un idéal reconnu par la société ou une éthique traditionnelle (ici le fait de suivre le candidat affiché de l’Église). Toutefois, la relation ne se traduit pas par une réciprocité de dons et de contredons, puisqu’elle s’accompagne, une fois le noble arrivé en Italie, d’une obligation féodo-vassalique, un serment de fidélité contre un fief, même si le don du fief s’apparente à la conclusion d’un contrat d’octroi de pension, et donc à une relation contractuelle. Mais si les Franciliens sont arrivés massivement dans le royaume, assimilant l’expédition plutôt à une colonisation qu’à une croisade, et si quelques-uns ont respecté leur engagement ; un fief contre l’obligation de rester dans le royaume51 ; d’autres sont revenus massivement en Île-de-France après deux ou trois ans de combats. Henri Bresc qualifiait cette installation d’établissement aristocratique de « type pillard52 ».
13Il s’agit pourtant d’évoquer l’apparition des premières clientèles nobiliaires de Charles Ier ; quelques membres de l’entourage parental et aristocratique du roi de France suivis d’un groupe conséquent de cadets frappés par la surpopulation francilienne et partant à la conquête de nouvelles terres. Ces chevaliers aident le nouveau souverain de Sicile à prendre possession de son royaume en tant que combattant d’abord, en tant qu’officier ensuite de 1266 à 1268, puis en tant que détenteur de fief53. Leurs ancêtres ont participé dans le sillage des Montfort à la quatrième croisade et à la croisade albigeoise, comme Guillaume d’Aulnay, Robert IV Mauvoisin son cousin, et Dreux de Cressonsacq, beau-frère de Robert54. Soixante ans plus tard, le petit-neveu de Guillaume d’Aulnay se trouve à leur côté. La figure 3 illustre le rapprochement des symboles héraldiques des familles.
14La fille de Robert IV Mauvoisin, Isabelle Mauvoisin dame d’Aulnay, épouse Adam III seigneur de Beaumont-en-Gâtinais et les rescapés de la croisade à Tunis. Des grands officiers de Charles Ier d’Anjou étaient cités parmi les compagnons de saint Louis, comme Philippe, Jean II, Guy et Simon de Montfort ou Jean Britaud de Nangis, connétable du royaume de Sicile, conseiller du roi, chevalier terrier de l’hôtel, vicaire général en Toscane55, et grand panetier du roi saint Louis. Il fit de nombreux aller-retours entre les cours de France et de Sicile. Guillaume de Beaumont-en-Gâtinais était maréchal de France sous Saint Louis et a participé à ses côtés à cette croisade. Le 12 juin 1250, il a notamment pris part au conseil où Saint Louis prend la décision de rester en Terre sainte56. Il est dit aussi chevalier de l’hôtel de Charles d’Anjou57. Simon II de Clermont-Nesle, quant à lui, est « son plus ancien et proche conseiller58 », puisqu’il lui confie la garde et l’administration du royaume en son absence. Pierre V de Chambly est cité comme son chambellan en avril 126959. D’autres nobles franciliens accompagnent le roi au voyage de Tunis, et particulièrement Raoul III de Clermont-Nesle, de la branche aînée, Guy Ier de Clermont-Nesle sire d’Offemont, Simon de Melun, Jean de Chambly, Philippe II de Montfort60. Ces nobles sont aussi en relation avec l’hôtel de Charles Ier d’Anjou, le plus jeune frère de Saint Louis.
15Le réseau des relations de carrière se superpose ainsi au réseau de parenté. Les parentèles, toutes branches confondues, aînée comme cadette, participent au voyage. Guillaume de Beaumont-en-Gâtinais est accompagné de ses trois autres frères, Geoffroy, Dreux et Pierre. On y trouve également les trois membres du lignage des Barres61, ou les frères de Milly, Guillaume, maréchal du royaume de Sicile, son fils Geoffroy et Pierre de Milly, chevalier terrier de l’hôtel, participent ainsi à l’expédition de Charles d’Anjou, les deux derniers étant aussi sur la liste de ceux qui reçoivent des terres dans le royaume de Sicile après la conquête62. Philippe II de Montfort, ancien compagnon de croisade du roi Saint Louis, vicaire de Sicile, devient capitaine des troupes chargées de défendre les États de l’Église63. Jean II de Montfort, son fils, fait partie des Français investis de fonctions administratives ou militaires, au royaume de Sicile, en Italie ou en Orient64. Il devient comte de Squillace, puis comte de Montescaglioso et d’Alba, suite à son mariage avec Marguerite de Beaumont, fille de Pierre de Beaumont conseiller du roi, chambrier du royaume de Sicile, qu’il remplace par la suite65. Son autre fils Simon de Montfort est chevalier de l’hôtel, tout comme un autre Simon de Montfort, fils du cousin du second degré de Philippe II de Montfort, à savoir Guy, comte de Montfort, fils de Simon de Montfort comte de Leycester, conseiller et chevalier terrier de l’hôtel, seigneur de Monteforte et de Nola après l’installation de Charles Ier d’Anjou66. Anseau de Chevreuse, conseiller du roi de Naples, chevalier terrier de l’hôtel, maréchal du royaume de Sicile, exerce sous Charles Ier et Charles II, puis revient en France. Ses frères Hervé et Symon de Chevreuse étaient aussi conseiller du roi et chevalier terrier de l’hôtel67.
16Mais l’itinéraire de petits lignages, exclus des sources franciliennes à la fin du XIIIe siècle, apparait au grand jour dans les sources napolitaines, nous permettant de retracer leur participation à l’expédition de Charles Ier d’Anjou68. Certaines lignées du domaine capétien, de la baronnie de Montfort mais aussi du pays de France et du Valois au Nord-Est69 se trouvaient déjà au service du comte de Provence comme sénéchaux. Dans la liste des premiers sénéchaux de Provence, après Gautier IV d’Aunay, son successeur, Guillaume de Gonesse, abordé dans des études récentes70, appartient à un lignage très lié. En effet, ce Guillaume portait les armoiries de cinq points de gueules équipolés à quatre d’argent, les points de gueule chargés de cinq fleurs de lys d’or71. À l’origine, Thibaud de Gonesse, ayant vécu dans les années 1160-1186, a été témoin de la fondation de l’abbaye de Notre-Dame de Livry et possède des dîmes à Raray72. Il est le père de Pierre de Chavercy, Guillaume et Renaud de Montgrésin. L’influence des Gonesse dans la région de Senlis est justifiée par la présence de Renaud et de Pierre à la fondation de la commune de Senlis en 117373. L’aîné, Pierre, a un fils, Nivelon et deux filles. Quant à Renaud, ce dernier a quatre fils, Eudes74, Thibaut, Guillaume et Jean, et une fille.
Figure 4 : généalogie des Aunay et lien de parenté entre les Aunay, Siginolfo et Gonesse
17Le fief du château de Baron, qui dépend de Chavercy, est appelé le fief de La Gonesse75, dont les détenteurs sont nommés dans les sources Gonesse ou La Gonesse. Thibaut d’Aunay est aussi en relation avec Guillaume de la Gonesse. En effet, nommé par le pape Célestin V le 20 décembre 1294 avec deux autres chanoines, il est chargé d’installer Guillaume comme nouveau titulaire de la prébende de la cathédrale de Senlis76.
18Une fois les Aunay et les Gonesse installés en Italie, leurs renchaînements d’alliance avec les mêmes familles italiennes ou franciliennes se multiplient comme le montre la figure 4. Guillemette de la Gonesse, petite-fille de Guillaume, le sénéchal de Provence, épouse Sergio Siginolfo. Son frère Bartolomeo épouse en secondes noces Roberte d’Aunay, la fille de Guillaume d’Aunay. Les enfants de Guillemette épousent à leur tour, l’une son oncle au second degré Jean de la Gonesse, frère de Philippe le maréchal de Sicile, et l’autre, Isabelle, s’allie avec Thomas l’Étendard, fils du maréchal et connétable du royaume de Naples, et beau-frère de Robert d’Aunay, fils de Guillaume d’Aunay77.
19Ces nobles Franciliens occupent de nombreux postes dans l’hôtel de Charles Ier, soit comme chevaliers de l’hôtel78, comme clerc79, ou comme valet80. Certains ont en charge des fonctions administratives ou militaires dans le royaume de Sicile, en Italie ou en Orient81, d’autres sont des châtelains82, ou, plus rarement des gardiens des ports du royaume83. Il s’agit de proches de Robert II d’Artois et de parents, comme Mathieu II de Montmorency-Marly déjà cité, également chambellan du roi de France en 1282, accompagné de Jehannot de Saint-Denis84. Sont aussi cités d’autres franciliens appartenant parfois à d’autres hôtels princiers comme Jean et Eudes de Tremblay, Robert de Chaumont-en-Vexin, Aimeri et Drouin de Saint-Clair85, Jean de Chantilly86 de l’hôtel de Pierre d’Alençon, Eudes de Fontaines87, Jean d’Acy son chancelier88, Pierre des Garges89, Jean de Plailly, Gilles de Blemur, Mathieu, Dreux et Etienne de Villiers90, Guillaume vicomte de Melun, Guillaume l’Étendard père et fils et Simon seigneurs de Beynes, Adam et Thomas de Bruyères.
20Cependant, contrairement à des nobles d’autres provinces qui œuvrent spécifiquement pour un seul hôtel princier ou royal91, les nobles franciliens ont la spécificité de réaliser une carrière domestique au service de plusieurs hôtels différents. Ils se retrouvent dans plusieurs listes de personnels d’hôtels princiers ou royaux différents suivant la période étudiée. Les patrons eux-mêmes sont souvent reliés entre eux par des liens de consanguinité et s’insèrent aussi dans une hiérarchie. En réalité, comme l’affirme Xavier Hélary en évoquant la cour de Philippe III et des derniers capétiens, « l’hôtel royal ne constituait pas la cour à lui seul. C’est bien plutôt l’ensemble des hôtels princiers qu’il faut englober [..] tant la circulation d’un hôtel à l’autre semble avoir été naturelle » 92.
III La formation de clientèles et de partis autour des rois de France et des princes capétiens comtes d’Artois et d’Anjou
21L’hôtel du duc, l’hôtel du roi, tout comme d’ailleurs la montre militaire, sont intrinsèquement liés aux formes nouvelles de la société contractuelle. Faire partie d’un hôtel constitue un signe d’affiliation claire à la clientèle de tel ou tel prince. Ainsi Élizabeth Gonzalez affirme que ces hôtels ont « pour but de procurer une clientèle à son chef93 ». Ces clientèles peuvent déboucher aussi sur des partis. La cour royale de Philippe III est traversée de luttes intestines menées par des groupes opposés, des factions rivales au sein de l’aristocratie nobiliaire. Xavier Hélary cite l’existence d’au moins quatre partis, dont celui de Pierre de La Broce, représenté par la plus haute noblesse, « le parti des valets de l’hôtel », et celui possédant réellement le pouvoir, regroupant les membres de la famille de Saint Louis et d’Alphonse de Poitiers, appelé aussi « le parti des compagnons de Saint Louis94 ». Robert II d’Artois, le neveu de Saint Louis, est cité dans la composition de ce dernier groupe, accompagné d’un nombre non négligeable d’anciens nobles franciliens qui a rejoint son hôtel95. Un autre prince capétien joue aussi un rôle à distance dans les tiraillements de ces partis. Dans ses difficultés de gouvernement, Charles d’Anjou a pu aussi attirer auprès de lui des membres des lignages aristocratiques les plus influents d’Île-de-France dans son expédition en Sicile et dans le sud de l’Italie, constituant des réseaux de solidarité et de clientèle nobiliaires.
22Nous nous proposons ici d’expliciter succinctement une méthode de cartographie96 de ces réseaux regroupés autour des Grands dans le cadre du développement de cours princières des années 1258-1314. Les individus concernés s’identifient parmi ceux qui servent dans les hôtels princiers et dans leurs armées, ou ceux à qui les princes confient des missions importantes. Une base de données recense les anciens nobles franciliens dans les hôtels princiers, identifier les évolutions de carrières, recenser les dons princiers, les relations contractuelles97, les réseaux d’alliance et de consanguinité. Pour y parvenir, un premier réseau 2-modes (ou réseau bipartite) d’affiliation des nobles franciliens aux hôtels princiers est établi à partir de leurs relations de carrière. Ce réseau 2-modes relie deux types de nœuds de nature différente, ici les anciens nobles d’un côté, et les princes à la tête d’hôtels de l’autre. Dans cette configuration, la plupart des liens entre les serviteurs de l’hôtel ne sont pas précisément connus, mais ils ont tous en commun une relation d’affiliation à une institution. Par projection de ce réseau 2-modes vers un réseau 1-mode, nous générons le réseau dérivé des relations de type « appartient à la même institution », entre tous les protagonistes possédant la même affiliation. Supposons comme le montre la figure 5 que les lettres A à F représentent des anciens nobles franciliens et les chiffres 1 à 4 les chefs des hôtels princiers, l’ensemble constituant le réseau 2-modes. La figure de droite représente la projection du réseau bipartite vers le réseau 1-mode des anciens nobles, connectés par la relation « est affilié au même hôtel princier », analysable par des indicateurs statistiques classiques98.
Figure 5 : projection d’un réseau 2-modes au centre vers deux types de réseau 1-mode99
23Le réseau 2-modes des relations de carrière de nobles franciliens dans les hôtels est représenté sur la figure 6. Le réseau d’affiliation du réseau 1-mode est illustré sur la figure 7.
Figure 6 : réseau 2-modes des individus dans les Hôtels princiers 1258-1314. La taille des nœuds est proportionnelle à la centralité d’intermédiarité (logiciel UCINET).
Figure7 : réseau 1-mode des individus dans les Hôtels princiers 1258-1314 - Taille des nœuds proportionnelle à la centralité d’intermédiarité - Détection des communautés - méthode de Girvan-Newman
24Sur cette dernière figure apparaissent les nœuds les plus centraux du réseau et les formations de communautés. La centralité d’intermédiarité (betweenness en anglais) permet de repérer les individus incontournables, les individus relais, les ponts du réseau. Elle mesure le nombre de fois qu’un individu se trouve sur le chemin qui relie un individu A à un individu B du réseau. Il est aussi possible de rechercher des sous-ensembles très cohésifs, « entre lesquels on constate l’existence de relations fortes, intenses, directes et fréquentes100 », qui se rapprocheraient idéalement des cliques, « des groupes à l’intérieur desquels tous les liens possibles sont réalisés101 », en somme des communautés. Nous menons ensuite le même raisonnement pour déduire les relations entre individus participant aux mêmes missions, qu’il s’agisse d’expéditions militaires, des ambassades, des enquêtes ou vivant les mêmes évènements. Dans le dernier cas, il peut s’agir de relation de co-occurrence dans les sources. Ces réseaux 2-modes entre individus d’un côté, missions, évènements ou sources de l’autre, sont ensuite projetés sur un réseau 1-mode entre individus, lui-même superposé au premier réseau d’affiliation aux hôtels princiers. Enfin, les réseaux 1-mode d’alliance et de filiation sont ajoutés pour comprendre le rôle de la parenté sur les articulations des individus entre les clientèles. Un quatrième réseau de relations de transfert économique impliquant des dons, des gages à vie, des pensions données par un prince, intègre le réseau global illustré sur la figure 8.
25Précisons toutefois deux réserves d’ordre méthodologique. L’échelle temporelle des graphes, couvrant une période de cinquante-cinq ans, procure une vue d’ensemble et fournit une tendance. Mais les mesures statistiques de centralité ou de détection de communauté exigent une étude limitée à une échelle temporelle plus petite, de l’ordre d’une année. En effet, la fiabilité de ces mesures est valable uniquement si tous les individus interconnectés du réseau coexistent vivants durant la même période. Toutefois, cette option implique la génération animée d’un très grand nombre de figures de réseaux. Cette étude fine reste à faire pour confirmer la tendance, à compléter éventuellement par une analyse factorielle. D’autre part, les relations d’affiliation mettent en avant une potentialité de la relation, de nature différente d’une relation certaine de parenté ou de transaction du type des relations citées dans les sources.
Figure 8 : zoom du réseau multiplexe sur les relations entre les seigneurs franciliens membres des hôtels princiers et royaux
26Les tendances générales visualisées dans la figure 8 mettent en exergue les articulations entre les trois groupes principaux, les anciens compagnons de Saint Louis en rouge, les fidèles de Charles d’Anjou et de Robert II d’Artois en bleu clair, et les favoris des rois Philippe III et Philippe IV en bleu foncé. Dans le cadre des relations entre l’hôtel de Philippe III et celui de Charles d’Anjou, des « élites en partie communes gouvernent les deux royaumes102 ». En plus des nobles franciliens déjà abordés dans les deux premières parties, d’autres individus se trouvent en position intermédiaire entre les clusters très interconnectés de ces hôtels : leur centralité d’intermédiarité est donc très élevée. Du côté de l’hôtel royal sont identifiés Pierre V de Chambly, Renaud III de Clermont-Nesle, Guy Ier de Clermont-Nesle, Simon de Melun et, dans une moindre mesure, Guy VIII de Montmorency-Laval. Du côté de l’hôtel de Charles d’Anjou se trouvent Jean Britaud de Nangis, Galeran d’Ivry, Anselme de Chevreuse, Philippe II de Montfort, Dreux et Guillaume de Beaumont-en-Gatinais, ce dernier étant également en relation avec des anciens compagnons de Saint Louis.
27Or Charles d’Anjou a besoin d’intermédiaires reconnus à la cour de France pour lui assurer le soutien financier et diplomatique de Philippe III. Jean Britaud de Nangis est encore panetier à la cour de France quand il occupe la charge de connétable de Sicile. Avec Guillaume vicomte de Melun, conseiller de Charles, un grand féodal francilien, et Anseau de Chevreuse, conseiller et maréchal du royaume de Sicile, il est envoyé vers Philippe III pour récupérer l’héritage de son frère défunt Alphonse de Poitiers103. Pierre de Beaumont-en-Gatinais, le frère de Guillaume, maréchal sous Saint Louis, est envoyé en France pour obtenir un emprunt d’un montant de trente mille livres tournois104. Galeran d’Ivry a côtoyé les membres de l’hôtel de Saint Louis lors de la croisade de Tunis avant de rejoindre l’hôtel de Charles d’Anjou. Le roi de Naples l’envoie fréquemment en France à la cour de Philippe III, certainement parce qu’il y a maintenu des relations105. Ces réseaux de solidarité entre les deux cours sont renforcés par des alliances de parenté. Pierre de Beaumont marie sa fille Elisa à Jean Britaud de Nangis, son autre fille Marguerite à Guy de Montfort, autre conseiller du roi de Naples, et la troisième à Renaud de Trie, un membre important de l’hôtel de Philippe IV le Bel. Et Jean Britaud marie sa fille Philippa à un autre grand seigneur francilien, Bouchard I de Montmorency-Saint-Leu106, resté en Italie. Si les seigneurs franciliens de la cour de Naples, restés en Italie, maintiennent des relations solides avec la cour royale française, d’autres, comme Anseau de Chevreuse, n’hésitent pas à rentrer en France pour vivre une carrière dans l’hôtel de Philippe IV le Bel ; ce dernier devient grand Queux de Franc et porte-oriflamme entre 1302 et 1304. Il meurt ainsi à la bataille de Mons-en-Pévèle. Ayant été en contact avec les deux cours, sa centralité d’intermédiarité est elle-aussi très élevée.
Conclusion
28Quand gouverner devient difficile pour lui, la stratégie de défense de Charles Ier d’Anjou face aux résistances locales consiste à activer le réseau de solidarités princières et nobiliaires, à travers son hôtel, ses relations familiales avec le comte d’Artois et les rois de France successifs et les différents nobles franciliens qu’il a intégré dans sa clientèle. De leur côté, les anciens nobles franciliens ont participé à des expéditions hors de France pour y trouver fiefs et richesses, du fait du surpeuplement de la région francilienne au XIIIe siècle. La cartographie de réseau montre l’existence du passage de fidèles de l’hôtel de Saint Louis, de son fils Philippe III ou de Robert d’Artois à l’hôtel des ducs d’Anjou, puisque des itinéraires nobiliaires mobiles évoluant entre les hôtels ou des cumuls de charges ont été mis en évidence. Les nombreux nobles franciliens envahissent les clientèles et les partis princiers, et à ce titre, apportent massivement leur soutien à Charles Ier en Sicile. D'un simple groupe de poursuivants issus de la même parentèle ou des dépendances de vassalité, apparaissent au XIIIe siècle des relations gérées par le bastard feodalism. Une politique soutenue de donations des princes accompagne cette société devenue contractuelle, créant des liens de clientèle et d'amitié, avec un contre-don, souhaité mais non exigé : la fidélité des individus envers le donateur. Toutefois, si les clientèles se transforment parfois en partis de soutien au sein de cette société bouleversée par des idéologies de réformations politiques, un « parti d’Anjou-Sicile » à la Cour de France ne peut être évoqué, car aucune idéologie politique n’est représentée dans la mouvance des poursuivants franciliens de Charles d’Anjou ou de Robert II d’Artois. Cependant, une clientèle française attachée à la personne de Charles d’Anjou à la cour de France, à l’image de Robert II d’Artois, toujours prompt à défendre les intérêts de son royal oncle, ou des anciens membres de son hôtel rentrés en Île-de-France, lui assure un fort soutien diplomatique, financier et militaire, qui lui a fourni une réponse aux crises de gouvernance traversées.
Notes
1 Hélary X., « La cour de Philippe III (1270-1285) » in Gaude-Ferragu M., Laurioux B. et Paviot J. (éd.), La cour du prince : cour de France, cours d’Europe, XIIe-XVe siècle, Paris, H. Champion, coll. « Études d’histoire médiévale, n° 13 », 2011, p. 41. La liste des chevaliers de l’hôtel du roi est dans Recueil des historiens des Gaules et de la France., vol. 23/24, dir. MM. de Wailly et Delisle, Paris, V. Palmé, 1894, p. 732‑734.
2 Les Archives angevines de Naples, étude sur les registres du roi Charles Ier (1265-1285), 2 vol. , éd. Durrieu P., Paris, E. Thorin, coll. « Bibliothèque des écoles françaises d’Athènes et de Rome, n° 46 », 1886.
3 Richard j.-M., Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790. Pas-de-Calais. Archives civiles. Série A., vol. 1/2, Arras, Imprimerie de la société du Pas-de-Calais, 1878. Voir aussi Hélary X., « Robert d’Artois et les angevins (1274-1302), d’après le chartrier des comtes d’Artois » in Provost A. (éd.), Les Comtes d’Artois et leurs archives. Histoire, mémoire et pouvoir au Moyen Âge, Arras, Artois Presses Université, coll. « Histoire », 2019, p. 119‑132.
4 Nabias L., « Pour lui aider à soustenir son estat » : alliances, fiefs, réseaux, clientèles et partis dans l’ancienne noblesse d’Île-de-France de Philippe Auguste à Charles VII (1180-1437), thèse d'histoire médiévale, dir. Collard F., université de Nanterre, 2016.
5 Le Goff J., Saint Louis, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque des histoires », 1996, p. 267.
6 Xavier Hélary a déjà évoqué le rapprochement des deux parents, voir Hélary X., « Robert d’Artois et les angevins (1274-1302), d’après le chartrier des comtes d’Artois », art. cité.
7 Richard J.-M., Inventaire sommaire - Archives départementales du Pas-de-Calais. Série A., op. cit., p. 37, d’après Archives départementales du Pas-de-Calais (ci-après A.D.P.C.), A 22, pièce n° 17. Le comte Robert II d’Artois se trouve à Vienne le 12 juin, à Avignon le 1er juillet, et à Milan le 8 novembre, puis rentre à Paris le 6 juillet 1276. Voir Comte de Loisne, « Itinéraire de Robert II comte d’Artois (1267-1302) », Bulletin du Comité des travaux historiques et scientifiques. Section d’histoire et de philologie, no 3‑4, 1913, p. 369.
8 Pécout Th., « La construction d’un office. Le sénéchalat des comtés de Provence et Forcalquier entre 1246 et 1343 » in Rao R. (éd.), Les grands officiers dans les territoires angevins - I grandi ufficiali nei territori angioini, Rome, Publications de l’École française de Rome, coll. « École française de Rome », 2016, p. 163, 166‑167.
9 Musée Condé, registre 1-B-115, Mauregard et Le Mesnil Amelot.
10 William Mendel Newman, Les seigneurs de Nesle en Picardie : XIIe-XIIIe siècle leurs chartes et leur histoire, vol. 1/2, Paris, A. et J. Picard (Bibliothèque de la Société d’histoire du droit des pays flamands, picards et wallons, n° 27), 1971, p. 265.
11 Voir Civel N., La fleur de France : les seigneurs d’Île-de-France au XIIe siècle, Turnhout, Brepols, coll. « Histoires de famille, n° 5 », 2006, p. 466, 502, armoirie n° 87 (noté WN 87), et BnF, ms. LAT 17113, f° 297, d’après l’armorial Wijnbergen étudié par Adam-Even P. et Jéquier L., Un armorial français du 13e siècle. L’Armorial Wijnbergen, tiré à part des Archives héraldiques suisses, 1951, p. 49‑62, 101-110 ; 1952, p. 28‑36, 64‑68 et 103‑111, Lausanne, Impr. réunies, 1954. Toutefois, il est parfois difficile de suivre l’évolution des armes de Gautier qui fut clerc avant d’être chevalier. Son autre frère Philippe brise ces armoiries d’un lambel d’argent à cinq pendants dans l’armorial Wijnbergen (Ibid., p. 466, 502, WN 88). Mais en 1250 et 1262, Philippe appose un sceau aux armes pleines du lignage, d’or au chef de gueules d’après Archives départementales de l’Oise, fonds Afforty, t. XVI, p. 384. Et en 1282, Gautier IV utilise les mêmes armoiries brisées dans BnF, m.s. LAT 17113, f° 299. Voir aussi Nabias L., « Les Gallois d’Aunay, un lignage francilien », Mémoires de la Fédération des sociétés historiques et archéologiques de Paris et de l’Île-de-France, no 60, 2009, p. 25‑26.
12 B.M.S., fonds Afforty, t. XVI, p. 383-387. Archive de l’Oise, Chaalis, Rotangis, liasse n° 5, cote n° 62. Archives de l’Oise, H 5270.
13 B.M.S., fonds Afforty, t. XVI, p. 383-384. En note, le chanoine décrit les sceaux de l’acte de ratification : « Le premier [sceau] en rond de Guillaume d’Aunay un écusson au chef chargé d’un lyon ysant et S. Guillermi de alneto milites sans contreseel. Le deuxième en rond de Jehan d’Aunay un écu au chef chargé d’un lambel à quatre pendants avec un lyon issant + S. Johanis de alneto militis sans contreseel. Le quatrième en oval de Thiebaut d’Aunay chanoine de Therouenne un portique antique [..] est la sainte vierge tenant l’enfant Jésus et au-dessous un petit écusson au chef chargé d’un lambel à quatre pendants avec un lyon issant + S.Theobaldi de alneto canonici sans contreseel. Le 5° en ovale de Alain d’Aunoy un écu au chef chargé d’un lambel à quatre pendants avec un lyon issant et sur le tout une bande + S. Alain d’Aunoy sans contreseel ». Voir aussi BnF, ms. latin 17113 p. 298. Gautier chantre de Beauvais a un autre sceau, un oval « le chef brisé en [..], ledit Gautier debout tenant de la droite son bâton canteral de chaque côté un petit écusson à gauche sur l’écu coupé au lambel à cinq pendants et à droite sur l’écu coupé au lyon issant au chef » d’après B.M.S., fonds Afforty, t. XVI, p. 471. Voir aussi Civel N., La fleur de France, loc. cit., p. 466, 502, WN 89-90 et L’armorial Le Breton, éd. de Boos E. et al., Paris, Somogy, Groupe Malakoff, Centre historique des archives nationales, 2004, p. 77 n° 213, p. 82 n° 305, p. 159, p. 168.
14 Civel N., La fleur de France, op. cit., p. 267. Les Montfort sont représentés juste à côté des Aunay sur les pages de l’armorial Wijnbergen (WN 91).
15 Newman W.-M., Les seigneurs de Nesle en Picardie, op. cit., p. 264‑270.
16 Cortez F., Les Grands Officiers royaux de Provence au moyen âge, par Fernand Cortez. Listes chronologiques du haut personnel administratif, judiciaire et financier. Supplément à la chronologie des officiers des cours souveraines, par B. Des Clapiers-Collongues et de Boisgelin, s.l., 1921, p. 36‑37. Pour les armoiries de Gautier d’Aunay, voir (Abbé) de Briançon R., L’État de la Provence, contenant ce qu’il y a de plus remarquable, dans la police, dans la justice, dans l’église, & dans la noblesse de cette province, avec les armes de chaque famille, Paris, chez Pierre Aubouin, Pierre Emery et Charles Clousier, 1693, vol. 1, p. 103.
17 Plusieurs preuves d’identification existent. D’après Richard J.-M., Inventaire sommaire - A.D.P.C. Série A., op. cit., p. 156. A.D.P.C., A 135, Guillaume d’Aunay est dit seigneur du Mesnil, c’est-à-dire du Mesnil-Madame-Rance, tout comme son père Gautier IV seigneur du Mesnil. Le 5 janvier 1301, après sa mort, le comte d’Artois donne à sa fille, Roberte, qui est aussi sa filleule, cinq cents livres tournois (Ibid., p. 72., d’après A.D.P.C., A 45). Or Gautier V d’Aunay, fils de Philippe d’Aunay, le frère de Gauthier IV d’Aunay, est confronté à Roberte d’Aunay sa cousine et à sa mère Alix de Neuville, dame du Mesnil-Madame-Rance, veuve de Guillaume, dans un acte du Parlement de Paris (Archives nationales [ci-après A.N.], X1A 4 f° 276 v° du 1er février 1315 n.st.). En 1280, Guillaume est impliqué dans un procès contre Jacques Louchard bourgeois d’Arras, qu’il aurait maltraité avec Gilles de Neuville (A.N. X1A 2 f° 50 de 1280 et X1A 2 f° 58 du 18 novembre 1281). Ses pleiges appartiennent à sa parenté et des membres des Choisel de Chennevières apparaissent : Gautier IV d’Aunay son père, Jean Choisel, Pierre Choisel, Pierre de Chennevières. Voir aussi L’armorial Le Breton, op. cit. p. 82, 167, n° 305.
18 Civel N., La fleur de France op. cit., p. 502.
19 L’armorial Le Breton, éd. par de Boos E., Damongeot M.-F., Roger J.-M. et al., Paris, Somogy, Groupe Malakoff, Centre historique des archives nationales, 2004.
20 Hélary X., « Robert d’Artois et les angevins (1274-1302), d’après le chartrier des comtes d’Artois », art cité.
21 Dunbabin J., The French in the kingdom of Sicily, 1266-1305, Cambridge, Cambridge University press, 2011, p. 82‑83, 155, 160‑161.
22 Nabias L., « Pour lui aider à soustenir son estat », op. cit., p. 528‑530. On y retrouve les Montmorency, les Aunay, les Trie, les Barres, les Chevreuse, les Saint-Clair, les Chennevières.
23 Richard J.-M., Inventaire sommaire - A.D.P.C. Série A., op. cit., p. 51. A.D.P.C., A 33.
24 Ibid., p. 44. A.D.P.C., A 28 n° 1, du lignage des Choisel et Choisel de Chennevières.
25 Ibid., p. 186. A.D.P.C., A 173.
26 A.D.P.C., A 22 n° 8.
27 D’après Richard J.-M., Inventaire sommaire - A.D.P.C. Série A., op. cit., p. 47. A.D.P.C, A 31.
28 Dunbabin J., The French in the kingdom of Sicily, 1266-1305, op. cit., p. 118 et note n° 89.
29 Richard J.-M., Inventaire sommaire - A.D.P.C. Série A., op. cit., p. 55. A.D.P.C., A 36 n° 17.
30 Ibid., p. 154. A.D.P.C., A 133 pour le mandement. Pour la quittance, voir Ibid., p. 60. A.D.P.C., A 36.
31 Ibid.
32 Ibid., p. 47, A.D.P.C., A 40. Ses armes sont clairement représentées dans l’armorial Wijnbergen. Elles sont aussi identifiées dans l’armorial Le Breton, alors que l’éditeur avait indiqué ne pas avoir retrouvé le nom du possesseur de l’écu. Voir L’armorial Le Breton, op. cit., p. 82, 167, n° 305. Il apparaît au milieu d’autres chevaliers du Vermandois.
33 Richard J.-M., Inventaire sommaire - A.D.P.C. Série A., op. cit., p. 156. A.D.P.C., A 135.
34 Ibid., p. 72, cite : Archives départementales du Pas de Calais, A45 n° 19.
35 Pollastri S., « L’aristocratie napolitaine au temps des Angevins » in Verry E. et Tonnerre N.-Y. (éd.), Les princes angevins du XIIIe au XVe siècle : un destin européen, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », 2015, p. 155‑181, [https://books.openedition.org/pur/docannexe/image/18337/img-12.png].
36 Mazel F., La noblesse et l’Église en Provence, fin Xe-début XIVe siècle : l’exemple des familles d’Agoult-Simiane, de Baux et de Marseille, Paris, Éd. du CTHS, coll. « CTHS-histoire, n° 4 », 2002, p. 519 note n° 1116.
37 Ces seigneurs sont tous voisins. Les villages de Roissy, Messy, Plailly, Mortefontaine, Garges, Mauregard, Louvres-en-Parisis et du Mesnil-Amelot sont au plus distants de 20 kilomètres, au centre même de la plaine de France.
38 Richard J.-M., Inventaire sommaire - A.D.P.C. Série A., op. cit., p. 70. Archives départementales du Pas de Calais, A44 n° 25.
39 Ibid., p. 165. Archives départementales du Pas de Calais, A146.
40 Ibid., p. 220. Archives départementales du Pas de Calais, A220.
41 Ibid., p. 224. Archives départementales du Pas de Calais, A 229.
42 Archives Nationales, K 1154 n° 5-9.
43 Jean de Tremblay écuyer est possesseur à Tremblay-en-France, voir A.N., L 858, n° 42. Cartulaire blanc de l’abbaye de Saint-Denis, t. I, p. 474b-475a, n° XXXIII, « De quibusdam terris sitis juxta nemus nostrum de Trembleyo emptis a Johanne de Trembleyo armigero » (novembre 1270).
44 Du Chesne A., Histoire généalogique de la maison de Montmorency et de Laval, Paris, S. Cramoisy, 1624, p. 672‑673, preuves p. 411-413.
45 Richard J.-M., Inventaire sommaire - A.D.P.C. Série A., op. cit., p. 60. A.D.P.C., A 209 et A 219.
46 Dunbabin J., The French in the kingdom of Sicily, 1266-1305, op. cit., p. 155.
47 Les Archives angevines de Naples, op. cit., p. 276. Alain d’Aunay est cité comme valet de l’hôtel en 1275. Thibaut d’Aunay est cité comme chevalier terrier de l’hôtel et non comme clerc entre 1272 et 1280. Il est possible qu’il ait ensuite pris l’habit de clerc et soit devenu maître des comptes de Robert II d’Artois à son retour. Il est signalé dans les trésors du comte d’Artois le 15 décembre 1293, pour la première fois.
48 La correspondance entre le dernier frère de Guillaume, Jean d’Aunay, avec Jean d’Aunay chevalier terrier de l’hôtel, maître de la maréchallerie royale et vice-maître justicier du royaume, nommé à partir de 1274, n’est pas clairement établie. Surtout, Durrieu affirme que Jean est le frère de Garmondus, qui est un seigneur angevin d’après S. Pollastri. Jean d’Aunay a aussi un fils nommé Jean.
49 Pollastri S., Le lignage et le fief : l’affirmation du milieu comtal et la construction des états féodaux sous les Angevins de Naples, 1265-1435, Paris, Publibook (Éditions Publibook université), 2011, p. 119.
50 Ibid., p. 117, 125.
51 Les Archives angevines de Naples, op. cit., p. 241. L’auteur précise que la liste du tableau n° 12 correspond à la liste des « Français ayant reçu après la conquête des terres dans le royaume de Sicile, ceux qui se sont fixés à jamais dans les pays, mais plusieurs de ces feudataires français se sont ravisés et ont préféré perdre des terres et rentrer dans leur patrie ».
52 Henri Bresc est cité par Sylvie Pollastri dans Pollastri S., Le lignage et le fief, op. cit., p. 117.
53 Dunbabin J., The French in the kingdom of Sicily, 1266-1305, op. cit.
54 Civel N., La fleur de France, op. cit., p. 410.
55 Les Archives angevines de Naples, op. cit., vol. 2, p. 294. Voir aussi Camillo Minieri Riccio, Cenni storici intorno i grandi uffizii del regno di Sicilia durante il regno di Carlo I. d’Angiò, per Camillo Minieri Riccio, Naples, Stabilimento Tipografico Partenopeo, 1872, p. 6‑13.
56 Jean de Joinville, Vie de Saint Louis, texte établi, traduit, présenté et annoté, avec variantes par Jacques Monfrin, Paris, Garnier (Lettres gothiques), 1995, p. 397. Guillaume de Beaumont-en-Gâtinais se fait d’ailleurs insulter par un autre membre de sa famille, son oncle, Jean de Beaumont-en-Gâtinais, chambrier de France, mort vers 1256. Pour cette raison il n’apparaît pas dans le réseau des compagnons de Saint Louis.
57 Les Archives angevines de Naples, op. cit., vol. 2, p. 282. Pour une présentation synthétique des grands officiers de Charles Ier d’Anjou, voir H. Bresc, « La chute des Hohenstaufen et l’installation de Charles Ier d’Anjou », art cit, p. 73.
58 Le Goff J., Saint Louis, op. cit., p. 294.
59 Je remercie M. Olivier Canteaut de m’avoir confié sa fiche prosopographique sur la famille des Chambly qu’il a lui-même réalisé. Pierre V de Chambly est mentionné comme tel dans BnF, ms. lat. 5462, p. 307, et Depoin J., « La maison de Chambly sous les Capétiens directs », Bulletin philologique et historique (jusqu’à 1715) du comité des travaux historiques et scientifiques, 1914, 1915, p. 130.
60 Pour l’ensemble des noms cités, voir la liste des chevaliers de l’hôtel accompagnant Saint Louis, éditée dans Hélary X., L’ost de France, op. cit., p. 1167. Voir aussi RHGF tome XXIII, p. 732-734. Philippe II de Montfort est décédé à Tunis après avoir accompagné Saint Louis, voir Europaïsche Stammtafeln table 643.
61 Archives nationales, S 5173 n° 20.
62 Les Archives angevines de Naples, op. cit., vol. 2, p. 348-349.
63 Ibid., p. 353.
64 Ibid., p. 224-225.
65 Ibid., p. 352. Voir aussi Minieri Riccio C., Cenni storici intorno i grandi uffizii del regno di Sicilia, op. cit., p. 165‑172.
66 Les Archives angevines de Naples, op. cit., vol. 2, p. 352. Voir aussi Europaïsche Stammtafeln, XIV, table 642.
67 Les Archives angevines de Naples, op. cit., vol. 2, p. 305.
68 Pollastri S., Le lignage et le fief, op. cit., p. 120.
69 Pécout Th., « La construction d’un office. Le sénéchalat des comtés de Provence et Forcalquier entre 1246 et 1343 », art. cité, p. 163.
70 Ortega I. et Sampsonis F., « Philippe de Gonesse, l’ascension d’un officier dans l’espace angevin durant le règne de Charles Ier » in Gouverner le royaume : le roi, la reine et leurs officiers. Les terres angevines au regard de l’Europe (XIIIe-XVe siècle) / Governare il regno : il re, la regina e i loro ufficiali. I territori angioini nel quadro europeo (secoli XIII-XV), Rome, 2017, [audio : https://soundcloud.com/ecole-francaise-de-rome/isabelle-ortega-et-florence].
71 Pour les armoiries de Guillaume de La Gonessa, voir (Abbé) de Briançon R., L’État de la Provence…, loc. cit., p. 103. Voir aussi Dunbabin J., The French in the kingdom of Sicily, 1266-1305, op. cit., p. 71.
72 Dupuis E., « Le hameau de Montgrésin », Comptes-rendus et mémoires / Comité archéologique de Senlis, vol. 4e série, t. I, 1896, p. 108‑118, ici p. 108-115.
73 Carolus-Barré L., « Les origines de la commune de Senlis », comptes rendus et mémoires – comité archéologique de Senlis, 1978, p. 53‑56. Macon G., Les fiefs de Chavercy (d’après les archives de Chantilly), Senlis, impr. de E. Vignon fils, 1913, p. 162‑163. D’après BnF, ms. latin 11003, Cartulaire de l'abbaye de Chaalis (diocèse de Senlis), fol. 165, 167v°-168, 174 ; BnF, ms. latin 9984, Copies de différentes chartes de l'abbaye de Chaalis (diocèse de Senlis), fol. 74v°, 75, 77. Voir enfin A.N., S 5173 n° 80.
74 Eudes de Gonesse est cité dans les archives de l’abbaye de Chaalis au sujet d’un fief du clos de Baron, ou dans celui de l’abbaye de Saint Vincent de Senlis, où il est dit bailli du roi en mars 1234/1235. Son sceau est un échiqueté chargé alternativement d’une fleur de lys. Voir Bibliothèque municipale de Senlis, fonds Afforty, tome XV p. 775. Eudes est dit bailli de Vermandois sous Louis IX.
75 Le fief de La Gonesse comprenant le château de Baron relevait seul de Chavercy, détenu en 1194 par Laurent de Gonesse d’après Musée Condé, Terres et seigneuries d’Ognon – fief de La Gonesse à Baron, 1-B-129, et Musée Condé, cartulaire des fiefs de Chavercy fin du XIVe et début du XVe siècle, avec des adjonctions, 2-B-160, fol. 9. Les armoiries de Renaud de Gonesse dit de Montgrésin seraient en 1210 de cinq points de gueules équipollés à quatre points d’or d’après Afforty Ch. et Tremblot de La Croix J., Jean Tremblot. L’Armorial senlisien de Charles Afforty, Rantigny, La Fontaine des Vignes, G. Saffroy, R. Sourat), 1941, p. 62 n° 97.
76 A.D.P.C, A 39 n° 40, 41.
77 Vitale G., « Nobiltà napoletana della prìma Età angioina. Elite burocratica e famiglia », Rome, Publications de l’École Française de Rome, coll. « École française de Rome, n° 245 », 1998, p. 575.
78 Les Archives angevines de Naples, op.cit., vol. 2/2, p. 230.
79 Ibid., p. 234.
80 Ibid., p. 235‑239.
81 Ibid., p. 224‑225.
82 Ibid., p. 226‑228.
83 C’est le cas de Jean de Montmélian et de Dreux de Senlis. Ibid., p. 229.
84 La lignée des Montmorency-Saint-Denis est une ligne cadette avec des relations de parenté avec les Aunay, voir Estournet G., Les Montmorency-Saint-Denis. Lignage des Foucaud, seigneurs de Saint-Leu et de Juilly, Mende, Paris, Impr. Henri Chaptal, 1923, p. 86‑92. Jean II de Saint-Denis était seigneur de Juilly, en Pays de France, écuyer du roi, sénéchal du Poitou et du Limousin entre 1294 et 1299, puis bailli de Mâcon en 1300.
85 Carolus-Barré L., Les Anciens Seigneurs de Saint-Clair-sur-Epte, XIIe-XVe siècle, Pontoise, Impr. Desableaux, 1936. Robert de Chaumont-en-Vexin, compagnon de saint Louis, est certainement de la tige des seigneurs de Chaumont-Guitry qui a donné naissance aux seigneurs de Saint-Clair-sur-Epte.
86 Du Chesne A., « Histoire de la maison des Bouteillers de Senlis », Revue nobiliaire, héraldique et biographique / publiée par M. Bonneserre de St-Denis, vol. 13, no 5‑6, 1878, p. 193‑223, ici p. 199-200.
87 Eudes de Fontaines seigneur de Fontaines-Chaalis est signalé entre 1262 et 1265 dans BnF, ms. latin 11003, fol. 327-329.
88 Dunbabin J., The French in the kingdom of Sicily, 1266-1305, op. cit., p. 49.
89 Pierre de Garges et Jean son frère, des vassaux des Montmorency, sont cités dans la liste des chevaliers de l’Ost de Foix de 1272. Hélary X., L’ost de France : la guerre, les armées, la société politique au royaume de France (fin du règne de saint Louis-fin du règne de Philippe le Bel), thèse d'histoire médiévale, dir. Verger J., université de Paris 4, 2004, p. 1192‑1199. Voir aussi Bedos-Rezak B., La Châtellenie de Montmorency des origines à 1368 : aspects féodaux, sociaux et économiques, Pontoise, Société historique et archéologique de Pontoise du Val d’Oise et du Vexin, 1980, p. 180‑182.
90 La généalogie de Mathieu de Villiers est dans Musée Condé, 2-BA-027 fol. 136 r°, 136v°. Il est certainement le fils cadet de Jean II de Villiers-le-Bel, cité dans : A.N. S 2337 n° 14 et en 1276 : A.N., L 944 n° 37. Les armoiries de Jean II sont d’or au chef d’azur chargé d’un dextrochère de carnation vêtu d’hermines, au fanon de même, frangé d’argent, pendant sur le tout (Goethals F.-V., « Les chevaliers français au tournoi de Cambrai », Revue nobiliaire, héraldique et biographique / publiée par M. Bonneserre de St-Denis, no 2, 1866, p. 384‑394, ici p. 391. Dreux de Villiers seigneur de Méry-sur-Oise est de la même famille puisque sur sa pierre tombale est représenté un écu avec un chef chargé d’un dextrochère. BnF, Recueil : tombeaux de la collection Gaignères, réserve PE-5-FOL, [https://www.collecta.fr/permalien/COL-IMG-09518].
91 Gaude-Ferragu M., Laurioux B. et Paviot J., « Introduction » dans Gaude-Ferragu M., Laurioux B. et Paviot J. (éd.), La Cour du Prince. Cour de France, cours d’Europe, XIIe-XVe siècle, Paris, Honoré Champion (Études d’histoire médiévale, n˚ 13), 2011, p. 15-16. Les auteurs y font également le point sur la bibliographie des personnels des hôtels.
92 Hélary X., « La cour de Philippe III (1270-1285) » art. cit., p. 46.
93 GONZALEZ E., Un prince en son hôtel, op. cit., p. 258.
94 Hélary X., « La cour de Philippe III (1270-1285) », art cit, p. 38-41.
95 Le Goff J., Saint Louis, Paris, Gallimard (Bibliothèque des histoires), 1996, p. 267.
96 Sur la base de données et les sources utilisées, voir L. Nabias, « Pour lui aider à soustenir son estat », op. cit.
97 Gauvard C., « Contrat, consentement et souveraineté en France » dans Foronda F., Genet J.-Ph. et Manuel Nieto Soria J. (éds.), Avant le contrat social : le contrat politique dans l’Occident médiéval, XIIIe-XVe siècle, Paris, Publications de la Sorbonne, 2011, p. 223-230, ici p. 225‑226.
98 Cristofoli P., « Aux sources des grands réseaux d’interactions », Réseaux, vol. n° 152, no 6, 2009, p. 21-58, ici p. 52. Le logiciel UCINET permet de réaliser ce type de projection.
99 Latapy M., Magnien C. et Del Vecchio N., « Basic notions for the analysis of large two-mode networks », Social Networks, no 30, 2008, p. 34.
100 Lazega E., Réseaux sociaux et structures relationnelles, Paris, Presses universitaires de France (Que sais-je ?, n° 3399), 1998, p. 31.
101 Lemercier C., « Analyse de réseaux et histoire », Revue d’histoire moderne et contemporaine, vol. 52, no 2, 2005, p. 88-112, ici p. 93.
102 Hélary X., « Les relations entre les cours de France et de Naples dans la décennie 1270 » dans Duma J. (éd.), L’espace politique méditerranéen : 128e congrès national des sociétés historiques et scientifiques, Bastia, 2003, Paris, Éd. du Comité des travaux historiques et scientifiques (Collection Actes des congrès des sociétés historiques et scientifiques), 2008, p. 44.
103 Hélary X., « Les relations entre les cours de France et de Naples dans la décennie 1270 », art cit, p. 41.
104 Ibid., p. 38.
105 Ibid.
106 Ibid., p. 41.
L'auteur
Laurent Nabias, docteur en histoire médiévale, chercheur associé à titre principal du MeMo, Centre d’histoire des sociétés Médiévales et Modernes de l'université de Nanterre.