> Résumés de thèses

Justine Moreno,

La Chambre des comptes d’Angers (XIVe-XVe siècles). Histoire de l’institution et prosopographie du personnel
Résumé de la thèse de l’auteur soutenue le 17 décembre 2020.

Texte intégral go_to_top

1Cette présente recherche ambitionne de faire une histoire institutionnelle et sociale de la Chambre des comptes d’Angers. Suivant les principes de la méthode prosopographique, cette étude permet de retracer le mécanisme des carrières des gens des Comptes tout en remettant en perspective le fonctionnement de l’institution. À défaut d’être totalement originale, la démarche qui anime ce travail de recherche s’inscrit dans la continuité d’une série d’études menées sur les Chambres des comptes royales ou princières dans le royaume de France menées depuis les années 1970-1980. Elle se propose d’analyser les dynamiques institutionnelles et sociales à l’intérieur des structures dirigeantes de l’apanage d’Anjou-Maine entre le milieu du XIVe siècle et la fin du XVe siècle, c’est-à-dire sous la domination de la seconde Maison d’Anjou (1360-1481). Le sujet, tributaire d’une historiographie ancienne, éparse et incomplète, s’est cependant vite imposé comme un chantier incontournable.

2L’histoire de la Chambre des comptes d’Angers et de son personnel complète ainsi les grands chantiers d’histoire sociale menés sur la société angevine ces dernières années et s’inspire des dernières tendances de la recherche sur le renouveau des études angevines, l’étude des comptabilités et la sociologie de l’État. L’histoire des Chambres des comptes et de leur personnel à la fin du Moyen Âge est en effet moins une histoire économique qu’une histoire administrative et politique. Depuis le milieu du XIIIsiècle, la logique qui prévaut à leur mise en place souligne une longue période de maturation de l'administration royale en termes d'organisation du contrôle comptable. La logique et la mise en place de la Chambre des comptes d'Angers répondent de fait à un processus d’usurpation ou de reproduction des droits régaliens par les principautés du royaume de France, dont fait partie la seconde Maison apanagée du duché d’Anjou. Au milieu du XIVe siècle, cette institution constitue l’un des rouages essentiels du gouvernement ducal. Dotée d'un large éventail de prérogatives domaniales, financières et judiciaires, l'institution veille à l'intégrité territoriale et comptable des princes angevins en assurant d'une manière générale la gestion, le contrôle et la conservation de leur patrimoine.

3L’enjeu de ce travail de thèse était d’appréhender le rôle joué par l’institutionnalisation de la Chambre des comptes dans la formation d’une identité à la fois professionnelle et sociale parmi son personnel. Il s’agissait avant tout d’interroger la cohérence du milieu formé par les gens des Comptes au travers des différentes étapes ponctuant la création puis la reconnaissance institutionnelle de ce groupe d’officiers, le déroulement de leurs carrières et l’acquisition d’un certain statut social. Derrière ces interrogations, c’est bien l’existence d’un esprit de corps ou du moins d’un sentiment d’appartenance qui transparaît. Encore fallait-il définir une population précise à étudier. Le prisme identifié a été celui des officiers angevins. Le personnel de la Chambre des comptes d’Angers s’apparente d’une manière générale à ce groupe d’officiers, dont la définition a été donnée par le programme ANR Europange, modèle de référence pour un certain nombre d’analyses et d’interrogations menées dans ce travail de recherche. L’étude des gens des Comptes à Angers s’appuie à la fois sur les individus titulaires d’un office dans l’administration des territoires angevins (président, maître-auditeur, clerc et huissier), mais aussi sur le personnel auxiliaire ou subordonné à leur service (petit-clerc, notaires, chapelain). Au total, un échantillon de 65 individus, regroupant 54 officiers des Comptes, 5 auxiliaires et 6 incertains a pu être repéré entre 1360 et 1484.

4Les sources montrent en effet que les relations hiérarchiques de travail établies à la Chambre des comptes dépassent le simple cadre des offices et jouent même un rôle déterminant dans la poursuite des carrières. Elles nous renseignent un peu plus sur la répartition du travail quotidien et la diversité des acteurs circulant dans le périmètre de l’institution. Les archives mobilisées pour ce travail se sont principalement orientées vers les documents produits par le fonctionnement de l’institution et compilés par les gens des Comptes dans l’exercice quotidien de leurs fonctions. Conservées depuis la fin du XVe siècle dans les fonds royaux parisiens, les archives de la Chambre des comptes d’Angers forment encore aujourd’hui un ensemble conséquent. Réunis sous l’appellation, « Titres d’Anjou », l'ensemble regroupe 39 registres qui ont été laissés dans la série P sous les n° 1334/1 à 1354/2. Parmi ces « Titres », les journaux de la Chambre des comptes d’Angers constituent une série homogène de huit à neuf registres répartis entre les cotes P 13341, P 13344 et P 133411, couvrant les années 1380-1484. Le plan mis en œuvre pour répondre à ces questionnements reprend des éléments couramment utilisé dans les études sur les Chambres des comptes. Il répond à la double ambition de cette étude, à savoir faire l’histoire de l’institution et de son personnel.

5La première partie cherche à retracer l’évolution institutionnelle de la Chambre des comptes d’Angers en se concentrant sur les éléments qui structurent cette communauté en formation, notamment le cadre réglementaire insufflé par les princes de la seconde Maison d’Anjou. Elle s’intéresse, dans un premier temps, aux logiques qui ont prévalu à la création de l’institution et la manière dont a été pensée la continuité de son modèle dans l’administration de l’apanage. Cette analyse dresse le portrait historique de cette institution princière et l’affirmation d’un corps professionnalisé d’officiers de comptes. Sous les règnes de Louis Ier (1360-1384) et de Marie de Blois (1384-1399) apparaît ainsi une longue phase d’institutionnalisation avant que Louis II ne fasse de la Chambre des comptes un véritable outil de perfectionnement au service du pouvoir ducal (1400-1417). Solidement implantés dans les instances de l’administration princière, les gens des Comptes contribuent par la suite à assurer la continuité de l’État lorsque Yolande d’Aragon (1417-1423) et Louis III (1423-1434) amorcent un certain renoncement financier dans la gouvernance de l’apanage. Le règne de René d’Anjou (1434-1480) est celui de l’âge d’or de la Chambre des comptes d’Angers. Les réformes administratives se succèdent les unes après les autres en précisant le fonctionnement de l’institution (horaires, accessibilité, confidentialité, etc.). Montrant la complexité croissante de l’administration princière, ces dispositions règlementaires dessinent un modèle institutionnel oscillant entre culture bureaucratique et culture de cour. Dans un contexte où la monarchie s’affirme face aux principautés, les gens des Comptes font finalement face aux incursions du roi de France dans le gouvernement de l’apanage (1464-1480) et la mise en place de contre-pouvoirs (ex : Mairie d’Angers). À la mort de René d’Anjou, ils parviennent néanmoins à maintenir, de manière temporaire, l’existence d’une Chambre des comptes royale à Angers entre 1480 et 1484.

6Les prérogatives de la Chambre des comptes montrent quant à elles que l’institution et son personnel sont progressivement dotés de larges compétences financières, domaniales et juridiques. Elles permettent en cela de saisir l’émergence de professions se structurant autour de compétences et de missions spécifiques. Ces évolutions se concrétisent par la présence d’un personnel de plus en plus spécialisé et d’instruments de travail de plus en plus efficaces. L’étendue des missions des gens des Comptes a ainsi permis de délimiter un champ d’action assez large et surtout la mise en œuvre d’un savoir-faire en termes de contrôle comptable, de validation des actes princiers relatifs au domaine, de politique économique et budgétaire, mais aussi en termes de juridiction financière. L’image des officiers de comptes qui ressort de cette analyse est bien celle de techniciens, d’agents au service du pouvoir princier et de la gestion de son domaine ou de ses affaires. La Chambre des comptes s’inscrit en cela dans un mouvement qui touche un grand nombre de services administratifs à la fin du Moyen Âge. Celui-ci voit le profil du personnel évoluer vers l’acquisition d’une expertise dans des domaines variés par l’exercice d’un métier ou à l’occasion d’un cursus d’études. L’analyse de la dimension conservatoire de la Chambre des comptes et les pratiques de l’écrit en général révèlent que les archives de l’institution fondent le « socle de la légitimité ducale ». Compilées par nécessité de service, elles représentent la mémoire administrative du duché d’Anjou. Perçues comme un véritable instrument de gouvernement, les archives comptables jouent un rôle politique majeur dans le rattachement de l’apanage au domaine royal.

7Les enjeux de la documentation comptable permettent également d’appréhender de manière privilégiée la circulation des hommes et la diffusion de l’information dans les territoires angevins. Le dialogue des institutions et le rôle d’interface joué par le personnel de la Chambre des comptes est en tout point exemplaire. Les gens des Comptes s’insèrent dans un enchevêtrement complexe de relations et de rapports de force à différentes échelles de gouvernement. C’est bien l’étendue de l’horizon professionnel des officiers de la Chambre qui ressort ici. Loin d’être repliés sur eux-mêmes, les officiers des Comptes entretiennent des relations étroites et suivies avec les officiers de la ville d’Angers, des territoires angevins et de l’administration royale. Au cœur de « l’espace français », la mise en réseaux des Chambres des comptes angevines permet de souligner la culture de l’échange instaurée dans les territoires angevins. Présentes à la fois dans le duché d’Anjou, le comté du Maine, le duché de Bar et de Lorraine ainsi que dans le comté de Provence, ces institutions n’ont cessé de communiquer, de collaborer et de cultiver cette culture de l’échange indispensable à la continuité de l’État. Ces pratiques ont d’ailleurs abouti à la mise en place d’une représentation permanente et distancée de la Chambre des comptes d’Angers unique en son genre, fondée sur une mobilité extrême de certains officiers. La correspondance des gens des Comptes insiste ainsi sur la collaboration des institutions princières et une quête d’efficacité, voire d’unité, dans les fonctions de gouvernement. L’influence du modèle royal dans la création et le fonctionnement de la Chambre des comptes constitue à n’en pas douter une référence. L’imitatio regis et l’effort déployé entre les officiers angevins et parisiens pour la coordination et l’harmonisation des pratiques restent à ce titre édifiant. Ils ont permis de développer de nombreux réseaux politiques et de clientèles auprès du roi de France, des officiers de la Chambre de Paris ou encore du Parlement. La déclinaison de rapports de force entre les gens des Comptes et le pouvoir royal se retrouve aussi au niveau des oligarchies locales, notamment urbaines. L’évolution des relations entre la Chambre et la bourgeoisie marchande ‒ réunie par la suite en municipalité ‒ montre que la comptabilité urbaine (notamment la Cloison d’Angers) est autant un outil financier au service du pouvoir princier qu’un croisement de milieux politiques et administratifs, dont bénéficient en masse les gens des Comptes.

8La seconde partie s’intéresse aux nombreux aspects relatifs au fonctionnement quotidien de l’institution : typologie des offices, conditions d’exercice, poursuite des carrières ou encore composition du milieu social des gens des Comptes. Ces diverses questions traitent avant tout d’une certaine économie de l’office et de la formation d’une véritable communauté d’officiers. L’attention portée à la nature des charges, l’évolutions des effectifs et des pratiques de travail a mis en lumière encore une fois une spécialisation de plus en plus poussée des fonctions et de la hiérarchie interne entre le personnel de la Chambre des comptes. Président, maîtres-auditeurs, clercs des Comptes, huissiers, auxiliaires de services ou bien notaires, la diversité des offices suit finalement de près l’évolution institutionnelle de l’administration princière. Ses effets se retrouvent jusques dans l’évolution du nombre d’officiers en poste. Durant la longue phase d’institutionnalisation de la Chambre (1360-1417), l’accent est mis par les ducs d’Anjou sur la transmission d’un héritage administratif et la continuité des équipes au pouvoir. Entre 1417 et 1480, les princes angevins se confrontent majoritairement à la multiplication des offices et à la nécessité de faire correspondre leurs prescriptions règlementaires avec la réalité du fonctionnement de l’institution. L’intermède royal (1480-1484), lui, ramène la question du recrutement des gens des Comptes à celui de la fidélité au roi et des réseaux développés par les officiers au niveau de l’administration royale. La répartition du travail quotidien entre les différentes fonctions montre que la collégialité des prises de décision et la polyvalence initiale du personnel de la Chambre laisse la place à une professionnalisation croissante pour ce qui est de l’examen des comptes ou de certaines recettes.

9La réflexion sur les temps et les espaces de travail dédiés trouve naturellement sa place dans cette analyse. Les conditions matérielles qui entourent le fonctionnement quotidien de la Chambre des comptes d’Angers permettent d’identifier l’identité monumentale de l’institution et questionne le rapport des officiers des Comptes à leur environnement de travail, mais aussi la fonctionnalité et l’aménagement des espaces. Il donne véritablement vie et corps à l’histoire de la Chambre en faisant correspondre pratiques de travail, esthétisme et symbolique du pouvoir. La fixation de ses locaux, et par là, la sédentarité de son personnel n’est cependant pas totalement incompatible avec le développement de l’administration princière à l’échelle de l’apanage. L’attention portée à la mobilité des officiers permet à ce titre de rebondir sur les questions de la circulation de l’information entre les territoires angevins et la mise en réseaux de la Chambre des comptes avec différentes échelles de pouvoir. Malgré l’installation de l’institution aux abords du château d’Angers, l’itinérance des lieux de travail est une donnée qui conditionne l’activité des gens des Comptes. Leur mobilité contribue à maintenir la collaboration avec les circonscriptions locales, la cohésion entre le centre du pouvoir et les périphéries, mais aussi le contrôle des officiers et la diffusion des normes comptables.

10Ces considérations sont alimentées par l’analyse des carrières menées par le personnel de la Chambre des comptes. L’enquête prosopographique permet à ce titre de déconstruire une à une chacune des étapes et des stratégies associées à l’occupation d’un office pour aboutir à l’élaboration de divers profils de carrières. Les conditions d’accès à la Chambre pointent ainsi différents critères de recrutement, favorisant la formation intellectuelle des futurs officiers, mais aussi le cumul d’expériences professionnelles antérieures ‒ ou simultanées ‒ dans l’administration financière, judiciaire, le notariat ou bien même dans le clergé angevin. Les gens des Comptes font avant tout partie de l’entourage princier et exercent le plus souvent comme secrétaires, serviteurs ou conseillers des ducs d’Anjou. Leurs carrières sont plutôt longues, stables et marquent souvent l’aboutissement d’un cursus honorum dans l’administration princière. Elles montrent encore une fois qu’il existe une certaine forme de continuité de l’institution et du pouvoir malgré la succession des règnes et les aléas de la conjoncture politique, qui mènent parfois à une certaine destitution. La concurrence et la rivalité dans le monde de l’office font partie prenante de la pratique et des stratégies menant aux fonctions de la Chambre. Malgré tout, l’idée d’une communauté d’officiers en formation tend à se consolider au cours du XVe siècle chez les gens des Comptes. L’occupation d’un office engendre avant tout le partage d’une certaine éthique de travail et d’une morale professionnelle qui unit le personnel de la Chambre. L’influence décisive jouée par les réseaux d’entraide et les clientèles dans la conduite des carrières participe également à cette affirmation d’un esprit de corps parmi les membres de l’institution.

11L’intégration des gens des Comptes dans le tissu social de la société angevine évalue le poids des groupes d’appartenance ou d’affiliation sur la conduite des parcours professionnels, la réussite économique, sociale des officiers de comptes et leur mise en réseaux. Elle permet d’apprécier l’homogénéité du groupe des officiers des Comptes et la place progressive qu’ils ont occupé dans la recomposition des élites urbaines. Le recrutement géographique tend à démontrer que l’apanage concentre la majorité du personnel de la Chambre, de même que leurs origines sociales indiquent de préférence le milieu de la bourgeoisie marchande à Angers. Le groupe des officiers des Comptes a aussi abordé sous un angle plus personnel et plus intime en s’intéressant à ses modes de vie, aux alliances contractées, ainsi qu’aux codes sociaux-culturels partagés. Ces pistes mettent en évidence des liens de parenté et plus encore des réseaux de sociabilité et de voisinage parmi le personnel des Comptes. Le rôle de l’office dans la constitution et le développement des patrimoines fonciers, de pratiques testamentaires et funéraires semble ainsi avoir été déterminant.

12Ce travail de recherche a donc tenté d’établir un portrait historique et social de la Chambre des comptes d’Angers et de son personnel grâce à une analyse prosopographique envisageant l’ensemble des dynamiques institutionnelles, professionnelles et sociales à l’intérieur de cet organe central de gouvernement dans l’apanage d’Anjou-Maine (milieu du XIVe-fin XVe siècle). Conformément aux conclusions développées par les études s’intéressant aux appareils d’État dans le royaume de France et les principautés territoriales, mais aussi à celles étudiant la genèse de l’État moderne, les progrès de l’administration comptable restent indissociables de l’apparition d’un groupe de professionnels à son service. Le groupe des gens des Comptes, se structure progressivement autour de marqueurs institutionnels, économiques et sociaux qui garantissent la cohésion de l’ensemble et son assimilation à la société politique angevine. À la question : « Être comptable constitue-t-il une identité ? », les réponses sont nuancées. Être officier n’est ainsi qu’une variable d’appartenance parmi beaucoup d’autres (noblesse, bourgeoisie, clergé, marchandise). L’identité sociale des gens des Comptes est bien souvent double, voire triple. Elle reflète à la fois des choix individuels ou plutôt familiaux et le poids des réseaux dans l’accès aux charges. Être officier c’est donc souvent parier sur la confiance accordée par le prince à ses serviteurs, parier sur l’avenir et la continuité du pouvoir princier, mais également parier sur son capital social et ses ressources actuelles (famille, alliés) et potentielles (réseaux en devenir) qui induisent de nombreuses stratégies.



go_to_top L'auteur

Justine  Moreno

Thèse d’histoire médiévale soutenue à l’Université d’Angers, préparée sous la direction du Professeur Jean-Michel Matz et de la maîtresse de conférence Isabelle Mathieu, présentée devant le jury constitué d’Olivier Mattéoni, Professeur à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, Isabelle Mathieu, Élisabeth Lalou, Professeure émérite de l’Université de Caen, Jean-Luc Bonnaud, Directeur adjoint du département d'histoire et de géographie, Faculté des arts et des sciences sociales à l’Université de Moncton (Canada) et Thierry Pécout, Professeur à l’Université de Saint-Étienne.

Pour citer cet article go_to_top

Justine Moreno, « La Chambre des comptes d’Angers (XIVe-XVe siècles). Histoire de l’institution et prosopographie du personnel », Mémoire des princes angevins 2020, 13  | mis en ligne le 23/12/2020  | consulté le 21/11/2024  | URL : https://mpa.univ-st-etienne.fr:443/index.php?id=532.