> Comptes rendus

Justine Moreno,

Gouverner le royaume : le roi, la reine et leurs officiers. Les terres angevines au regard de l’Europe (XIIIe-XVe siècles)
Colloque international, École française de Rome et Accademia d'Ungheria in Roma, 20-23 septembre 2017.

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Introduction

1Le colloque intitulé « Gouverner le royaume : le roi, la reine et leurs officiers. Les terres angevines au regard de l’Europe (XIIIe-XVe s.) s’est déroulé à l’École française de Rome du 20 au 23 septembre 2017. Il constitue le dernier volet d’une série de rencontres scientifiques internationales et pluridisciplinaires portées par le programme ANR EUROPANGE : « Les processus de rassemblements politiques : l’exemple de l’Europe angevine (XIIIe-XVe siècles) »1. Cette ultime manifestation a été l’occasion de rendre hommage à celles et ceux qui furent artisans de la renaissance des études angevines au travers d’une histoire politique renouvelée par les concepts d’« État moderne » ou encore d’histoire sociale de l’État.

2Le programme EUROPANGE a pour ambition d’étudier l’émergence d’un milieu et d’une société politiques par le biais de la constitution et de l’analyse d’une base de données prosopographique. Il examine les processus qui ont forgé les cultures politiques et administratives à l'origine de l’émergence des États, en questionnant la constitution d’un corps d'officiers au service de l’État angevin. Dans cet esprit, les intervenants se sont attachés à examiner une modalité essentielle du pouvoir : celle de la relation entre les princes et leurs officiers. Qu’est-ce qui lie l’officier en charge à la volonté princière ? Quels sont les principes ou les pratiques administratives qui animent l’unité d’un ensemble de territoires aux statuts variés, dotés de traditions politiques et sociales diverses, et surtout la maintient ? Par-là, comment se représente-t-on l’organisation, voire l’efficacité du gouvernement et de ses officiers ? C’est la cohésion de tout appareil d’État et sa capacité à agir sur le réel qui surgit à chacune de ces interrogations.

3L’amplitude chronologique couverte par le colloque se borne aux trois derniers siècles du Moyen Âge. C’est tout au long de cette période que l’office s’impose progressivement comme le système le plus étendu de l’âge administratif, sur le modèle défini par l’Église2. Le dernier tiers du XIIIe siècle constitue un de ces moments clés que l’historiographie, notamment anglaise, identifie sous le terme de « bastard feudalism ». L’officier évolue désormais dans le cadre de l’État et de sa ministérialité. Son positionnement par rapport aux élites traditionnelles s’est transformé. Il ne se définit plus seulement par sa relation personnelle ou sa fidélité au souverain. L’officier est à la fois un agent de l’État et aussi un de ses interlocuteurs, un auxiliaire précieux du pouvoir, membre à part entière de la société politique.

4Afin d’illustrer la place acquise par les officiers auprès de l’administration angevine et ses souverains successifs, la vingtaine de communications proposée a été répartie en cinq grandes sessions : nommer et révoquer les officiers, itinérance et mobilité, contrôler les officiers, s’informer sur les officiers, formaliser : modalités et représentations du lien avec le souverain.

5Cette manifestation fut le témoignage d’une collaboration internationale de la recherche. Grâce au soutien scientifique et logistique de l’École française de Rome, les historien(ne)s et informaticiennes3 des équipes françaises, italiennes et hongroises ont élargi leur champ de réflexion avec la participation d’intervenants de la péninsule ibérique et de l’Eberhard Karls Universität à Tübingen (Allemagne)4. Les chercheurs ont également été invités à s’ouvrir à d’autres temporalités, en regardant notamment du côté de l’ « Empire Plantagenêt »5.

Sessions 1 et 2

6Les deux premières séances se sont concentrées sur les modalités de nomination des officiers et leur circulation. Elles ont tenté de démontrer que les liens unissant le prince à ses agents ont façonné des hommes et des carrières, mais plus encore une pratique de gouvernement à l’échelle de l’État angevin.

7La distribution des offices participe en effet d’une décision politique répondant aux besoins d’administrer, voire de subordonner, de nombreux territoires. Lorsqu’il devient le seigneur effectif de la principauté de Morée en 1278, Charles Ier d’Anjou décide de confier la gestion de cette province à un baile, gouvernant en son nom6. Dans un souci d’unité administrative, la nomination de Philippe de Gonesse a assuré la représentation du pouvoir angevin en Morée tout en servant l’intégration de cet espace au royaume de Sicile. Le profil de l’officier est somme toute assez commun. Homme de confiance, il a fait toute sa carrière au service du roi de Sicile en cumulant des responsabilités variées d’aspects administratifs et militaires, en Provence comme en Italie. Sa nomination en tant que baile vient couronner un parcours professionnel de qualité, mais c’est avant tout l’amplitude géographique exceptionnelle qui caractérise sa carrière. L’officier a saisi l’opportunité que représentait la mise en place du pouvoir angevin dans les provinces orientales pour servir son propre cursus honorum et l’ascension sociale de sa famille, au détriment d’une implantation territoriale fixe.

8La nomination et la circulation des officiers angevins pouvaient également répondre à une conjonction d’intérêts politiques et idéologiques7. Les échanges de personnel entre le Piémont-Lombardie et la Provence au milieu du XIIIe siècle s’inscrivent directement dans le conflit opposant les partis guelfe et gibelin. Les affinités politiques ont ainsi favorisé la migration des spécialistes du droit urbain italien au-delà des Alpes dans les années 1220. Dotés d’une haute qualification juridique, les Piémontais et les Toscans ont investi des fonctions spécifiques liées au droit et aux comptes. Ils sont particulièrement bien représentés parmi les officiers locaux. En Piémont-Lombardie, les officiers provençaux se sont aussi bien intégrés à l’institution communale, mais la nature des postes occupés diffère de leurs confrères italiens. Les Français sont majoritairement présents dans le domaine de la justice, mais au niveau central cette fois. En croisant les carrières menées par les officiers angevins dans divers espaces politiques, la base de données permet d’éclairer les dynamiques de leur parcours et de leur circulation. Ainsi, si le nombre d’officiers provençaux et italiens ne change pas beaucoup en nombre, c’est la nature des relations entre les différents espaces politiques qui se transforme en fonction de l’évolution du gouvernement et du ressort territorial de l’État angevin.

9Les modalités des migrations et les logiques circulatoires changent au gré des politiques princières, notamment sous la seconde Maison d’Anjou8. La part d’officiers étrangers sous le règne du Roi René (1434-1480) a atteint des proportions significatives. Les hommes de « par-delà », provenant de l’Anjou-Maine ou du royaume de France, ont occupé une place prépondérante en Provence, spécialement pour les offices évoluant dans un cercle proche du souverain (comme les membres de l’Hôtel). Si la diversité nationale était la plus forte chez les secrétaires, les historiens ont néanmoins remarqué que la composition du Conseil et des Hôtels respectait un certain équilibre dans la représentation des différents espaces angevins. L’attrait de l’espace provençal constituait cependant un canal de circulation à sens unique. Les officiers se dirigeaient quasi-exclusivement des terres étrangères vers la Provence. Les origines sociales de ces prétendants étaient diverses. La population cléricale, et particulièrement les chanoines en provenance d’Anjou, ont été largement utilisés dans le système administratif angevin en tant que conseillers, secrétaires et officiers comptables. Les grandes familles nobiliaires ou en voie d’ascension dans le royaume de France et les terres apanagées (comme les Beauvau) accaparent également certains offices. Ils cherchent à s’intégrer dans leur milieu professionnel grâce à l’achat de biens et la recherche d’alliances matrimoniales. Les princes leur confient des charges locales pour augmenter leurs revenus, rembourser des prêts ou aider à leur installation dans leur nouvel espace. Ces cumuls entraînent souvent une absence chronique des officiers dans leur circonscription et s’avèrent être contre-productifs d’un point de vue administratif. Ce qui est certain, c’est que les princes ont encouragé la circulation des hommes, dans une optique d’unification de l’appareil administratif et peut-être plus encore de contrôle des officiers et de leurs familles, qui leur doivent tout.

10L’office est évoqué dans plusieurs interventions comme un instrument de gestion, de légitimité, et plus encore de pénétration du pouvoir angevin face aux systèmes administratifs locaux. Relais de l’autorité princière, les officiers sont au cœur de l’exercice ordinaire du pouvoir, mais aussi du dialogue avec les institutions et les élites locales. Les différents types de relations observées oscillent ainsi entre fusion, négociation, collaboration ou subordination à l’administration angevine. Les commissaires du roi envoyés auprès des villes siciliennes au début du XVe siècle ont été les intermédiaires du gouvernement angevin auprès des capitaines de ville9. La collaboration entre ces deux figures du pouvoir a été le fruit de négociations successives sur leurs prérogatives respectives et d’une progressive acculturation des officiers royaux, que ce soit par le canal institutionnel ou familial, par le biais de mariages. Si la fusion entre les élites siciliennes et les administrateurs angevins s’est en partie réalisée, l’affrontement entre deux modèles de gouvernement a considérablement freiné leur dialogue institutionnel. La médiation qu’assuraient jusqu’ici les commissaires auprès des villes siciliennes s’est progressivement complexifiée au fur à mesure du développement de l’autonomie municipale.

11L’État angevin a été confronté très tôt à l’émancipation des villes. L’intervention de Paolo Grillo10 a démontré comment Frédéric II avait tenté de concrétiser une capacité de gouvernement en Italie communale grâce à la figure du vicaire impérial. Cet office est venu se superposer aux structures municipales traditionnelles en créant une circonscription intermédiaire et régionale à l’échelle des Marches italiennes. Dotés de prérogatives essentiellement militaires, les vicaires sont intervenus dans la nomination des podestats et se sont chargés d’infléchir le système communal en faveur de la politique impériale. La collaboration a fait donc progressivement place à une tentative d’usurpation ou d’appropriation du gouvernement municipal. La stabilité administrative était-elle vraiment possible dans un espace marqué par la confrontation de deux identités politiques aussi fortes ? Les officiers impériaux sont majoritairement des nobles issus du royaume de Frédéric II et l’exercice de leur charge est régi par des mandats assez courts (annuels ou semestriels). Cette rotation rapide n’a pas permis une capacité effective de gouvernement, les officiers n’ayant pas assez de temps pour mettre en place une action sur le long terme. Cependant, les vicaires ont en partie fusionné avec les élites locales et ont alterné des offices à caractère impérial puis municipal. Le bilan est donc mitigé.

12Si la nomination et la circulation des officiers permettent aux princes angevins d’assurer l’exercice ordinaire du pouvoir dans les différents territoires placés sous leur juridiction, elles jouent également un rôle important quant à l’institutionnalisation de leur administration. En participant à la construction idéologique de l’État angevin, les pratiques de gouvernement constituent un instrument de légitimité au service du pouvoir. La réglementation des offices vient ainsi poser un cadre juridique aux modalités d’intervention des administrateurs et délimiter des attributions spécialisées.

13Les officiers de la principauté de Savoie-Achaïe ont été partisans de cette évolution au tournant du XIVe siècle11. Ce territoire est marqué par une forte tradition politique en faveur de la principauté territoriale (1295-1418). L’itinérance du prince et de ses officiers a constitué pendant longtemps un mode de gouvernement : en visitant ponctuellement les agents locaux lors du contrôle de leurs comptes, les princes continuaient à entretenir une clientèle privée. Les officiers en charge de ces tâches administratives étaient principalement issus de l’Hôtel et ne détenaient pas encore de compétences spécifiques. Au tournant des XIVe et XVe siècles, la rationalisation des procédures de contrôle des comptes et la sédentarisation du pouvoir ont fait évoluer le gouvernement savoyard d’un ordre féodal à un ordre dit administratif. L’administration princière s’est orientée vers un contrôle technique et régulier des autorités locales par un personnel spécialisé, en particulier dans les domaines des finances et de la documentation. La gestion centrale du pouvoir administratif s’est donc accompagnée de l’émergence d’un groupe de notaires et de clercs des comptes, qui ne doivent leur raison d’être qu’à la spécialisation de leurs attributions.

14Les modalités de nomination des officiers suivent partout une procédure fixe et cadrée. Elles assurent la continuité des pratiques de gouvernement entre les princes angevins et cherchent à préciser de plus en plus finement le statut de l’office. La question de la rémunération est d’autant plus primordiale que la spécialisation de certaines charges induit une nouvelle hiérarchie parmi les officiers, qui ne se contentent plus d’une simple « récompense » pour le service rendu au prince. Les agents de l’administration centrale du roi de Navarre ont ainsi vu leurs positions et leurs gages se redéfinir entre la fin du XIIIe siècle et le début du XVe siècle12. Un premier groupe d’entre eux, issu de la noblesse, formait l’entourage proche du roi. Ils ne semblaient pas avoir de salaire fixe car leur rémunération dépendait des missions accomplies de manière ponctuelle. Ils trouvaient cependant des compensations par les rentes et les revenus qu’ils tiraient de l’exploitation de leurs biens. Leur rétribution a évolué au cours du XIVe siècle vers un revenu honorifique, à cause de leur mission de représentation du pouvoir royal. Les gages du deuxième groupe, celui de la curia, étaient au contraire réguliers, même si les montants étaient insuffisants et variables. Une vague de réglementation surgit cependant à partir du milieu du XIVe siècle pour revaloriser le statut des offices centraux (1365 pour la Chambre des comptes, 1401 pour le chambellan, 1413 pour le tribunal supérieur de justice etc.). Toutes avaient pour effet de leur attribuer un bénéfice complémentaire et des salaires à vie afin de contrer la pratique croissante du cumul. Des zones d’ombre demeuraient néanmoins ; ces ordonnances touchant la nomination et la nature des offices venaient-elles confirmer une pratique ordinaire de gouvernement ou incarnaient-elles un cadre idéal à atteindre ?

Sessions 3 et 4

15Les troisième et quatrième sessions se sont centrées sur les notions de contrôle des officiers et sur les moyens de s’informer sur leur effectivité. Ces débats soulèvent la question du rôle et des formes de liens personnels, idéologiques et affectifs liant l’officier à son souverain, de l’élaboration des notions de devoir, de trahison, ainsi que des formes de coercition et de répression des déviances. Les efforts de l’État angevin dans l’institutionnalisation de l’administration révèlent déjà un souci d’ordonnancement des offices. L’organisation fonctionnelle du gouvernement doit permettre à chaque officier de trouver une place au sein du système administratif et aux souverains d’établir des critères de nomination plus sélectifs.

16Ainsi, l’étude des mécanismes de recrutement des voïvodes de Transylvanie interroge les compétences militaires et administratives des officiers de Louis Ier de Hongrie13. Au XIVe siècle, le positionnement géographique isolé de la Transylvanie favorise le développement d’une administration spécifique. Le voïvode, chef militaire et juge suprême de sa circonscription, est imposé comme intermédiaire du roi auprès des officiers locaux. Commandant l’armée royale en Transylvanie, ils sont régulièrement envoyés en campagne militaire à l’étranger ou résident dans l’entourage du roi, contrairement aux prescriptions liées à leur office. Les voïvodes sont par conséquent largement absents de leur ressort. L’indisponibilité permanente de ces hauts dignitaires nécessitait une structure institutionnelle qui pût assurer leur remplacement régulier. L’essentiel des tâches administratives était ainsi réalisé par un suppléant, le vice-voïvode, contrôlant les comites royaux et les châtelains. Le seul fait qu’un dignitaire important puisse être absent pendant longtemps montre la position stable de l’officier mais également la puissance de Louis Ier et de son gouvernement.

17Si l’organisation administrative semble favorable aux officiers hongrois, il n’en est pas de même dans les autres espaces de l’État angevin. La participation des élites politiques et professionnelles des villes siciliennes est devenue le mécanisme principal du gouvernement de la monarchie aragonaise à la fin du XIIIe siècle14. Face à la progression de l’identité communale, le pouvoir central a abandonné certaines prérogatives fiscales, attribuées à ses officiers, aux villes siciliennes. La concession de privilèges a donc entraîné une limitation des compétences des officiers siciliens dans le but avoué de maintenir le dialogue avec l’autorité municipale.

18Le milieu ecclésiastique a été le premier à institutionnaliser le monde de l’office et a profondément influencé les systèmes administratifs des monarchies européennes médiévales, y compris angevines. La question de la circulation des officiers pontificaux dans le royaume de Naples a ainsi fait l’objet d’une communication15. Confrontée elle aussi à la question du contrôle de ses agents, la papauté a expérimenté différents modes de recrutement, en particulier dans le comté du Venaissin entre les XIIIe et XVe siècles16.

19Les relations des officiers entre le royaume de Naples et la papauté ont été conditionnées par le statut de ce territoire, vassal de l’Église. Le passage de fidèles entre les deux entités de gouvernement n’a donc rien de nouveau, d’un point de vue chronologique comme politique. Dès le milieu du XIIIe siècle, l’adéquation de ces deux pouvoirs régaliens s’articule autour d’un même système de valeur, celui du guelfisme. Les lettres de nominations aux offices pontificaux sont nommément adressées à l’individu concerné, qu’il soit Napolitain ou non. Elles énoncent des qualités en nette augmentation et mettent en lumière trois valeurs principales : celle de la fidelitas (le dévouement, l’obéissance), de la circumspectio (le contrôle de soi et sur les autres) et de vertus diverses. Le rôle des réseaux de recommandation est également très prononcé. Si l’acte de nomination vient d’en haut, la promotion à l’office vient quant à elle d’en bas, par le biais de réseaux multiples et concurrents, qui n’émanent pas tous du territoire pontifical. Le contrôle des officiers par l’autorité souveraine est ainsi largement limité. Seule la géographie du recrutement des recteurs montre que la papauté préfère des officiers issus des territoires indigènes ou proches de ses possessions. Après le transfert de la papauté à Avignon, les relations entre le souverain pontife et le royaume de Sicile se détendent et le roi de Naples n’est plus forcément un élément essentiel du gouvernement des terres pontificales (entre 1371-1378, 65 % des officiers sont italiens contre 2 % de Napolitains). On abandonne une situation d’intrication de deux monarchies pour une nouvelle conception du rôle politique des terres de l’Église en Italie. Le développement de l’État pontifical est en marche. Certains officiers se trouvent dès lors difficiles à classer à cause de ce phénomène de double appartenance. Dans la majorité des cas, le service de l’un ou l’autre système administratif est lié à des opportunités politiques particulières et ponctuelles, non à une pratique de gouvernement.

20L’administration du Venaissin a quant à elle donné lieu à de nombreux tâtonnements quant aux recrutements du personnel local. Les papes ont délégué l’ensemble de leurs prérogatives à un recteur. Le profil de ces administrateurs a énormément varié ce qui n’a pas été sans conséquences sur le contrôle des terres, des finances et des populations. Entre 1274 et 1378, l’office alterne entre des titulaires laïques et ecclésiastiques. Du côté des laïcs, c’est le profil économique (marchand et banquier) qui ressort mais il n’existe aucune stabilisation claire dans leur recrutement. Les grandes options politiques et le jeu des alliances sont prédominants dans le choix des recteurs d’où cette inconstance. Ces moments d’expérimentation expriment de réelles difficultés à trouver les bons officiers. La plupart accaparent un poste grâce à leur parti-pris politique, sans être pleinement impliqués dans l’exécution de leurs missions. Le catalogue des déconvenues dans le gouvernement à distance du Venaissin par la papauté est plus fourni que leurs réussites. La situation administrative du comté est un aveu d’incapacité vis-à-vis du contrôle des officiers. Une transformation complète des modes de recrutement et de l’organisation des charges est progressivement mise en place à partir du règne de Jean XXII (1316-1334). La juxtaposition d’un trésorier à l’exercice du recteur a permis de faire émerger un corps d’officiers soigneusement sélectionnés par le pouvoir pontifical. Il n’existe donc pas de processus d’institutionnalisation de l’office mais une simple diminution de ses compétences, un encadrement par des professionnels de l’écrit, des comptes et du droit.

21L’institutionnalisation de l’État angevin s’accompagne incontestablement du développement du rôle de l’écrit. La création d’archives administratives par les officiers est perçue comme un véritable instrument de gouvernement. Pour s’informer, les princes doivent détenir la mémoire, mais pour gouverner, il leur faut pouvoir la transmettre17. Plus qu’un outil de gouvernement, la pratique de l’écrit devient un remarquable outil de communication, relayant aux officiers locaux la teneur des ordonnances princières. Cette chaîne de commandement est assez bien connue des historiens18. En revanche, ils se sont peu intéressés aux informations effectuant le chemin inverse. Qu’est-ce que l’administration centrale sait réellement de l’application de ces décisions et plus encore du profil de ses officiers ? Par quels biais leur nomination et leur contrôle s’opèrent-ils ?

22La question se pose dans le cas des officiers ordinaires de justice et de finances dans les villes aragonaises à la fin du Moyen Âge19, car leur recrutement local et l’obligation de résidence ne les plaçaient pas dans l’entourage direct du roi. L’éloignement des officiers a cependant été contourné par la compilation d’archives au niveau central. Les registres officialium regroupaient des actes concernant les mouvements d’officiers locaux dès 1303. Ils s’intéressaient aussi bien à leur nomination, la définition de leurs prérogatives, leur sortie de charge et même à leurs conditions salariales. La composition codicologique de ces registres s’intéressait néanmoins plus à la typologie documentaire qu’à l’ordre géographique des informations recueillies. Ils ne comprennent donc pas de listes structurées de ces officiers. La monarchie aragonaise a ainsi multiplié et diversifié ses sources de renseignements sur les agents locaux tout au long des XIVe et XVe siècles. Les différentes listes et memoriales confectionnés ont ainsi facilité la quête d’information du roi. Ils ont permis d’améliorer la connaissance des officiers et d’orienter les nominations. Les procédures d’audition de comptes ont également représenté un instrument de contrôle primordial et une source d’informations pour le pouvoir central. Lorsque le maître-rational apurait les comptabilités des administrateurs locaux, il devait conclure par un rapport final rappelant les titres et prérogatives de l’officier. Il pouvait s’appuyer sur des listes onomastiques d’agents et des renvois aux documents les concernant. Le choix des informations retenues est cependant arbitraire, limité aux besoins du maître-rational. Néanmoins, ces compilations témoignent d’un certain dialogue résultant de la relation entre le souverain et ses officiers via l’exercice de leur charge.

23Deux interventions se sont posées en comparaison à l’espace angevin en s’attardant sur les officiers du royaume de France et sur leur reprise en main par le pouvoir royal20.

24Les Capétiens s’étaient déjà entourés de quelques principes de précaution vis-à-vis de leur administration. La hiérarchisation des offices, mais aussi la mobilité et la limitation du nombre d’agents en étaient les fers de lance. La nomination des officiers restait entre les mains du roi, qui récompensait des hommes de confiance, dotés d’une fama irréprochable. Le respect de la parole donnée publiquement au souverain par le serment scellait la relation entre l’officier et le roi en lui attribuant une aura divine. La retenue royale poussait quant à elle encore plus loin les liens personnels unissant ces deux figures de gouvernement. Les individus attachés au service du roi en tant que « chevalier », « clerc » ou « conseiller » nourrissaient un vivier dans lequel le souverain puisait pour alimenter son administration. En échange de leur fidélité et de leur service, les officiers étaient dotés de gages et de privilèges d’après les liens de clientélisme les unissant. Ces hommes soigneusement choisis viennent dédoubler le maillage des officiers royaux, en se confondant parfois avec eux par le cumul de charges, ou en complétant leur action en venant se superposer ou les contrôler dans leur mission. La pratique de la retenue royale a ainsi été un outil privilégié du contrôle royal.

25Le contrôle des officiers royaux est progressivement passé par le canal institutionnel au cours du XIIIe siècle. La reddition des comptes a constitué un moment unique d’évaluation de leur sincérité et de leur efficacité. Les comptabilités étaient conçues comme un moyen de pression sur l’administration locale, qui se savait jugée sur sa capacité à verser la part complète de ses revenus théoriques. À partir du milieu du XIIIe siècle, le pouvoir monarchique est passé du contrôle moral au contrôle judiciaire des officiers royaux, avec la mise en place d’un système parallèle de contrôle, celui de la curia regis, pour contrôler leurs finances. Grâce à l’institutionnalisation de la Chambre des comptes, la procédure d’examen, d’audition et de jugement des comptes est devenue plus objective et les officiers devaient fournir désormais des preuves de leurs actions.

26La question du contrôle comptable est bien au centre de la question du contrôle des officiers. En découlent certaines interrogations : les redditions de comptes étaient-elles le lieu unique du contrôle des officiers ? Existait-il un fondement normatif qui prévoyait un éventuel contrôle ? En Dauphiné à la fin du Moyen Âge, les officiers locaux, châtelains, baillis et mistraux, doivent rendre compte à partir du moment où ils sont gagés21. Cependant, leurs lettres de provision sont avares d’informations. Les éléments qui intéressent davantage le prince résident dans la fidélité, l’obéissance et le service de son action. L’ordonnance d’institution de la Chambre des comptes en 1340 n’évoque pas non plus le principe du contrôle des officiers, mais l’ordre de la présentation des comptables. Il s’agit donc seulement d’une prescription organisationnelle pour le fonctionnement du gouvernement. Tout laisse à croire que les officiers se contrôlent les uns les uns autres par la seule hiérarchie de l’administration delphinale. Si le pouvoir princier réclame la seule obéissance de ses sujets, est-ce à dire qu’il les contrôle ? Les procédures de vérification des comptes apportent encore une réponse. À partir de 1333, elles incluent un discours méta-comptable et témoignent de l’intérêt du gouvernement pour ses officiers. Ce contrôle se renforce dans les années 1380 et souligne un programme réformateur sous-jacent, qui disparait dans les années 1420. Face à l’imposition royale permanente et aux compagnies d’ordonnance, les prérogatives des agents locaux sont vidées de leur sens. L’abandon du contrôle comptable signe la fin du rôle de la Chambre des comptes, qui ne subsiste que comme dépositaire de la mémoire et non comme organe de surveillance.

27Les enquêtes générales constituent enfin l’ultime modalité de contrôle des officiers. Chargées d’entendre les plaintes des sujets à propos des agents trop zélés, elles rassemblent des renseignements sur ces derniers. Ces enquêtes sont la démonstration de l’action judiciaire gracieuse de la royauté car les officiers ne sont pas vraiment menacés, ni encore moins punis par cette procédure. Mieux, la correction de leurs excès devient une monnaie d’échange contre le paiement d’un subside dédommageant le roi. Néanmoins, par le recours plus systématique aux réclamations des administrés, le gouvernement souhaite donner une leçon d’exemplarité, motivée par l’utilité publique. Les doléances adressées au roi du Portugal entre les XIIIe et XVe siècles répondent aux mêmes objectifs22. En septembre 1352, Alphonse IV justifie la convocation des procureurs des Cortes par les abus de compétence commis par ses officiers. Il se sert de la pratique des doléances comme d’un instrument de négociation entre la royauté et le corps politique, mais aussi comme un espace de correction où le pouvoir tente de contrôler ses agents. La législation princière cherche ainsi à établir une éthique de comportement chez les officiers royaux, des modèles de responsabilité afin de les protéger de certaines accusations. Ils ont ainsi l’interdiction totale de recevoir des donations, doivent enregistrer par écrit toutes leurs actions et son évalués par leurs pairs. L’édifice législatif mis en place par le gouvernement cherche avant tout à les isoler. La leçon est claire : on ne peut pas s’en prendre aux officiers du roi. Le système des doléances contribue ainsi à la création d’un cercle de sécurité autour de ses serviteurs.

Session 5

28La cinquième et dernière session a interrogé les modalités et représentations du lien avec le souverain. En prenant l’exemple des officiers savoyards au XVe siècle, Guido Castelnuovo s’est intéressé au traitement législatif, littéraire et surtout iconographique qui leur a été réservé23.

29En 1430, la publication des Statuts savoyards sous le règne d’Amédée VIII est l’occasion de figurer le duc en majesté avec ses officiers. Dépeints comme un groupe collectif d’auditeurs dociles, ils servent avant tout de faire-valoir pour illustrer les fastes de la cour - sans lesquels ils ne sont rien -, et l’obédience féodale, nécessaire et naturelle, de la société politique. Cette représentation renvoie à une volonté de domestiquer la noblesse locale, lui renvoyant une image de supériorité face à la concurrence des officiers dans la course aux faveurs princières. Visuellement donc, une hiérarchie vestimentaire est subordonnée à la hiérarchie sociale, le facteur humain (féodal) primant sur le facteur politique.

30S’ils ne formaient pas encore un groupe de pression unitaire dans la politique princière, les officiers savoyards étaient néanmoins reconnus pour leurs compétences techniques, qu’elles soient juridiques, comptables, scripturaires ou encore militaires. Ces aptitudes professionnelles, plutôt intermittentes, étaient généralement couplées avec un recrutement local et des qualités « morales » régulièrement soulignées dans les lettres de nomination, comme la droiture, la fidélité et le discernement.

31Progressivement perçus comme un corps d’administrateurs à part entière, c’est seulement dans les années 1470 que les officiers centraux des finances prennent enfin la plume. Au travers de leurs mémoriaux, ils véhiculent une conscience accrue du monde de l’office, en affichant la volonté de fixer les moyens de défendre leur droit de regard sur la gestion des finances princières. Cette auto-représentation montre avant tout la volonté des officiers savoyards d’investir un nouveau rôle politique, qui les définisse comme de véritables acteurs du gouvernement princier. L’évolution semble enfin percer dans l’iconographie officielle puisqu’en 1506, ils siègent assis auprès de leur maître, triomphants, que ce soit au travail comme en représentation.

Conclusion

32Dans sa conclusion, Gian Maria Varanini est revenu tout d’abord sur la force comparative du colloque24. Jusqu’ici, la question de l’État angevin n’avait donné lieu qu’à des études limitées. En variant les sujets de recherche (officiers de justice, de finances etc.) et leurs échelles (au niveau central ou local), chacun des territoires a construit une historiographie propre à son espace. Le programme EUROPANGE a quant à lui traqué les continuités, la cohérence de cet État et une uniformité de sa politique. L’exploitation de la base de données prosopographique de ses officiers a permis de mieux cerner ses contours et plus encore ses formes et ses modalités de gouvernement.

33La question des transferts culturels a été récurrente, voire primordiale, dans les discussions sur les modes de gouvernement et les carrières menées par les officiers angevins. Partout, les princes et leurs administrateurs se sont heurtés aux particularités des fonctionnements administratifs locaux préexistants et aux officiers les représentant. Que ce soit pour ménager les intérêts des uns ou s’attacher la fidélité des autres, l’administration angevine a composé avec les autorités locales.

34La question du transfert culturel met l’unité de l’État angevin face à ses limites et révèle toute la complexité des relations entre les princes et leurs serviteurs. Pourtant, plusieurs phénomènes constituent autant de ponts entre les espaces et le temps. Car s’il existe un principe général attesté au travers de toutes les communications, c’est bien celui de la construction, du développement et plus encore de l’institutionnalisation du fonctionnement administratif des monarchies angevines.

35Ce dernier s’accompagne d’une spécialisation des officiers. Le fonctionnement administratif de l’État angevin s’est vu décliner en une multitude de fonctions reflétant la diversité des compétences techniques de ces agents. La redistribution de ces aptitudes a ainsi participé à une définition moderne de la physiologie administrative angevine à la fin du Moyen Âge, confrontée à l’émergence d’une nouvelle bureaucratie.

36Un autre fil rouge de cette rencontre s’est articulé autour de la dimension du contrôle des officiers. Il s’est décliné autour des notions d’information, de supervision, de répression ou encore d’absolution, selon les différences culturelles entre des modes et des mentalités de gouvernement. Les chercheurs ont ainsi pu mettre en évidence le passage du contrôle éthique au contrôle technique des officiers angevins.

37Enfin, les recherches diplomatiques et archivistiques ont retenu l’attention de certaines interventions. L’intérêt porté aux typologies documentaires ou au lexique accréditant un officier auprès de son souverain vient une fois de plus souligner la personnalisation du lien tissé entre ces deux acteurs du gouvernement.

38Les échanges animés par les historiens de l’État angevin ont été profitables à une réflexion commune et transversale sur l’administration princière entre les XIIIe et XVe siècles. Pourtant, il faut déjà s’extirper des premiers jalons méthodologiques mis en place pour se projeter dans un avenir scientifique que tous espèrent aussi prolifique. Si les pratiques de gouvernement sont « comme une réponse à l’angoisse de la finitude » selon les mots introductifs de Thierry Pécout, il reste bien une attente dont nous ne sommes pas encore délivrés. Le projet EUROPANGE s’éteint et il est désormais nécessaire d’attribuer un nouveau périmètre et d’insuffler un nouveau dynamisme aux études angevines.

Notes go_to_top

1 . Voici la liste des manifestations antérieures : 15-16 novembre 2013, Bergame, « Les grands officiers dans l’espace angevin » ; 13-14 novembre 2014, Naples, « Périphéries financières angevines » ; 19-21 novembre 2015, Angers, « Parcours universitaires et formations intellectuelles des officiers angevins » ; 17-19 novembre 2016, Saint-Etienne, « Les officiers et la chose publique dans les territoires angevins (XIIIe-XVe siècle). Vers une culture politique ? ». Le programme EUROPANGE a donné lieu à la création d’un portail des études angevines : https://angevine-europe.huma-num.fr/ea/fr.

2 . Jean-Philippe GENET (Université de Paris I, LAMOP), « Introduction ».

3 . Maryvonne MIQUEL, Anne TCHOUNIKINE (LIRIS, INSA de Lyon) et Ahmad FLITI (Université de Saint-Étienne), « Démonstration de la base de données et du site internet Études angevines ». https://angevine-europe.huma-num.fr/ea/fr.

4 . Ellen WIDDER (Eberhard Karls Universität, Tübingen), « Devenir roi ou tout au moins électeur. Les comtes Palatins aux XIVe et XVe siècles et leur administration ».

5 . Maïté BILLORE (Université Jean Moulin-Lyon 3, UMR CIHAM), « “Regimen sine ministerio diversorum officialium bene regi non potest” : les officiers de l’Empire Plantagenêt (1151-1259) ».

6 . Isabelle ORTEGA (Université de Nîmes, CEMM), Florence SAMPSONIS (Orient et Méditerranée), « Philippe de Gonesse, l’ascension d’un officier dans l’espace angevin durant le règne de Charles d’Anjou ».

7 . Riccardo RAO (Università degli Studi di Bergamo), Thierry PECOUT (Université de Saint-Étienne), « Entre Piémont et Provence : gouverner les officiers ».

8 . Serena MORELLI (Università degli Studi della Campania « Luigi Vanvitelli), Jean-Luc BONNAUD (Université de Moncton), « Mobilità degli ufficiali (Provenza, Anjou, Regno di Sicilia) ».

9 . Fabrizio TITONE (Universidad del Pais Vasco), « L’esercizio di governo degli ufficiali regi in ambito locale : Sicilia, secoli XIV-XV ».

10 . Paolo GRILLO (Università degli Studi di Milano), « Gli ufficiali imperiali nell’Italia comunale da Federico II a Enrico VII ».

11 . Paolo BUFFO (École française de Rome), « Itineranza e stabilità : i principi di Savoia-Acaia e i loro ufficiali intorno al 1300 ».

12 . Eloisa RMÍREZ VAQUERO (Universidad Pública de Navarra), « El factor humano : los oficiales del reino de Navarra (final s. XIII – principios s. XV) ».

13 . Eniko CSUKOVITS, Judit CSAKO (Centre de recherches en sciences humaines de l’Académie des sciences de Hongrie), « Compétences militaires ou compétences administratives ? Louis Ier et ses voïvodes de Transylvanie en Hongrie et à l’étranger ».

14 . Pietro CORRAO (Università degli Studi di Palermo), « Li officiali sono killi ki fannu amari et odiari li Signuri ». Reclutamento e controllo dei funzionari nel regno di Sicilia (fine XIII – XV secolo) ».

15 . Armand JAMME (CNRS, CIHAM), « Fidélités partagées, influences croisées. Placements monarchiques et clans aristocratiques dans le « transfert » d’officiers entre monarchie méridionale et papauté ».

16 . Valérie THEIS (École normale supérieure), « De la difficulté de trouver de bons officiers : la papauté et le gouvernement du Venaissin, fin XIIIe-milieu XIVe siècles ».

17 . Tomas de MONTAGUT ESTRAGUES (Universitat Pompeu Fabra), « Gobernar la Corona de Aragon : el rey, la reina y sus oficiales (s. XIII-XV) ».

18 . Ricard URGELL HERNÁNDEZ (Arxiu del Regne de Mallorca et Universitat de les Illes Balears), « Los oficiales reales y su administracion en en reino de Mallorca durante la monarquia privativa (1300-1343) ».

19 . Alexandra BEAUCHAMP (Université de Limoges, CRIHAM), « S’informer sur les officiers locaux et territoriaux. Usage des archives royales aragonaises et accessibilité des informations archivées (XIVe siècle) ».

20 . Marie DEJOUX (Université de Paris I, LAMOP), « Contrôler les officiers dans le royaume de France aux XIIIe et XIVe siècles » et Olivier CANTEAUT (École nationale des chartes, Centre Jean-Mabillon), « La retenue du roi de France à la fin du Moyen Âge : « chevaliers », « clercs » et « conseillers du roi » au service du gouvernement ».

21 . Anne LEMONDE (Université Grenoble-Alpes, LUHCIE), « Le contrôle des officiers locaux delphinaux (baillis, châtelains et mistraux) aux XIVe et XVe siècles ».

22 . Herminia VILAR (Universidade d’Evora, IEM), « Les officiers du roi du Portugal aux XIIIe-XIVe siècles : contrôler les officiers ou gérer les doléances ? ».

23 . Guido CASTELNUOVO (Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse, CIHAM), « Comment représenter l’administration princière ? Les officiers savoyards entre législation, littérature et iconographie (XVe siècle) ».

24 . Gian Maria VARANINI (Università degli Studi di Verona), « Conclusion ».



go_to_top L'auteur

Justine  Moreno

Doctorante en histoire médiévale, Université d’Angers, FRE CERHIO

Pour citer cet article go_to_top

Justine Moreno, « Gouverner le royaume : le roi, la reine et leurs officiers. Les terres angevines au regard de l’Europe (XIIIe-XVe siècles) », Mémoire des princes angevins 2013-2017, 10  | mis en ligne le 29/11/2017  | consulté le 20/04/2024  | URL : https://mpa.univ-st-etienne.fr:443/index.php?id=323.