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Stéphane Cosson,

Une branche de la famille de Lautrec dans le royaume d’Anjou-Sicile ? La branche des Vicomtes de Tremblay

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Prolégomènes

1Il peut paraître surprenant, alors que nous ne sommes ni médiéviste ni spécialiste du royaume d’Anjou-Sicile mais généalogiste professionnel basé en Occitanie, de publier dans une revue spécialisée sur cette période et ce royaume. Il faut pour cela remonter aux origines de la formation du DU de généalogie proposé par l’Université de Nîmes.

2Dispensant des enseignements de généalogie comme chargé de cours pour l’année universitaire 2011-2012, je souhaitais que les étudiants engagent des recherches sous la forme d’un travail collectif aux archives départementales du Gard. Les deux précédentes promotions avaient effectué avec David Mataix, notre prédécesseur, des recherches sur les poilus ; chaque étudiant s’intéressant à un poilu en particulier. Notre idée est plutôt de faire travailler les étudiants ensemble sur une même famille. Pour ce faire, nous choisissons des généalogies des personnalités gardoises. Les étudiants n’étant pas tous du Gard, cela leur permettrait de connaître différemment l’histoire de ce département. Par ailleurs, les mariages de la ville de Nîmes sont dépouillés pour le XIXe siècle ce qui représente un avantage. Se pose alors la question du choix de la famille. Parcourant les pages les unes après les autres des registres, le nom de Lautrec apparaît soudain. Les étudiants travailleront donc sur cette famille, fouilleront toutes les séries possibles pour tracer leur vie. Les premières recherches permettent rapidement de faire émerger un second peintre, après le très connu Henri de Toulouse-Lautrec : Lucien Lautrec.

3Lautrec est un sujet qui nous tient particulièrement à cœur. Tout a commencé plusieurs années auparavant. En remontant notre ascendance maternelle, nous découvrons que nous descendons de Matheline de Toulouse-Lautrec, épouse de Jean-Bernard d’Albert de La Janié, seigneur de Puycalvel, fille d’Antoine II de Toulouse-Lautrec, seigneur de Montfa et de Labruguière, et de sa première épouse Catherine Coursier. Par la suite, nous découvrons dans une autre branche une Catherine de Lautrec, épouse de Blaise Floutard, habitant La Poussarié commune d’Assac, dans le Tarn. D’où sort-elle ? A-t-elle un lien avec la famille de Toulouse-Lautrec1 ou n’est-ce qu’une coïncidence de nom ? Est-elle apparentée avec la famille de notaires découverte par ailleurs sur la commune proche de Crespinet ? Telles sont les questions qui se posent à nous lors de sa découverte dans les archives des minutes des notaires. Nait alors le projet d’enquêter sur les Lautrec, avec ou sans particule, les Lautre (le c final tombe en occitan), où qu’ils soient et quelle que soit la date, c’est-à-dire de tous les relever de manière systématique, que ce soit via l’état civil, les registres paroissiaux et les registres notariés. Être le plus exhaustif possible, telle est notre objectif. Des années plus tard, nous n’avons toujours pas terminé. La famille s’avère très vaste. Beaucoup plus que nous ne l’imaginions. Paraissent les premiers articles sur notre blog2. Un contact est pris en 2006 avec les éditions Christian afin de voir s’il est possible de récupérer un texte de 1992 écrit par Jacques-René Magné et Jean-Robert Dizel ayant trait à notre enquête. Malheureusement, la réponse à notre demande se solde par une fin de non recevoir. Un quatrième article en date du 28 décembre 20103 permet un contact épistolaire en juin 2011 avec Philippe Zalmen Ben-Nathan, au moment où est publiée sa thèse sur Lautrec et sa région4. C’est alors que le projet se transforme : au vu des découvertes, il faut reprendre entièrement l’ouvrage de Jacques-René Magné et Jean-Robert Dizel, paru en 1992, pour pouvoir y insérer d’une manière ou d’une autre les branches trouvées depuis. Les auteurs sont contactés. Jacques-René Magné semble réceptif à notre demande, à une condition : le mariage d’Alix de Lautrec et de Baudouin de Toulouse ne doit pas être remis en cause. Il s’agit de faire plaisir à la famille. Or, des écrits disent clairement qu’il s’agit d’une légende5. Faire plaisir à la famille n’est pas une démarche scientifique. Le projet se fera donc sans lui.

4En 2013, de nouveaux articles sont publiés sur le blog6 : d’autres généalogistes trouvent des Lautrec, des mentions d’actes où ils apparaissent. La plupart des généalogistes rentrent des arbres dans des logiciels spécialisés. Mais nous avons une autre démarche en tant que généalogiste professionnel : nous ne raisonnons pas en arbres généalogiques, mais en familles. Entrer des arbres généalogiques dans un logiciel ne nous sert à rien. Ce ne sont pas les ascendances qui nous intéressent mais la localisation d’un nom géographique et historique dans un département ou une région. Des liens se font. Et les branches continuent d’apparaître, encore et encore. Première certitude : la majorité viennent de deux branches très peu étudiées : celle de Puechmignon, dans le Tarn-et-Garonne, et celle de Vieussan, dans l’Hérault. Elles apparaissent en effet beaucoup plus prolifiques que ce que laisse penser l’ouvrage de 1992. Deuxième certitude : il y a des branches légitimes et des branches bâtardes. Une différence entre celles-ci semble résider dans la particule : les branches bâtardes l’ont perdue alors que les branches légitimes l’ont conservée. Sont complétées de même les branches déjà publiées : enfants ou alliances inconnus, dates, contrats de mariage, testaments, bâtards là encore7… L’ouvrage double de volume avec des prises de notes insérées entre les pages. Nous lisons ce qu’ont écrit les autres auteurs. Nous comparons ce qu’ils disent. Une nouvelle certitude s’impose à nous : les descendances féminines et la famille de Toulouse que les deux auteurs de 1992 avaient étudiées, ne seront pas mises à jour. Les Lautrec vont suffire à remplir un volume, peut-être même plusieurs. Des questions commencent à se poser : Faut-il partir des Trencavel, dont ils seraient issus8 ? Remonter encore plus haut, grâce aux travaux de Christian Settipani sur l’ascendance de Saint Géraud9 ? Ou bien s’arrêter aux Lautrec ?

5Un second contact est pris avec les éditions Christian. Guillaume de Morand, qui s’occupe alors de celles-ci, envisage de publier non pas un ouvrage exhaustif mais davantage un ouvrage explicatif avec peut-être un Cd-Rom en appui, lui exhaustif en terme de généalogie. Son départ des éditions Christian arrêtera le projet.

6Et nous continuons de trouver des branches. Il y a en plus les vrais-faux Lautrec10. Un de nos clients nous envoie notamment chercher à Bordeaux la trace de ses ancêtres. Nous jetons un coup d’œil sur les minutes dépouillées des notaires de Bordeaux qui se trouvent dans la salle de lecture des archives départementales de la Gironde. Nous trouvons ainsi une nouvelle branche qu’il nous faudra rattacher. Un membre de la branche issue des seigneurs de Vieussan, Pierre Ange de Lautrec, natif de Narbonne, part du port bordelais pour Saint-Domingue. En plus de ce que nous trouvons, nous cherchons sur Geneanet11 ce qu’ont récolté d’autres généalogistes. Si nous tapons le nom « Lautrec », nous avons 50 pages de résultats à aller chercher un à un. Une fois éliminés les Lautrec médiévaux et les Pelet de Lautrec qui ne se rattachent pas, de nouveaux lieux, de nouveaux départements apparaissent : Gironde, Cotes d’Armor, Saône-et-Loire, Côte d’Or, Savoie, Vienne, Landes, Dordogne, la Réunion… en plus des départements « classiques » où nous les trouvons : Tarn bien sûr, Hérault, Aveyron, Haute-Garonne, Tarn-et-Garonne, Ariège, Aude, Pyrénées-Orientales, Gard, Lot, Gers. Heureusement que les archives sont en ligne pour la plupart des départements. Au fur et à mesure des découvertes des actes, nous nous rendons de plus en plus compte que les auteurs de 1992 n’ont fait que de la compilation de ce qui existait avant. Ils ne sont pas allés à la source. De ce fait, de nombreuses erreurs apparaissent. La tâche s’avère plus titanesque que prévue. Dans le cadre de notre activité, pourquoi ne pas prendre des stagiaires qui pourraient voir ainsi ce qu’est une recherche généalogique ? C’est ainsi qu’à partir de 2016, de manière systématique, nous proposons aux étudiants du DU de généalogie de l’Université de Nîmes, toujours en recherche de stage pour ceux qui ensuite veulent en faire leur métier, de venir nous aider. C’est le cas de Marvin Vendeville12.

7Parmi toutes ces branches nouvelles, nous trouvons celle des vicomtes de Tremblay, à Naples. Cette généalogie, retrouvée par Marvin Vendeville, n’a jamais été retravaillée en français depuis le milieu du XVIIe siècle. Dom Ferrante Della Marra, duc de Guardia avait alors effectué les recherches. Continuant ses investigations sur Internet, Marvin Vendeville a découvert que cette généalogie italienne a été publiée une première fois en français dans l'ouvrage intitulé Naples françoise ou Les Éloges généalogiques et historiques des princes du royaume de Naples affectionnés à la couronne de France, rédigé par le chevalier L'Hermite Souliers, dit Tristan, paru chez Martin à Paris en 1663, p. 268-272. En vérifiant l'ouvrage original de Dom Ferrante Della Marra, il s’est rendu compte que le chevalier L’Hermite Souliers s’est contenté de traduire, sans mener aucune recherche complémentaire. Voici ce que le chevalier écrit :

« Voyant que quelques alliances que sa famille avoit faites n'estoient pas estimées des plus avantageuses ; parce qu'on ne trouvoit pas les noms de ces familles parmy ceux de la Noblesse des Sièges de Naples, qui est estimée la plus ancienne et la meilleure de ce royaume-là, il fit un ouvrage expres infolio dans lequel il a fait voir la Noblesse de ces familles sous ce titre Discordi delle famiglie estinte, forastiere, e non comprese né seggi di Napoli imparentate colla casa della Marra13. Ce sont les Généalogies de quelques Maisons Françoises : d'Artus, des Baux, de Sus de Pontieu, de S. Denis, de l'Estendard, des Vicomtes du Tremblay et de Lautrec... 14 ».

8Il y a encore de nombreuses questions qui se posent, de nombreuses interrogations. Mais peut-être que des spécialistes du monde angevin pourront aider à les résoudre. Nous allons dans une première partie étudier le contexte dans lequel cette branche de la famille de Lautrec apparaît à Naples. Les trois parties suivantes poseront les problèmes qui restent à résoudre : le mariage de Baudouin de Toulouse et d’Alix de Lautrec a-t-il une réalité historique ou bien s’agit-il d’une légende inventée de toutes pièces par un généalogiste du XVIe siècle ? Qui est l’auteur de la branche du Tremblay que nous trouvons à Naples ? En effet, si la généalogie de cette famille se suit sans trop de difficultés, personne n’a réussi à la rattacher de manière certaine aux Toulouse-Lautrec connus par ailleurs. Où se situe enfin Tremblay dont cette branche se titre vicomte ? Puis nous présenterons de manière linéaire les deux branches de cette famille, génération après génération.

I - Dans quel contexte cette famille apparaît-elle à Naples ?

9L’image habituelle de la présence angevine à Naples est partagée entre l’installation d’hommes nouveaux, chevaliers français et provençaux pour la plupart, et l’affirmation arrogante d’une aristocratie féodale. La recherche italienne insiste sur les notions de rupture dynastique et humaine et de domination, la recherche française évoque plutôt une évolution dans la continuité15. Sous les Angevins, la noblesse du royaume napolitain connaît des transformations : pendant l’époque normande et souabe domine le chevalier, dont l’existence est tributaire des faveurs du seigneur-souverain et du comte, un chef de conquête participant à l’élection du souverain et devenant ensuite un seigneur relevant de l’entourage royal. On a vu en l’installation de chevaliers ultramontains à la suite de la conquête du royaume de Sicile par Charles Ier d’Anjou comme le début de la dilapidation du domaine royal par les Angevins ainsi que la francisation de la cour et de l’administration centrale et périphérique au détriment des régnicoles.

10Les Ultramontains s’installent à partir de 1268, une fois la conquête et la pacification de la partie continentale du royaume accomplie, sur des fiefs pris aux opposants de Charles Ier ou sur des fiefs vacants. Se délimitent ainsi des zones de présence ultramontaine faible ou dispersée (Abruzzes, Calabre) et de présence « tampon » (Sicile). Autour de Naples, les inféodations sont massives, presque exclusives. Ces possessions sont caractérisées par une certaine instabilité. Le fief sert de paiement en nature et en droits des services rendus. Le souverain reste maître de villes et de terres dans lesquelles il installe des hommes de son entourage promus ainsi au rang de chevaliers. Les feudataires s’y succèdent avec une certaine régularité. L’entourage royal est composé de nobles intéressés par l’aventure méridionale de Charles Ier. Ils amènent avec eux des chevaliers de leur entourage. C’est vraisemblablement le cas pour la famille de Montfort, seigneurs puis comtes de Castres16 et des Lautrec : les liens entre les deux familles sont forts depuis la Croisade contre les Albigeois. Bertrand Ier l’Ancien mais surtout son frère Sicard VI sont du parti de Montfort contre la maison de Toulouse. La famille de Montfort est titulaire du comté de Castres depuis Guy de Montfort, seigneur de Castres de 1211 à 1228, fils de Simon de Montfort et d’Amicie de Beaumont. En 1256, un grave conflit oppose les deux familles au sujet de la restitution de biens mis sous séquestre pour cause d’hérésie et placés sous la suzeraineté de Philippe de Montfort. Les Lautrec n’hésitent pas à lever une armée pour faire entendre raison à Montfort. Malgré l’intervention du sénéchal de Carcassonne, Bertrand Ier tue l’héritier de la maison de Paulin venu lui demander la restitution de son patrimoine. Un cadet de la famille des Lautrec a dû, malgré cette opposition, suivre Philippe II de Montfort au moment de la conquête de Naples en 1266-1268 par Charles Ier. Par la suite, Ricardo (ou Siccardo) de Lautrec, vicomte du Tremblay épouse vers 127517 à Naples, Ne de Montfort18, fille de Philippe II de Montfort et de Jeanne de Lévis-Mirepoix, sœur de Jean II de Montfort, comte de Squillace de 1268 à 1270, comte de Montescaglioso, seigneur de Castres, grand camerlingue du royaume de Naples. Certains sont liés à l’aventure méditerranéenne du nouveau souverain19. C’est le cas des familles des Milly et des Sully qui poursuivent dans le royaume de Naples les alliances déjà nouées en France et entraînent à leur suite, entre autres familles, les Beaumont. Adamo de Lautrec, vicomte du Tremblay, de la branche cadette, épouse ainsi en premières noces en 1315 en France Éléonore de Trie, née vers 1306, fille de Renaud de Trie, comte de Dammartin, et de Philippe de Beaumont-en-Gâtinais. Éléonore de Trie est la nièce de la troisième épouse de Jean II de Montfort : Marguerite de Beaumont. L’arrière-grand-mère paternelle d’Éléonore, Isabelle de Mauvoisin épouse d’Adam II de Beaumont-en-Gâtinais, est la cousine germaine du père d’Agnès de Mauvoisin, épouse de Sicard VI de Lautrec. Les liens familiaux entre ces trois familles sont donc forts, que ce soit en France ou dans le royaume napolitain. Par leurs alliances avec les régnicoles, les familles angevines font participer ces derniers à leur rêve méditerranéen. Ainsi, à partir de Bertrando de Lautrec, décédé le 11 juillet 1335, tous les membres de la branche aînée s’unissent avec des membres de familles italiennes. Ce sera le cas aussi pour la branche cadette mis à part le mariage d’Adamo cité précédemment.

11Au lendemain de 1266, l’ancienne structure féodale a été restaurée. Dix-huit comtés sont rétablis. Les familles aristocratiques ont une propension toute marquée à multiplier les mariages. Le fils aîné, dans le droit féodal napolitain, est investi du patrimoine paternel et maternel. Si nécessaire, il est marié plusieurs fois et si les unions sont bien négociées, l’épouse peut apporter de nouveaux fiefs20. C’est le cas de Bertrando de Lautrec qui reçoit en dot de sa première épouse la moitié de Cuma, par exemple. Les fortunes établies, les grands acquièrent des fiefs en utilisant leur propre influence. De 1290 à 1335, le lignage21 est en expansion. Les maisons aristocratiques abandonnent la structure familiale linéaire pour celui-ci. Elles utilisent la division du patrimoine en faveur de deux ou plusieurs fils. Si les cadets acquièrent des fiefs, ils ne constituent pas obligatoirement des lignées autonomes car les lignées cadettes sont contrôlées. À partir de 1335-1340, le lignage met en place le contrôle du patrimoine. Les fiefs sont concentrés entre les mains du fils aîné et les cadets subissent la stricte dépendance de ce dernier. Les filles sont exclues de la succession grâce à la dot de parage, supplément monétaire signifiant le renoncement complet à toute prétention sur la succession féodale paternelle ou fraternelle. Le douaire, constitué par le mari représente une occasion de fuite d’un fief vers une famille étrangère, mais il garantit le versement d’une somme et peut être récupéré via une nouvelle union. En effet, il constitue le patrimoine particulier des femmes et peut passer de la mère à la fille22.

12Une fois ce contexte posé, qu’en est-il de la généalogie de cette famille angevine à proprement parler ? Toute science progresse par approximations successives qui, au fil des réfutations, permettent de rectifier la théorie. Progressivement, sont éliminées les hypothèses qui s’avèrent erronées. L’historien a pour but ultime d’expliquer l’enchaînement des évènements et pas seulement les décrire. Il doit donc établir les faits et les interpréter. Interprétations et hypothèses se font croissantes au fur et à mesure que l’on avance dans les détails. En tant que généalogiste, se cantonner à une vision très pure de la recherche dans laquelle seuls les faits vérifiés ont droit de cité est une erreur. Il faut savoir en effet faire un tri des informations. À partir des documents choisis, le généalogiste propose une construction cohérente en suppléant le manque des sources par des constructions logiques. La généalogie relève surtout du domaine social, pas seulement du biologique. Toute généalogie masque de ce fait les véritables relations du vécu23. La bonne hypothèse se fonde sur une connaissance la plus exhaustive possible des sources et un examen critique de celles-ci, sur une connaissance du contexte social, des pratiques et des stratégies familiales en cours à l’époque et dans le milieu considéré. Dans le cas contraire, écrire des inepties peut se faire à une proportion fortement élevée. S’il y a des doutes, il ne faut pas hésiter à utiliser le rasoir d’Occam pour ne pas multiplier les inconnues.

13Essayons à présent de résoudre les différents problèmes que cette famille pose. En effet, à propos de cette lignée, il n'existe aucune certitude concernant son rattachement à la famille connue de Lautrec, même s'il paraît probable que celui-ci se situe au niveau de la « seconde » Maison de Lautrec24, peut-être même de la branche aînée de cette dernière. Il est nécessaire de tenter de solutionner ces problèmes avant de pouvoir présenter une généalogie.

II - Premier problème à résoudre : le mariage de Baudouin de Toulouse et d’Alix de Lautrec

14La famille de Toulouse-Lautrec prétend qu’elle descend des comtes de Toulouse. Comme l’écrit Bernard Chérin, généalogiste et historiographe des Ordres du Roi au XVIIIe siècle : « Elle prétend être issue des comtes de Toulouse mais il y a peu d’apparence qu’elle le prouve jamais »25. Qu’en est-il des autres auteurs qui se sont intéressés à cette question ? Dom Vaissète, dans l’Histoire Générale du Languedoc26, donne les différentes versions existant avant lui : pour Pierre Olhagaray27, Baudouin de Toulouse est le frère de Raymond III de Toulouse. Le fils de Baudouin, Pierre, épousa Alix de Lautrec, et fut le père de Bertrand et de Sicard. Pour Pierre Borrel,28 Baudouin est fils de Raymond V de Toulouse et de Constance de France. Son fils Pierre est père à son tour de Bertrand et de Sicard, vicomtes de Lautrec, chacun pour la moitié. Pierre Louvet29 donne une autre généalogie : selon lui, Baudouin est fils de Bertrand de Toulouse et de Comtoresse de Rabastens. Époux d’Alix de Lautrec, il est père de Frotard, lui-même père de Bertrand et de Sicard. Le Père Philippe Labbé, jésuite30, de même que Germain Lafaille, ancien capitoul et syndic de la ville de Toulouse31, nous donnent le même schéma généalogique. Pour Dom Vaissète, ces différents auteurs ne citent aucun acte et ils ont négligé de faire des recherches. C’est ce qui explique les contradictions entre eux touchant l’origine des vicomtes de Lautrec vivant au XIIIe siècle. La descendance de Bertrand, fils naturel de Raymond VI de Toulouse, est prouvée par différents actes dans le Trésor des Chartes du Roi et ne peut être à l’origine de cette nouvelle branche. Marié en 1224 à Comtoresse de Rabastens, il est déjà décédé en 1249 quand son fils Bertrand II prête serment de fidélité à Alphonse et Jeanne pour la vicomté de Bruniquel. Ce mariage est trop tardif.

15Sicard V fut vicomte de Lautrec de 1160 à 1193. Il était fils de Sicard IV, toujours en vie en 1158. De sa femme Adélaïde, sœur de Roger II vicomte de Béziers, il a reçu en dot 8000 sols melgoriens avant février 1188 et il s’en est servi pour retirer les vignes vicomtales et les chemins engagés entre le Dadou et l’Agout. Il ajoute qu’après sa mort le vicomte Roger et sa postérité jouiront à titre d’engagement de ces vignes et chemins jusqu’à ce que ses proches restituent cette somme ce qui semble signifier qu’elle est décédée à cette date sans enfants. En septembre 1209, Frotard vicomte de Lautrec affranchit un de ses serfs qui se fait frère donné à l’abbaye de Candeil. Dans cet acte, s’il ne dit pas de qui il est le fils, il semble toutefois avancé en âge. En 1219, Guillaume de Puylaurens évoque un vicomte de Lautrec attaché au parti d’Amaury de Montfort. Sans doute, nous dit Dom Vaissète, s’agit-il de Sicard qui accueille en 1220 les croisés échappés de la garnison de Lavaur après la prise de la ville par le comte de Toulouse. De 1222 à 1238, Bertrand et Sicard, frères, ont la vicomté par indivis mais ils ne marquent nulle part leur filiation.

16Malgré la démonstration de Dom Vaissète, Louis de La Roque32 écrit à son tour :

17Raimond VI dit le vieux, comte de Toulouse, avait épousé en quatrièmes noces Jeanne d’Angleterre, veuve de Guillaume roi de Sicile, et fille d’Henri II roi d’Angleterre, morte en 1199. Il eut de ce mariage deux fils :

  1. Raimond VII qui lui succéda dans le comté de Toulouse, père de Jeanne, fille unique, mariée à Alphonse de Poitiers, frère de Saint Louis. Étant morts l’un et l’autre sans enfants au mois d’août 1271, Philippe III recueillit la succession du comte de Toulouse.

  2. Bertrand, qui fut accordé en 1224 à Comtoresse, fille de Mainfroi, seigneur de Rabastens, qui laissa postérité (Moréri, X, 271). Il est fait mention de ce second fils de Raimond, inconnu à Dom Vaissette, dans une charte de Raimond VII, du mois de septembre 1231 en cette manière : « Bertrandus, frater domini comitis Tolosani » (Mss du roi, n° 6009, folio 87 – Art de vérifier les dates, II, 300, 1784) et dans le testament de Raimond son père en 1218, trouvé dans les archives de Saint Jean de Toulouse. Son fils Baudouin épousa Alix, fille et héritière du vicomte de Lautres, qui fut la tige des seconds vicomtes de Lautrec, seigneurs de Montfa et de Saint Germier, dont la postérité s’est continuée jusqu’à nos jours (Louvet, histoire de Guienne. –Borel, Antiquités de Castres. – La Faille, Annales de la ville de Toulouse, I, 149, 1687).

18Visiblement, si la recherche sur la famille de Bertrand de Toulouse a été validée, la recherche sur Baudouin de Toulouse et sa postérité est restée lettre morte depuis Dom Vaissète. Si on regarde attentivement les différentes généalogies proposées alors, Baudouin est père, non pas de Bertrand et de Sicard, mais d’un Pierre ou d’un Frotard qui lui-même serait père de Bertrand et de Sicard.

19Reprenons le dossier différemment : aux archives diocésaines d’Albi se trouve la copie d’un document daté du 26 janvier 143033, transcrite le 17 septembre 1635 sur le Livre de fondation des Cordeliers de Lautrec. Cette copie est entièrement rédigée en occitan par Maître Rigail Barbart, notaire public de Labessonnié et porte sur l’échange envisagé entre la baronnie de Montredon, appartenant à Pierre VI de Lautrec, et la seigneurie de Montfa, avec la troisième partie de Labruguière et la forêt de Montaut, appartenant à Hugues d’Arpajon. On devine entre les mots que Pierre VI de Lautrec traverse une période très difficile. La guerre de Cent Ans ne finissant pas, il se sent glisser vers la misère. Ce document est confidentiel. Dans le sixième registre de Maître François de Lacalm, notaire de Lautrec34, le 24 mars 1431, l’échange entre les deux seigneurs a bel et bien lieu. Antoine, fils aîné de Pierre VI, lui succède en 1432. Le 13 février 1433, à la fin du registre de Maître Guillaume Bourdon35, se trouve le procès-verbal d’une enquête rapportant qu’Antoine, ulcéré de l’échange conclu par son père, pénétra dans l’étude de Maître Hugues Barrière, notaire de Réalmont, et s’empara du testament de son grand-père passé en 1402 dans lequel se trouvait une clause défendant d’aliéner la baronnie de Montredon dans les 25 ans à venir. Il s’ensuit un procès ajourné par le sénéchal le 14 mai 1434. Le 1er avril 1445, le Parlement de Paris donnera un arrêt pour mettre fin au différend entre Antoine de Lautrec et Gaston de Foix36.

20En 1447, lors de la démarche qu’effectue Antoine Ier de Lautrec-Montfa auprès du juge de Carcassonne pour obtenir la reconnaissance officielle du titre « de Toulouse » revendiqué précédemment par sa famille, le document du mariage n’est que mentionné au cours du procès et non produit effectivement avec les autres pièces justificatives. Alors que ce document est censé exister37. Ce fameux contrat de mariage de Baudouin de Toulouse et d’Alix de Lautrec aurait brûlé, bien plus tard, en 1794, lors de l’incendie de la tour du Trésau de la cité de Carcassonne, tour qui contenait les archives. À la même époque, vers 1455, Michel du Bernis, archiviste et chroniqueur fuxéen, utilise le verso resté blanc du folio XXII du Registre censier de la vicomté de Lautrec38 pour y intercaler la généalogie des vicomtes de Lautrec. Dans cette généalogie, Michel du Bernis affirme que Frotard a eu deux fils légitimes et naturels : Bertrand Ier et Sicard VI Capbertrand. Qui croire ? Un archiviste ou bien Antoine Ier de Lautrec-Montfa ? Ce dernier a une réputation de faussaire de premier rang et a été auparavant impliqué avec son notaire dans un procès de faux, ce qui incite beaucoup plus à la méfiance concernant ses affirmations. Un autre document de la même époque, mais trouvé cette fois-ci aux archives départementales du Tarn39, donne la même généalogie que celle de Michel du Bernis.

21Que ce soit dans les différentes versions des auteurs avant Dom Vaissète ou la généalogie de Michel du Bernis, nous avons dans les deux cas, Bertrand et Sicard fils d’un Frotard. Antoine Ier de Lautrec-Montfa étant considéré comme un faussaire, on peut penser qu’il lui a suffi de faire glisser Frotard d’une génération : de frère d’Alix à fils d’Alix et le tour était joué. C’est une possibilité à envisager. Ensuite, il suffit d’oublier Frotard pour que Baudouin et Alix deviennent les parents de Bertrand et Sicard, comme dans l’ouvrage de Magné et Dizel. Philippe Zalmen Ben-Nathan écrit qu’à l’aube du XVe siècle, le titre même de vicomte de Lautrec se banalise car il est partagé entre plusieurs maisons seigneuriales nouvellement établies en Albigeois. Quelles pouvaient être les modalités pour se faire récompenser des services rendus au roi ou pour rehausser son prestige ? Comment faire valoir la qualité d’une plus haute noblesse si ce n’est, en désespoir de cause, en s’appuyant sur la tradition notoire des alliances de leur famille avec les grandes familles du Midi ? La famille de Toulouse étant qui plus est éteinte depuis longtemps, nul ne risquait de leur contester cette usurpation dynastique40. Ce glissement puis cet oubli de Frotard peut alors ainsi aisément s’expliquer.

III - Deuxième problème à résoudre : qui est l’auteur de la branche de Tremblay ?

22Oublions donc Baudouin de Toulouse et Alix de Lautrec en reprenant la généalogie de la famille de Lautrec dite de Toulouse-Lautrec telle que la mentionne les archivistes du XVIe siècle en partant du frère d’Alix, Frotaire III de Lautrec, décédé vers 1219. En 1198, il est signalé dans un acte d’une terre située à Saint Martin de Scabrins un certain Frotard : s’agit-il du vicomte ? En octobre 1203, une donation est faite à Pierre, abbé de Candeil, par Frotard, vicomte de Lautrec. Une reconnaissance aurait été faite en 1205 par le vicomte de Lautrec de possessions à Ambres41. Le 14 septembre 120942, il signe deux actes, l'un par lequel il consent que Guillaume Gautier prenne l'habit de religieux à l'abbaye de Candeil ; l'autre par lequel il donne la liberté à l'un de ses serfs43.

23D'une épouse inconnue, Frotaire III de Lautrec eut44 :

  1. Bertrand Ier, né vers 1198, auteur de la branche aînée

  2. Sicard VI, auteur de la branche cadette

  3. Jeanne, née vers 1210, décédée le 31 mars 1286 en odeur de sainteté, religieuse professe carmélite de l'Ancienne Observance dont l'Ordre fut établi en 1244 dans la capitale languedocienne. Une absidiole de l'église Saint-Étienne de Toulouse conserve ses reliques, placées dans une châsse en cuivre, à la gauche du chœur

  4. Bérangère, mariée avec Lambert de Monteil-Adhémar seigneur de Monteil, de Lombers, décédé avant le 29 septembre 1292, fils puîné de Lambert de Monteil-Adhémar, seigneur de La Garde45

  5. Pierre, dit fils de Baudouin et d’Alix selon différents auteurs mentionnés par Dom Vaissète et Dom Devic ci-dessus

  6. Frotard, dit fils de Baudouin et d’Alix selon différents auteurs mentionnés par Dom Vaissète et Dom Devic ci-dessus

24Pierre ou Frotard pourraient alors être à l’origine de la branche des vicomtes de Tremblay. En effet, la descendance masculine de Bertrand Ier et de Sicard VI est bien connue et il est impossible que cette branche descende de l’un d’entre eux46. De ce fait, nous pouvons constater que le premier vicomte de Tremblay a des enfants prénommés Sicard, Contoresse, Sybille. Pour les filles, ce sont des prénoms que l’on retrouve dans la descendance de Bertrand Ier de Lautrec : Contoresse (ou Contorosse) est abbesse de Vielmur en 1286, Sybille le sera après sa sœur jusqu’en 1309. Cela pourrait prouver une parenté proche entre les deux branches, ces prénoms n’étant pas si courant que cela. De même, il pourrait y avoir un rapport de parenté, de type parrainage, entre elles et Contoresse de Rabastens, épouse de Bertrand de Bruniquel. C’est en effet la seule autre femme portant ce prénom que l’on peut trouver à la même époque.

25Pierre ou Frotard ? Quel prénom choisir ? Frotard ou Frotaire n’apparaît pas du tout dans la descendance des vicomtes de Tremblay. Par contre un des fils du premier Lautrec angevin a un prénom sur lequel existe le doute : Giacomo ou Pietro. Chez L'Hermite Souliers, il se prénomme « Jacques » (ou Giacomo) alors que Dom Ferrante Della Marra le prénomme « Pietro ». Aucun des deux auteurs ne dit sur quelles archives précises il se fonde pour lui donner l’un ou l’autre de ces prénoms. L’Hermite Souliers semble le confondre avec Jacques Duèze (1244-1304), plus connu sous le nom papal de Jean XXII, dont la famille est originaire de Cahors, une famille de petite bourgeoisie qui s’ennoblit ensuite. Della Marra nous signale un ouvrage sur la vie des pontifes écrit par Fra Alfonso Ciaccone (1540-1599) qu’il nous présente ainsi dans ses notes : lib. a delle vite de Pontefici. S’agit-il en fait de Vitae et gesta summorum pontificum a Christo Domino usque ad Clementem VIII, paru de manière posthume en 1601. Della Marra parle d’une colonne 684 dans ses notes. Or, il n’y a rien au nom de « Lautrec » ou « Lautrico » dans cette colonne de cet ouvrage.

26Une fois ces deux problèmes résolus, du moins en partie, reste le troisième : Tremblay. C’est sans doute le plus compliqué des trois : identifier un lieu. Nous sommes partis du principe qu’il s’agissait d’un lieu situé en France. En effet, une recherche sur Internet ne nous a rien donné en Italie comme nom de lieu si ce n’est une Via dei Tremblaio à Manduria, anciennement Casalnuovo, commune de la péninsule de Salento, province de Tarente dans les Pouilles.

IV - Troisième problème à résoudre : où se situe Tremblay ?

27Cette branche est donc désignée sous le nom de « vicomtes de Tremblay ». Mais de quel Tremblay s’agit-il ? Il existe en effet en France plusieurs seigneuries portant ce nom. Aucun n’est dans le sud de la France où se situe Lautrec. Toutes les localités, communes ou lieux-dits, portant ce nom sont situées dans l'ouest, le centre, et l'est de la France : Cher, Eure, Eure-et-Loir, Ille-et-Vilaine, Jura, Loir-et-Cher, Maine-et-Loire, Nièvre, Orne, Haute-Savoie, Yvelines, Deux-Sèvres, Yonne, Seine-Saint-Denis pour être plus précis (et dans l’ordre numérique des départements)47. De tous ceux-ci, nous avons avec certitude deux seigneuries : Le Tremblay-sur-Mauldre, relevant de la châtellenie de Maurepas, dans les Yvelines48 et Tremblay-le-Vicomte, en Eure-et-Loir.

28Première hypothèse : Le Tremblay-sur-Mauldre. En 1230 est cité Renandus de Trembleio comme vassal du comte de Montfort et lui devant deux mois de garde au château de Montfort. Les seigneurs de Tremblay sont ensuite connus à partir de la famille Mignon : Robert II Mignon est dit seigneur du Tremblay en 1343. Entre ce Renandus et la famille Mignon, il y a un grand vide qui pourrait être comblé par nos vicomtes de Tremblay. Pourquoi Le Tremblay-sur-Mauldre plutôt qu’un autre ? Bertrand Ier l’ancien et Sicard VI de Lautrec sont, au moment de la croisade contre les Albigeois, proches du parti de Montfort avant de se rapprocher de celui de Raymond VII. Sicard VI épouse en 1220 Agnès de Mauvoisin, fille de Guy III de Mauvoisin et d’Alix de Porhoët. Simon de Montfort la dote de plusieurs châteaux. Simon de Montfort a-t-il doté en plus un membre de la branche des Lautrec de cette seigneurie de Tremblay ?

29Deuxième hypothèse : il existe à Tremblay-le-Vicomte une motte castrale utilisée du XIe au XIIIe siècle. Malheureusement, peu d’informations ont été découvertes sur ce château, ce qui ne permet pas d’avoir un historique très précis. Il a très probablement été édifié à la demande du roi Philippe Ier dans le but de créer une ligne de défense dans le Thimeray. Henri Ier d’Angleterre en 1100-1105, puis Henri II Plantagenêt, en 1169 en représailles de l’incendie de Chennebrun, et enfin Jean sans Terre, en 1212, détruisent ce premier château. Il n’est reconstruit qu’en 1423, après qu’Henri VI d’Angleterre ait confisqué ces terres49. S’agit-il de cette vicomté ?

30L’héraldique peut peut-être nous donner une piste pour essayer de résoudre cette énigme. En effet, les armes de ces vicomtes de Tremblay (« D'or, au chevron renversé, d'azur ; au chef de gueules chargé de trois étoiles d'argent ») données par Dom Ferrante Della Mara ne ressemblent en rien à celles des vicomtes de Lautrec (« de gueules à un lion d’or ») qui se fixent autour de l’héritage emblématique de la famille des comtes de Montfort-L’Amaury, à savoir un lion rampant à la queue fourchée (« de gueules à un lion d’argent »). Le blason des vicomtes de Tremblay n’a rien à voir non plus avec les armoiries tardivement accordées à Mirabella, la ville dont ils sont comtes à partir de 1337 (« d’azur cantonné au soleil d’or à senestre à la champagne de sinople aux trois ruines d’argent, la deuxième sommée au phénix d’argent et à l’immortalité de gueules ») qui a en effet été attribué à la ville par arrêté royal du 26 avril 1873 et est donc trop récent. Les armes de ces vicomtes de Tremblay sont assez proches par contre des armes de la famille Le Clerc de Tremblay (« D’argent, au chevron d’azur cantonné de trois roses de gueules, posées : 2 en chef et 1 en pointe »), seigneurs du Tremblay sur Mauldre.

31Faut-il y voir un indice ou n’est ce qu’une coïncidence ? Qui plus est, Le Tremblay sur Mauldre est en plein dans les possessions des comtes de Montfort. Laurent Macé, dans son étude sur les sceaux de la maison des comtes de Toulouse50, nous apprend que les changements d’armoiries ne sont pas rares jusqu’au milieu du XIIIe siècle. Les vassaux ont souvent porté sur leurs écus les armes de leur suzerain immédiat et ont adopté des armes propres en se contentant souvent de modifier légèrement celles de leur seigneur ce qui peut expliquer les changements que nous rencontrons du point de vue de l’héraldique.

32Dans cet article, nous avons essayé de démontrer la parenté de la famille de Lautrec, vivant en Campanie, titrée vicomtes de Tremblay, comtes de Mirabella, avec la famille plus connue des Lautrec qui a donné ensuite les Toulouse-Lautrec. Il existe encore beaucoup d’incertitudes la concernant, la branche italienne ayant été très peu étudiée, à part par Dom Ferrante Della Marra. Ce dernier ne commence la recherche qu’en Italie. Mais il est toujours intéressant de connaître les origines de celui que les généalogistes canadiens appellent le premier migrant. Parce qu’il n’est pas apparu ex nihilo et qu’il y avait bien une famille en France, son lieu de départ. Il fallait donc revenir sur la légende Baudouin de Toulouse et Alix de Lautrec, reprendre tout depuis le début, trier le vrai du faux ou du supposé.

33De même, malgré le fait que cette étude ne soit encore que partielle, éparse, avec de nombreuses interrogations, nous avons essayé de la replacer dans son contexte historique, ce que personne n’avait fait avant nous. Nous avons essayé de comprendre pourquoi et dans quel entourage familial un cadet de famille noble a pu suivre le roi Charles Ier d’Anjou lors de sa conquête. Était-il seul ? Était-il soldat dans une compagnie d’une famille alliée ? L’alliance éventuelle s’est-elle poursuivie une fois à Naples ?

34Enfin, nous avons essayé de situer Tremblay. Là encore, les généalogies existantes nous parlent de ce lieu comme d’un fait acquis, comme s’il était évident, connu de tous et qu’il n’y avait pas besoin d’y revenir dessus. Or, ce n’est pas du tout le cas. Nul ne sait exactement d’où ils étaient vicomtes ni comment ils ont acquis ce titre. Il fallait donc se pencher sur ce point. C’est ce que nous avons commencé à étudier.

35De nombreuses archives restent encore à explorer, ne serait-ce que pour combler les trous : qui sont l’époux de Filippa de Lautrec dont elle est veuve en 1384 et l’épouse inconnue de son frère Nicolo ? Comment se rattache la descendance de Lionetto de Lautrec ? La famille s’est-elle vraiment éteinte à la fin du XVe siècle ou bien est-elle tombée dans l’oubli de l’Histoire, n’y jouant plus un rôle ? Il reste de nombreuses questions à résoudre. Mais reconstituer tout ce puzzle est exaltant. Tout comme la plupart des généalogies, elle nous donne l’impression qu’elle n’est jamais terminée. Nous pensions en avoir terminé avec les Toulouse-Lautrec mais cette branche nous renvoie vers d’autres lieux, d’autres cieux.

Vicomtes de Tremblay
Branche aînée

36La généalogie ci-dessous est la traduction française de celle donnée par Dom Ferrante Della Marra. Ce dernier a mis des notes alphabétiques de a à z puis à nouveau de a à t en marge de son texte. Celles-ci présentent parfois des titres d’ouvrages abrégés, tel que « Il Ciaccone lib. a delle vite de Pontefici à c. 684 »51, mais la plupart sont de cette forme : « 1283. R. 65 »52 ou « Fasc. 44. d.e.1772 »53. Il est impossible de savoir à quoi exactement il renvoie dans ces cas-là. S’il a fait une table des familles qu’il étudie avec renvoi à la pagination où trouver la famille en début d’ouvrage, nulle part, il ne mentionne les archives qu’il a consultées ni d’où il peut tirer ses informations. Aucune de ces notes n’a été reprise dans la traduction française du chevalier L’Hermite Souliers dit Tristan. Nous avons pris le parti de les rajouter dans la généalogie que nous présentons ici dans une autre couleur pour bien les distinguer de nos propres notes.

37De même, nous avons rajouté des notes en bas de page chaque fois que l’écrit de Dom Ferrante Della Marra nous posait problème ou pour y apporter des précisions.

I – N de Lautrec.

D'une épouse inconnue, il eut :

  1. Giacomo ou Pietro54, chancelier de France sous le règne de Louis le Hutin55, fait cardinal sous le pontificat de Jean XXII56 ;

  2. Riccardo (ou Siccardo), qui suit

  3. Guidone57, bailli puis vice-roi de la principauté d'Acaye en Grèce pour Charles II, roi de Naples58. Décédé visiblement sans lignée ;

  4. Giovanni, auteur de la branche cadette.

II – Ricardo (Siccardo) de Lautrec, vicomte du Tremblay.

Épouse vers 127559 à Naples, Ne de Montfort60, fille de Philippe II de Montfort et de Jeanne de Lévis-Mirepoix, sœur de Jean II de Montfort, comte de Squillace de 1268 à 1270, comte de Montescaglioso, seigneur de Castres, grand camerlingue du royaume de Naples61.

Enfants nés de cette union :

  1. Bertrando, qui suit ;

  2. Giovanna, mariée en premières noces avec Pietro Gaetano, comte de Caserte, fils de Giovanni Gaetano, petit-fils du pape Boniface VIII62 puis, en secondes noces avec Nicolas de Joinville63, vice-roi de la Terre de Labour64. En l’honneur de ce mariage, le roi Robert donne à Nicolas les terres de Miglionico et de Grottola, ainsi qu’une rente perpétuelle de 120 onces d’or65.

  3. Sibilla ;

  4. Contoressa.

III – Bertrando de Lautrec, décédé le 11 juillet 133566, enterré dans la chapelle de la Déposition de Notre Seigneur, vicomte de Lautrec et du Tremblay.

C'est à partir de lui que sa lignée sera appelée « de Lautrec et du Tremblay ».

Le 15 novembre 1327, à Mercogliano, Matteo de Jannello et son épouse Giacoma lui vendent un morceau de terrain avec vignes et oliviers au lieu-dit Racanella pour 24 onces d’or67.

En 1328, il est fait capitaine et gouverneur de la ville de Naples par le roi Robert68. Ce dernier lui fit aussi don de la terre de Cancello69, avec 50 onces d'or de revenu annuel, à prendre sur les villes de Salerne et de Barletta.

Épouse en premières noces, X de Bari, fille unique de Roggiero de Bari, petite-fille de Roberto de Bari, grand Protonotaire, dont il n'eut point d'enfants. Son épouse lui apporte en dot la moitié de Cuma70.

Épouse en secondes noces Margherita de Gesualdo, fille de Nicolo de Gesualdo et de Giovanna Della Marra71.

Enfants nés du second lit :

  1. Roberto, qui suit.

  2. Giovanni, décédé avant son père, enterré dans la chapelle de la Déposition de Notre Seigneur, en face de son père.

IV – Roberto de Lautrec et du Tremblay, vicomte de Lautrec et du Tremblay, comte de Mirabella.

Titré comte de Mirabella en 133772, il est créé capitaine général et vice-roi de la terre d'Otrante en 133873, appelé la même année au Conseil d'État74.

Époux de Margherita Siginolfa75, fille de Philippe et d’Eruda de Gianvilla.

Enfants nés de cette union :

  1. Nicolo, qui suit ;

  2. Margherita76, mariée en premières noces en Sicile avec Pietro d’Antiochia, comte de Capece, puis en secondes noces à Paganino avec Marino da Genova, châtelain du Château Neuf de Naples.

  3. Filippa, veuve en 1384 mais d’un mariage inconnu77. Le 17 septembre 1399, des biens lui appartenant ont été volés puis vendus par des pirates catalans78.

Nous trouvons à la même époque dans le volume 3 des archives de l’abbaye de Montecassino en 1399 mention d’un Siccardo de Lautrico, conte di Mirabella et signore della contea di Anglona, conferma per la durata della di lui vita, ad Agostino da Rapolla le franchigie rilasciategli dal conte du Anglona Nicola di Iannilla qui riportate in lingua volgare79. Appartient-il à cette fratrie ?

V – Nicolo de Lautrec et du Tremblay80, vicomte de Lautrec et du Tremblay, comte de Mirabella.

D'une épouse inconnue, il eut :

  1. Riccardo, né en 1401, qui suit.

VI – Riccardo de Lautrec et du Tremblay, vicomte de Lautrec et du Tremblay, comte de Mirabella81.

En 1419, il obtient de la reine Giovanna la juridiction criminelle sous Mirabella, Taurasi, Casalnuovo et Romignano82.

Épouse Majurga di Gesualdo.

Enfant né de ce mariage :

  1. Giovanni, qui suit.

VII – Giovanni de Lautrec, vicomte de Lautrec et du Tremblay, comte de Mirabella.

Épouse Caterina de Marzano83, fille de Iacopo Ier de Marzano, duc de Sesse84. Par le biais de cette alliance, il s'engagea dans le parti du roi Louis d'Anjou85 contre Ladislas, ce qui cause la ruine de sa fortune et la perte de tous ses biens86. Il ne semble pas avoir laissé d’héritiers.

Toutefois, il existe un Lionetto de Lautrec sous le règne du roi Alphonse Ier en 1442, qualifié par ce dernier comme familier et domestique mais également capitaine valeureux87. Dans ce texte, le roi lui rend la terre de Mirabella et lui fait concession de biens fiscaux sur sa terre de Zuncoli. Il devient donc de ce fait seigneur de Zuncoli.

En 1476, sous le règne du roi Ferrante Ier, son petit-fils Lionetto de Lautrec possède de nouveau la tierce partie de la terre de Mirabella88, revenue à sa famille, sans pour autant porter de ses présumés ancêtres, que possède alors un cavalier de la même maison, visiblement frère de Lionetto, nommé Gaspare de Lautrec89, dont Camilla di Corduba était alors veuve90.

De son côté Erasmo RICCA, dans son ouvrage « La nobiltà delle Due Sicilie » écrit :

Le roi Alphonse Ier d'Aragon, par le biais d'un diplôme souscrit dans la ville de Benevento le 9 février 1443, concède la terre de Mirabella au soldat Pietro d'Aragona, et à ses héritiers et successeurs. Ce diplôme désigne Pierre d'Aragon et les Gouverneurs de Mirabella nommés Nataluccio Sindico, Angelo Loffreda, Pietro de Arino et Giovanni de Coluzia qui établirent 73 chapitres ou pactes à propos de l'administration de cette université et de ses droits baronniques, etc. avec un contrat conclu par le notaire Marino de Vito di Apice le 10 septembre 1468. De tels pactes furent confirmés par Fabrizio Guindazzo, baron de Mirabella, et furent également approuvés par Pietro di Toledo, vice-roi de Naples, par le biais d'un privilège du 25 juin 1541. Après la mort de Pierre d'Aragon, une moitié du fief de Mirabella fut donnée en dot à Leonnetto de Lautrico, et une autre moitié retomba entre les mains du fils du même Pierre, nommé Raimondo, qui satisfait au relevé de Corte en 1473. Sur cette seconde moitié le susdit Raimondo d'Aragona garantit la dot de Caterina Anna di Napoli, son épouse, par le biais d'un contrat notarié conclu devant le notaire Cobello de Undis di Montefusco le 15 juillet 1473, approuvé par le roi Ferrante Ier d'Aragon, le 26 octobre de la même année. Il ne fallut pas beaucoup de temps pour que la part du fief de Mirabella revenant aux d'Aragon parvienne à Tommaso Guindazzo. Jusqu'au 9 avril 1484, ledit monarque ordonna à Guindazzo, qui est alors déjà baron de Mirabella, de ne pas importuner Gaspare de Lautrico, fils de Leonetto, à propos de la possession d'un moulin, d'un jardin et d'autres biens situés dans ce fief, desquels il avait hérité d'Olivieri de Lautrico, son frère. De Tommaso Guindazzo et de Laura Pignatelli naquit Antonio, leur fils aîné, qui, le 20 novembre 1485, obtint du roi Ferdinand Ier d'Aragon l'investiture d'une moitié de la terre de Mirabella. Laura Pignatelli, en qualité de mère et tutrice dudit Antonio Ier, acheta l'autre moitié du fief auprès de Gaspare de Lautrico, obtenant également le renoncement de tout droit sur ce fief par Camilla de Corduba, épouse de Gaspare, par Vincenzo, son frère, et par Altobella et Mita de Lautrico, ses sœurs. Nous omettons ici de dire que l'absence du roi lors de cette vente fut régularisée par le diplôme expédié depuis Castelnuovo di Napoli le 20 octobre 148991.

D'après ce texte, nous pouvons en déduire donc la généalogie suivante :

  1. Leonnetto de Lautrec, lié aux comtes de Mirabella, sans savoir exactement comment, qui reçoit en dot la moitié de la terre de Mirabella perdue par ses ancêtres.

  2. D'une épouse inconnue, il eut :

  3. Olivieri, décédé avant 1484 et avant son frère Gaspare, qui lui lègue un moulin, un jardin et d'autres biens situés dans le fief de Mirabella ;

  4. Gaspare, décédé avant 1489, qui hérite de son frère Olivieri et dont le roi Ferrante Ier d'Aragon demande à Tomaso Guindazzo de ne pas l'importuner pour ses possessions en date du 9 avril 1484. Marié avec Camilla de Corduba, qui reste veuve et renonce à ses droits sur le fief de Mirabella en 1489 ;

  5. Vincenzo, qui renonce à ses droits sur le fief de Mirabella en 1489 ;

  6. Altobella, qui renonce à ses droits sur le fief de Mirabella en 1489 ;

  7. Mita, qui renonce à ses droits sur le fief de Mirabella en 1489.

Vicomtes du Tremblay
Branche cadette

I – Giovanni de Lautrec.

En 1266, il passe au Royaume de Sicile avec Charles d'Anjou92.

Il commence la branche des Seigneurs de ce nom au royaume de Naples dans lequel il possède les terres et seigneuries de Caserte93, dans la province de Labour, Corrato94 et Runo95 dans la Pouille. Le Roi Charles Ier de Naples le choisit parmi six Chevaliers96 pour ordonner du lieu du combat entre lui et Pierre d'Aragon97.

En 1284, il est dit vicomte du Tremblay, conseiller du roi et chevalier terrier de l'Hôtel98.

En 128999, il est également nommé entre les barons assemblés aux États Généraux du Royaume tenus en la ville d'Avellino afin d'envoyer des Ambassadeurs en Provence demander au même monarque qu'il lui plut laisser le gouvernement de l'état (le bailliage) au Comte d'Artois, son frère, durant la prison du prince Charles II, son fils.

Épouse entre 1266 et 1270 à Naples, Thomasa di Dragone100, fille de Goffredo di Dragone101.

Enfants nés de cette union :

  1. Adamo, né vers 1305102, qui suit ;

  2. Giannotto, seigneur de Carovigno103, marié avec Margherita d'Orinilla, dame de Drignano, Alazzano et San Martino, dont il ne laissa qu’une fille :

    1. Giovanna, mariée avec Giovanni Della Marra104, fils aîné de Nicolo Della Marra, seigneur de Serino. Elle hérita des titres de ses parents.

  3. Guillaume

II – Adamo de Lautrec, vicomte du Tremblay105.

En 1315, il est fait capitaine général et vice-roi de la province des Abruzzes par le roi Roberto.

En 1356, il est nommé bayle d'Achaïe en Grèce par Robert de Tarente106.

Épouse en premières noces en 1315 en France Éléonore de Trie, née vers 1306, fille de Renaud de Trie, comte de Dammartin, et de Philippe de Beaumont-en-Gâtinais107.

Épouse en secondes noces Mabille de Bari, fille de Sparano de Bari, grand protonotaire du royaume de Naples, et de Flandina Della Marra.

Enfants nés du premier lit :

  1. Roberto, décédé après 1335 ;

  2. Caterina108, mariée en 1335109 avec Enrico de Sanseverino, fils aîné de Ruggero de Sansevernino, comte de Mileto, et de Giovanna d'Aquino110. À la mort de son père, elle est placée sous la tutelle de Catherine, princesse de Tarente et impératrice de Constantinople111.

Enfants nés du second lit :

  1. Tomaso, qui suit ;

  2. Une fille au prénom inconnu112, mariée avec Adinuerso di Maramonte, fils de Roggerio di Maramonte, auquel fut donné en dot Bursardo dans la province d’Otrante.

III – Tomaso de Lautrec.

Épouse Filippa di San Giorgio, baronne de Taviano par succession maternelle113, de très ancienne et noble famille de France au pays de la Marche.

Enfants nés de ce mariage :

  1. Nicolo, dont on ne sait rien ;

  2. Adamo, créé gouverneur, capitaine général et vice-roi de Principato Ultra par la reine de Naples Giovanna Ire en 1356114. Sans alliance ni postérité connues ;

  3. Roberto, dont on ne sait rien.

Notes go_to_top

1 Un ouvrage était paru compilant la généalogie de cette famille : Magné J.-R., Dizel J.-R., Les Comtes de Toulouse et leurs descendants, les Toulouse-Lautrec, Paris, éditions Christian, 1992.

2 Sur http://www.cosson-genealogieblog.fr :

3 Sur http://www.cosson-genealogieblog.fr :

4 Zalmen Ben-Nathan Ph., La vicomté de Lautrec au Moyen Âge : seigneurs, bourgeois et paysans en Albigeois, Lautrec, Groupe de recherche archéologique et historique du Lautrécois, Vielmur, Association culturelle du pays vielmurois, 2011.

5 Il existe un texte soulignant la continuité masculine dans le lignage des Lautrec au début du XIIIe siècle, totalement contraire aux généalogies distinguant deux maisons successives de Lautrec. Ce texte est aux Archives Départementales des Pyrénées-Atlantiques, sous la cote E 491, dans une copie du XVe siècle du Domanial de Lautrec (inventaire des droits et possessions des vicomtes, dressé en 1338, à l’occasion de la cession par le roi de sa moitié au comte de Foix (et vicomte de Béarn)). Au folio 22v° se trouve un texte en occitan et en latin, rédigé vers 1455-1472, qui expose la généalogie des Lautrec de Frotard III à Jean II de Foix. C’est la plus ancienne généalogie de cette famille vicomtale. Un autre document conservé aux Archives Départementales du Tarn sous la cote 3 J 8 fait état de la copie du XVe siècle d’un recueil d’actes relatifs aux limites et au partage de la vicomté de Lautrec de 1255 à 1384. La généalogie des Lautrec se trouve insérée entre un acte de 1346 suivi de trois pages vierges et un acte de donation de 1284. Elle occupe la page XX. Cette généalogie est postérieure à 1455 (date de naissance de Jean II de Foix, qui est mentionné dans le texte) et avant 1500 (date à laquelle il est présumé mort). Ce document donne seulement quatre générations de la fin du XIIe au début du XIVe siècle : de Frotard III à Bertrand III. Dans ces documents, Frotard III est père de Bertrand Ier et de Sicard VI, dits à partir du XVIIe siècle comme fils de Baudouin de Toulouse et Alix de Lautrec. Voir à ce sujet : Zalmen Ben-Nathan Ph., Une nouvelle source généalogique du XVe siècle infirme la tradition quant aux liens des Toulouse et des Lautrec, Société des Sciences Arts et Belles-Lettres du Tarn, bull. LXV, Albi, 2011, p. 209-230.

6 Sur http://www.cosson-genealogieblog.fr :

7 Cosson S., Les branches inconnues de la famille de Lautrec, Société des Sciences Arts et Belles Lettres du Tarn, bull. LXVII, Albi, 2014, p. 226-243.

8 Sicard Ier, souche des Lautrec, mort en 974, serait un fils puîné de Bernard Ier comte d’Albigeois, et frère cadet d’Aton II, vicomte d’Albi et d’Ambialet.

9 La sœur de Saint Géraud d’Aurillac, Avigerne, a été l’épouse d’Aton, vicaire d’Alzonne en 898. Elle a été mère de Bénédictus, vicomte de Toulouse, père à son tour d’Aton, et sans doute de Bernard, vicaire d’Alzonne à son tour en 918. Ce Bernard serait père de Bernard, évêque d’Albi de 951 à 964, et d’Aton, vicomte d’Albi en 942. Cet Aton a épousé Diaphronisse, sans doute sœur de Frotaire évêque de Cahors. Saint Géraud et Avigerne sont les enfants de Géraud et d’Adaltrude. Selon la biographie de Saint Géraud rédigée par Odon de Cluny, il descendait de la famille de Saint Aredius, abbé d’Attane, décédé en 591, et de Saint Caesarius, évêque d’Arles, décédé en 542. Dans son ouvrage La noblesse du Midi carolingien : Études sur quelques grandes familles d’Aquitaine et du Languedoc du IXe au XIe siècles (Oxford, p. 190-225), Christian Settipani s’intéresse à cette ascendance.

10 Jean-Baptiste Victor Loutrel est appelé Jean-Baptiste Victor Lautrec dans le dictionnaire Benezit des artistes. C’est aussi le cas de deux enfants trouvés nés au XIXe siècle de parents inconnus à qui on donne ce nom, dans une zone géographique où vivent d’authentiques Lautrec, alors qu’ils n’ont aucun lien avec cette famille : Romain Lautrec, à Montauban, Pierre Lautrec à Béziers.

11 Geneanet est un site de généalogie français, en partie gratuit, en partie payant, où tous les généalogistes peuvent, s’ils le veulent, diffuser leur généalogie.

12 Cet étudiant vient découvrir le métier de généalogiste chez nous, alors qu’il est encore en licence d’histoire à Saint Étienne avant de s’enthousiasmer pour cette recherche. Et il n’hésite pas, à la fin de son stage, à nous aider, découvrant de nouvelles branches à l’étranger : Italie (celle de cet article), Canada, États-Unis. Il décide de faire le DU de généalogie de l’université de Nîmes. Il est tellement enthousiaste que nous décidons que cet ouvrage sur la famille de Toulouse-Lautrec, nous allons l’écrire ensemble.

13 Paru à Naples en 1641 chez Ottavio Beltrano, la généalogie qui nous intéresse se situe p. 425-427.

14 Menestrier C.-F., Le véritable art du blason et l'origine des armoiries, Lyon, Thomas Amaulry, 1675, p.80.

15 Pollastri S., « L’aristocratie napolitaine au temps des Angevins. », Les princes Angevins du XIIIe au XVe siècle : un destin européen, Tonnerre N.-Y.et Verry E. (dir.), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2003, p. 155-181.

16 Castres se situe à 15 kilomètres de Lautrec.

17 La date paraît étrange vu la date du mariage de son père. C'est celle donnée par Marc Folliero de Luna, généalogiste amateur spécialisé sur le royaume angevin, habitant Marseille, qui a longuement travaillé sur ses ancêtres.

18 1299.1300.D 8.

19 C’est le cas de la famille de Montfort.

20 Pollastri S., Le lignage et le fief : l’affirmation du milieu comtal et la construction des états féodaux sous les Angevins de Naples (1265-1435), Paris, Publibook, 2011. Voir notamment le chapitre 3 sur l’aventure lignagère, le droit et la pratique, p. 157-210.

21 En généalogie, le lignage désigne un groupe de parents, formé d'ascendants et de collatéraux, dont les membres se considèrent comme descendants unilinéaires d'un ancêtre commun. Son synonyme est la parentèle ou parenté.

22 Pollastri S., « L’aristocratie… », op. cit. Paragraphe 25 sur le site : https://books.openedition.org/pur/18337?lang=fr

23 Ainsi, en un autre temps et d’autres lieux, Odon de Toulouse-Lautrec entretient une correspondance avec la branche russe de la famille, notamment Marie et Séraphine de Toulouse-Lautrec, se traitant de « cousins » entre eux sans difficulté. Quand Herminie-Raymonde, membre de la branche russe, cousine de Marie et Séraphine, est condamnée pour vol de draps par le tribunal de Nice en 1924, Robert de Toulouse-Lautrec, fils d’Odon, fait préciser dans la presse qu’Herminie-Raymonde n’appartient pas à sa famille et qu’ils ne sont en rien apparentés. Si la parenté biologique continue d’exister, et on peut difficilement l’enlever, la parenté sociale n’y est plus. Robert ne se considère plus comme parent d’Herminie-Raymonde alors que ce sont tous deux des Toulouse-Lautrec.

24 Nous mettons volontairement seconde entre guillemets car nos recherches vont montrer qu’en fait il y a de très fortes probabilités que la continuité lignagère existe entre les deux maisons.

25  Bernard Chérin écrit cela dans ses recueils de généalogies, classées par ordre alphabétique de noms de personnes, dressées au XVIIIe siècle pour l’admission aux honneurs de la cour et dans certains corps privilégiés de l’armée et de la marine. Ses recueils comprennent 4240 dossiers en 214 volumes in-folio, conservés à la BNF.

26 Histoire Générale du Languedoc, Tome VII, pp. 55-60, note XVIII intitulée : « Si Baudouin, frère de Raymond VI, comte de Toulouse, laissa postérité et si les branches de la maison de Lautrec qui subsistent encore descendent de lui ».

27 Olhagaray P., Histoire des comptes de Foix, Béarn et Navarre, diligemment recueillie, tant des précédens historiens, que des archives desdites maisons, en laquelle est exactement monstrée l'origine, accroissemens, alliances, d'icelles, jusques à Henry IIII, roy de France et de Navarre, seigneur souverain de Béarn et Comte de Foix, Pau, 1629, monographie imprimée in-4°, p. 164.

28 Borrel P., Antiquitez de Castres, 1649, Tome 1, p. 31. Charles Pradel les a publiées à nouveau en 1868, à Paris chez l’Académie des Bibliophiles.

29 Louvet P., Traité en forme d’abrégé de l’Histoire d’Aquitaine, Guyenne et Gascogne, Bordeaux, G. de La Court, 1659, p. 153.

30 Labbé Ph., Tableaux généalogiques des six pairs laïques, Bourgogne, Normandie, Guienne, Tolose, Flandre et Champagne ; avec celui des Comtes de Hainault, à cause de l’Alliance étroite avec les Comtes de Champagne, Paris, 1664, in-12°, p. 475.

31 Lafaille G., Annales de la ville de Toulouse depuis la réunion de la Comté de Toulouse à la Couronne avec un abrégé de l’ancienne histoire de cette ville et un recueil de divers titres et actes pour servir de preuves ou d’éclaircissements à ces annales, Toulouse, Guillaume- Louis Colomyez et Jérôme Posuël, 1687, Tome 1, p. 149.

32 De La Roque L., Armorial de la noblesse de Languedoc, généralité de Toulouse, Toulouse, Delboy fils, 1863.

33 Arch. dioc. d’Albi, 3 L 101.

34 Arch. Dép. du Tarn, 6 E 1 / 371.

35 Arch. Dép. du Tarn, 6 E 1 / 389.

36 Arch. Dép. du Tarn, 38 J 11 n° 77.

37 C’est ce qu’affirme Émile Jolibois dans son article sur les vicomtes de Lautrec (Revue du Tarn, VII, 1888-1889) et dans son « Matériaux pour un dictionnaire généalogique du département du Tarn » dans l’Annuaire du Tarn de 1889. Mais Philippe Zalmen Ben Nathan remarque que nul ne sait d’où il tenait ses renseignements. En effet, la seule référence citée (Arch. Dép. du Tarn, 120 EDT BB3) ne concerne nullement le sujet, si ce n’est la date de 1447. Voir Zalmen Ben Nathan Ph. « Une nouvelle source généalogique du XVe siècle… », op. cit., p. 209-230.

38 Arch. dép. des Pyrénées-Atlantiques, E 491.

39 Arch. dép. du Tarn, 3 J 8, Cartulaire des seigneurs d’Ambres, p. XX.

40 Zalmen Ben Nathan Ph., « Une nouvelle source généalogique du XVe siècle… », op. cit., p. 224.

41 Arch. dép. du Tarn, 20 J 24/66.

42 18 des calendes d'octobre 1209.

43 Histoire de la maison royale de France anciens barons du royaume et des grands officiers de la Couronne, Paris, Éditions du Palais Royal, 1968, Volume II, 1726, p.351, d'après les Archives de Montpellier.

44 Dans l’ouvrage publié aux éditions Christian en 1992 par Jacques-René Magné et Jean-Robert Dizel intitulé Les Comtes de Toulouse et leurs descendants les Toulouse-Lautrec, les enfants qui suivent sont ceux d'Alix de Lautrec et de Baudouin de Toulouse.

45 Chaillou M., « Tour des Lautrec » Vielmur-sur-Agout (Tarn), rapport final d'opération archéologique », HADES, février 2014, volume I, Annexe 13, p. 325.

46 À moins de poser l’hypothèse d’un enfant mâle inconnu des généalogies, mais évitons de poser trop d’hypothèses, quand d’autres possibilités existent au vu de ce qui est déjà connu.

47 Selon le site http:/www.geoportail.gouv.fr

48 Étude des seigneurs du Tremblay sur Mauldre par Étienne Pattou sur ce site : http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Le-Tremblay-&-Le_Clerc.pdf

49 Faupin F., La seigneurie de Tremblay le Vicomte, monographie d’une quarantaine de pages disponible auprès de l’association Forteresse.

50 Macé L., La majesté et la croix : les sceaux de la maison des Comtes de Toulouse (XIIe-XIIIe siècle), Presses Universitaires du Midi, Toulouse, 2018, p. 313-324.

51 Note « a » du texte original.

52 Note « b » du texte original, première ligne.

53 Note « c » du texte original.

54 Chez L'Hermite Souliers, il se prénomme « Jacques » (ou Giacomo) alors que Dom Ferrante Della Marra le prénomme « Pietro ».

55 Il est ensuite indiqué qu'il a par la suite été fait pape sous le nom de Jean XXII, mais il y a là confusion à mon sens avec Jacques Duèze (ou d’Euze) de Cahors, que le chevalier L'Hermite Souliers considère, sans doute à tort, comme la même personne. Ou bien a-t-il tout simplement mal transcrit l'ouvrage de Dom Ferrante Della Marra qui le dit cardinal à l'époque de Jean XXII.

56 Il Ciaccone lib. a delle vite de Pontefici à c. 684.

57 1283. R. 65, 1284. A. 98

58 Entre 1282 et 1285, on trouve Guy de Trémolay, seigneur de Khalandritza, bayle de la principauté d'Achaïe, nommé à ce poste par le roi de Naples (voir Duckett W., Louvet L., Louisy P. (dir.), Dictionnaire de la conversation et de la lecture : inventaire raisonné des notions générales les plus indispensables à tous par une société de savants et de gens de lettres, Paris, Firmin-Didot, 1845, Tome 56, p. 364). Il est descendant de Robert de La Trémoïlle. Il n’a qu’une fille qui épouse Georges Guy, fils de Bartholomé Guy, fils du grand connétable. N’y a-t-il pas eu erreur de la part de l’auteur qui aurait alors transformé Guy de Trémolay en Guy de Tremblay ?

59 La date paraît étrange vu la date de mariage de son père. C'est celle donnée par Marc Folliero de Luna.

60 1299.1300.D 8.

61 D'après Marc Folliero de Luna.

62 1299. a à c.181.

63 1319. E. 23. 1315.1316. E. 221. 1321 A. 299

64 Chez Magné et Dizel, cette Jeanne de Lautrec mariée avec Nicolas de Joinville est fille de Philippe de Lautrec et Marie de Tournel de la branche aînée de la 2de maison de Lautrec.

65 1320.1321. A. 49. 1321. D. 61

66 Camera M., Elucubrazioni storico-diplomatiche su Giovanna Prima, regina di Napoli e Carlo III di Durazzo, Tipografia Nazionale, 1889, p. 242. : Maestoso altresi a l'avello di marmo del francese Bertrando visconte di Lautrech de la Tremblay ivi situato nella cappella della Deposizione di N.S. con la scritta : HIC JACET VIR MAGNIFICUS BERTRANDUS DE LAUTRICO VICECOMES QUI OBIIT ANNO DOMINICI MCCCXXXV DIE XI MENSIS JULII INDICT. III. Dall'altro lato v'è il sepolcro di suo figliulo Giovanni poggiato su due leoni, tutto di marmo con graziosi intagli e con la scritta : IN HAC SEPULTURA POSITUM EST CORPUS JOANNIS PRIMOGENITI DOMINI QUOND. BERTRANDI, QUI PLURIBUS ANTE PATREM EXTITIT VITA FUNCTUS.

67 http://www.bibliotecastataledimontevergine.beniculturali.it/index.php?it/639/1300-1399, n° 3170.

68 Cassa G. Fasc. 76

69 1336. A. 236

70 Cassa. B. al. max. 69

71 1304. E. 88. 1299. C. 26. 1301. A. 124. 1303. D0 84. Les parents sont donnés par Dom Ferrante Della Marra.

72 1337. A. 330. 1336. d. 236. 1336. A. 236

73 1338. E. cedula à car. 156

74 1343. D 143.

75 1346. A. 152

76 1381. à c. 384

77 1384. à c. 344. 1390 A 62

78 17 septembre 1399 Alcuni catalani, scorrazzando il mare in tre galee, a mo’ di pirati, avevano presso Calabria da una nave genovese quivi ancorata trafugate e vendute senza ostacolo certe merci e suppellettili appartenenti a Filippa de Lautrico, le quali dovevansi trasportare in Gaeta, ed avevano fatti prigioni quelli che trovavansi nella nave. Ladislao, ad instanza della mentovata Filippa, scrive al r. vicegerente dela ducato di Calabria ed al capitano di Tropea quatenus illustrem principem dominum Martinum dei gratia Trinacrie Regem, affinem et fratrem nistrum carissumum ter ut moris et iuris est per suas licteras formam presentium continentes amabiliter et placabiliter requiri faciat ille vel alter ex vobis qui presentes etc. nostri parte moneri et hortari etc. quod velit tam pro iustitie debito quam honoris nostri decentia far restituire le merci, liberare i prigionieri, e punire i colpevoli. In caso poi che il re Martino non volesse consentirvi dà licenza ai detti uffiziali di concedere represalias super bonis rebus etc. catalanorum et siculorum, che si trovassero nelle terre di loro giurisdizione, voir Barone N., « Notizie raccolte dai registri di cancelleria del re Ladislao di Durazzo », Archivio storico per le province napoletane, Naples, Presso Federico Furchheim, 1888, anno XIII, fasc. I., p. 5-35.

79 Leccisotti T., Abbazia di Montecassino : I Regesti dell’ archivio , Rome, Ministerio dell’interno, pubblicazioni degli archive di stato, 1966, vol. 3, p. 282.

80 1415. à c 173.

81 1415.à c 173.

82 1415. à c. 230.

83 Q 1123 senxa coperta à c. 281.

84 Dom Ferrante Della Marra, à la p. 249 de son ouvrage, lui donne d’autres parents : Goffredo de Marzano et Giovanna Ruffa des comtes de Cantazaro.

85 Mazas A., Vie des grands capitaines français du Moyen Âge : Jacques de La Marche et Enguerrand de Couci, Paris, Jacques Lecoffre, 1845, p. 238.

86 Dom Ferrante Della Marra n'est pas aussi catégorique. Il propose cette hypothèse pour expliquer la perte du comté de Mirabella, mais propose aussi que cela puisse être dû à un manque voire une absence de successeurs.

87 Russo E., « Il registro contabile di un segretario regio nella Napoli aragonese », Reti Medievali Rivista, Firenze University Press, 2013,14, 1.

88 Al processo di Mariob di Tocco con Eusemia del Balzo in cons. nella Bãca di Mondellis.

89 In cancell. Privil. 6 di Re Ferrante I à c .148.

90 Les généalogies données par Dom Ferrante Della Marra et Erasmo Ricca ne sont pas concordantes alors qu’elles semblent se référer à la même source.

91 Ricca E., La nobiltà delle Due Sicilie, Naples, Stamperia di Agostino de Pascale, 1865, 1ère partie, vol. III, p.8-9. Traduction de l’italien par Marvin Vendeville.

92 Histoire & Généalogie n°114, Janvier-Mars 1990, p.439.

93 Fasc. 44. à c. 1771

94 1284. C. 136. al. ; Fasc. 10.à c. 54.

95 Cassa I fasc. 7.

96 Fasc. 44. à c.177

97 1280. E. 151. Il constanzo à c 48.

98 Cerbone C., Afragola feudale : per una storia degli insediamenti rurali del napoletano, in appendice la « Relatione historica » di Domenico de Stelleopardis nell’edizione del 1682, Frattamaggiore, istituto di Studi Atellani, 2004, p. 55.

99 1289.1290.A.5

100 Le nom de l'épouse est issu de la source précitée ; la date de Marc Folliero de Luna est approximative. Ce dernier nomme un autre fils au couple, Guillaume, sans pouvoir l'affirmer de manière certaine.

101 1288. C. 296. 1290 C. 24. Vedt ne i Dragoni.

102 D'après Marc Folliero de Luna, cela nous paraissant fort tard.

103 1322. E. 293.

104 Vedi nel 1 vol al p.c. De i signori di Serino.

105 Cassa A fasc. 34.

106 Meyer Setton K., A History of the Crusades. Vol .3, The 14th and 15th centuries, Madison, The University Wisconsin Press, 1975. Il est mentionné à 3 reprises comme bayle dans les Chroniques aragonaises (p. 676, p. 684 et p. 688). Il s'agit peut-être de son petit-fils ?

107 Shamà D., Titoli nobiliari del Regno di Napoli : Elenco dei titoli napoletani concessi tra il 1458 e il 1860 con i riconoscimenti successivi, Foggia, Claudio Grenzi, 2003. Selon Histoire & Généalogie n°114, Janvier-Mars 1990, p. 439, ses parents sont Jean Ier de Trie, comte de Dammartin et de sa première épouse Ermengarde.

108 Cassa I fasc. 79 del 1365.

109 D'après Davide Shamà et Andrea Dominici Battelli, elle est née en 1332 et mariée vers 1345-1348. Toutefois, Sylvie Pollastri mentionne cet acte dans son article sur l’aristocratie angevine : « Nobili Rogerio de Sancto Severino, Mileti comiti, cambellano, consiliario, familiario ; concessio baliatus Catarinelle filie quondam Bertrandi vicecomitis de Lautrico, quod exercebatur a speciali Catarina imperatricis Constantinopolitarum, principessa Tarenti, carissima sorore nostra, quia nunc conclutum est matrimonium inter dictam Catarinellam et Henricum de Sancto Severino, filium dicti comitis, etiam processerunt sponsaliam, dummodo fiat totum cum notitia nobilis Joannis comitis Damartini, avunculi et Roberti de Lautrico, fratris dicte Catarinelle » (RA 1335 B fol. 84v ; De Lellis, III part. 1, p. 292)

110 La mère est donnée par Davide Shamà et Andrea Dominici Battelli.

111 1335.1336. A. 55

112 1345. A. 95

113 1319. D. 70.

114 Cassa. G fasc. 71.



go_to_top L'auteur

Stéphane  Cosson

Notre formation est la suivante : Master en techniques d’archives et de de documentation à l’Université de Mulhouse, DEA en histoire moderne à l’Université de Toulouse 2, Master en anthropologie de la famille à l’EHESS Toulouse / Université de Toulouse 2, Master en sociologie appliquée au développement local à l’Université de Lyon 2, DU Responsable de formation à l’Université d’Avignon.

Pour citer cet article go_to_top

Stéphane Cosson, « Une branche de la famille de Lautrec dans le royaume d’Anjou-Sicile ? La branche des Vicomtes de Tremblay », Mémoire des princes angevins 2020, 13  | mis en ligne le 23/12/2020  | consulté le 29/03/2024  | URL : https://mpa.univ-st-etienne.fr:443/index.php?id=503.