Kristjan Toomaspoeg,
La frontière entre les États de l'Église et le royaume de Sicile et ses officiers (XIIe-XVe siècle)
Texte intégral
Habilitation à diriger les recherches à l’Université de Nantes.
1La recherche sur les frontières médiévales a fait de notables progrès depuis les trente dernières années, en abandonnant certaines approches simplistes fondées sur les théories de la « frontière meuble » de Frederick Jackson Turner1 et de la « zone de frontière » de Hans Helmolt2. On accepte désormais l’existence, au Moyen Âge, entre autres types de confins, aussi des frontières étatiques stables, bien délimitées, marquées sur le terrain et étroitement surveillées3. L’un des meilleurs exemples du phénomène est la démarcation qui séparait les États du pape du Royaume de Sicile4.
2Cette frontière a fait l’objet d’une récente étude, présentée sous forme d’un mémoire inédit d’habilitation à diriger des recherches en décembre 2021 auprès de l’Université de Nantes5. Il s’agissait alors d’observer la frontière de trois points de vue différents. Dans un premier temps, le territoire a fait l’objet d’analyses en lien la définition de la zone frontalière et une étude sur son contexte géographique et anthropique. Cet espace géographique est caractérisé par la présence de massifs montagneux, d’accès difficile, qui n’est traversé que par cinq routes majeures6. Les centres habités y étaient nombreux, mais en général il ne s’agissait que de sites fortifiés de taille petite et moyenne et les villes y étaient rares7.
3La frontière, officialisée avec les accords de Bénévent de 1156 entre la cour sicilienne et la curie papale8, d’une longueur d’environ 400 km, se composait de deux tronçons : au sud-ouest, elle se basait sur les confins des territoires contrôlés par la papauté, documentés depuis les IXe-Xe siècles9, pendant qu’au nord-est, elle était le fruit de la division des anciennes terres impériales du Duché de Spolète entre le pape et le roi de Sicile10. En conséquence, au nord-est, entre les Marches et les Abruzzes, la frontière étatique ne correspondait pas aux confins diocésains et féodaux, ce qui ne manqua de provoquer une certaine instabilité. Une étude du parcours de la frontière, basée en grande partie sur les sources cartographiques, permet de constater qu’elle était marquée sur le terrain avec une grande précision par le biais des marqueurs artificiels, était peu « défendue » par les obstacles naturels tels les fleuves ou les monts, et pouvait être divisée entre des parties « sauvages », lorsque la démarcation traversait des zones dépeuplées, de montagne, et les trajets qui passaient par des territoires plus anthropisés.
4Dans un second temps, il était question d’étudier la perception idéologique et l’administration de la frontière. Une bonne quantité de sources permet de confirmer que la frontière jouait depuis la fin de l’époque normande un rôle dans l’idéologie des rois de Sicile11, alors que du côté de la curie papale, la frontière était peu mise en avant, ce qui était probablement dû au caractère universel - et non territorial - du pouvoir des papes. Cependant, des exemples provenant des États de l’Église attestent le rôle important joué par la frontière au niveau local des villes et bourgs frontaliers12.
5La « zone frontalière » entre le royaume et les États de l’Église constituait l’un des territoires de l’Occident qui a vu le plus de guerres entre le XIIe et le XVe siècle, ce qui explique la nécessité d’y créer des structures défensives efficaces. Par conséquent, nous trouvons le long de la frontière une longue série de fortifications dont au moins 150 châteaux13. Ceux-ci avaient un rôle actif dans la défense et étaient destinés à bloquer l’avancé de l’ennemi. Ils appartenaient à diverses catégories, entre les simples « roches » munis d’un garnison et les bourgs fortifiés dont plusieurs étaient le fruit de l’incastellamento14. Certains parmi eux étaient directement soumis au pape ou au roi, d’autres étaient confiés à leurs feudataires ou, quelquefois, aux communautés urbaines.
6Les sources nous offrent une grande quantité d’informations sur l’appareil de contrôle destiné à surveiller les déplacements des personnes et des marchandises sur la frontière. Au départ, au XIIe siècle, les taxes frontalières étaient perçues par les autorités locales, telles les villes, les feudataires et les châtelains. Depuis le règne de Frédéric II on assiste, dans le royaume, à un contrôle étatique de la frontière, pendant qu’au sein des États de l’Église, sa surveillance reste déléguée aux pouvoirs locaux. Sous Frédéric, s’est mis en place un système bureaucratique basé sur les justiciers provinciaux et les capitaines de guerre, en partie aussi directement au roi15. Charles Ier d’Anjou compléta cet appareil bureaucratique, en créant un nouveau fonctionnaire, le « maître des passages » : il y en avait deux, l’un pour le tronçon abruzzais de la frontière et l’autre pour la partie qui traverse l’actuel Latium méridional16. Les maîtres étaient assistés de troupes auxiliaires de cavaliers et piétons et s’occupaient aussi bien de la sécurité des routes et passages frontaliers que du contrôle de l’entrée et de la sortie des voyageurs et de la perception des taxes douanières. Au niveau plus bas, ils donnaient des ordres au personnel civil des bureaux de douane.
7Les traversées de la frontière étaient étroitement surveillées. Pour sortir du Royaume de Sicile, depuis l’époque de Frédéric II, il était nécessaire de se procurer un document spécifique, la « lettre de sortie », émise au nom du roi en personne. Il s’agit d’une catégorie unique de document, différent d’un sauf-conduit classique, et qui n’est attesté nulle part ailleurs. Cette lettre indiquait le nom de la personne et le nombre et les caractéristiques des chevaux de guerre, des armes ou d’autres biens qu’il portait avec lui, depuis l’époque angevine, elle avait une validité limitée dans le temps. Sous les Aragonais, on commença aussi à exiger un fidéjussion aux citoyens du royaume qui devaient partir pour l’étranger17. Sur la frontière, dans les points de passage, les voyageurs étaient interrogés et fouillés de la part des douaniers et assez souvent, on leur séquestra des biens.
8Sur la frontière entre le royaume et les États de l’Église se formait un réseau de bureaux de douane, le premier connu dans l’Occident médiéval18. Une taxe de passage y fut perçue sur les marchandises et sur le bétail. En même temps, l’exportation d’une série de biens, à commencer par les chevaux de guerre, fut strictement interdit. Dans les États de l’Église, il s’agissait de douanes situées dans les villes, pendant qu’à l’échelle du royaume, nous avons à faire à des douanes fortifiées dans la campagne, sur les routes de passage.
9La troisième partie de cette étude s’intéresse à la société frontalière et aux phénomènes « transfrontaliers ». Avant tout, une réflexion était fournie sur l’impact de la frontière sur la population qui habitait dans ses environs, un impact positif pour certains aspects, mais très négatif pour d’autres, s’agissant, ici, d’une zone en proie d’un complexe réseau de conflits et de tensions aussi bien internes que transfrontaliers.
10Il existait une série d’institutions et de catégories de la population que l’on peut définir comme « transfrontalières », à commencer par les évêchés d’Ascoli et Rieti dont le territoire était coupé en deux par la frontière étatique et les congrégations religieuses et les grands monastères de la zone, en passant par les grandes familles romaines des Caetani, des Colonna, des Orsini et d’autres qui s’installaient en puissance dans la zone frontalière depuis le XIIIe siècle19, les officiers du roi et du pape et les centres urbains - qui jouaient un rôle d’intermédiaire entre les deux États20 - et en finissant par les communautés juives, très présentes sur ce territoire21.
11Enfin, toute une série d’éléments nous permet de parler d’une « frontière d’union » plus que de séparation : il est question avant tout d’une étude des cultes et de l’hagiographie frontaliers22, avec le cas particulier des « saints voyageurs », des influences artistiques - avec l’application du concept de la « double périphérie »23 - et des aspects linguistiques, ou bien du fait que le territoire frontalier, qui correspond au point de passage entre les dialectes de l’Italie centrale et ceux de l’Italie méridionale, forme une espèce de zone de contamination linguistique où les mêmes dialectes sont parlés d’un côté et de l’autre de la démarcation24.
12Ces trois approches différentes - le territoire, l’État, la société - permettaient une série de conclusions. Avant tout, il faut souligner la complexité de la frontière, difficile à classifier comme « naturelle » ou artificielle ». Puis, cette frontière « linéaire » se base sur des « microfrontières » locales dont on possède de nombreux exemples aussi ailleurs et dont la défense est due à la communauté d’intérêts entre les habitants locaux et le pouvoir central. La frontière, comme cela a été affirmé par Pierre Toubert, est un excellent indicateur de « l’état de l’État »25, ce qui rend nécessaire une série de réflexions sur le concept de l’État territorial et sur l’administration du royaume et son efficacité. Tout compte fait, la frontière entre le Royaume de Sicile et les États de l’Église était une démarcation qui séparait et unissait à la fois : sa fonction séparatrice était mise à l’œuvre par une forte barrière douanière et militaire, tandis que sa fonction de lieu de passage faisait d’elle un élément d’union.
13Cette étude, basée en partie sur les sources des registres angevins de Naples et sur d’autres documents qui regardent la période angevine, s’est également intéressé à plusieurs occasions aux structures administratives en place et en particulier aux officiers actifs dans les zones frontalières dont on peut aussi offrir des éléments prosopographiques26. Il est question des « maîtres de passages », des capitaines de guerre et des villes, des justiciers des provinces, des châtelains, mais aussi des juristes et des simples employés et soldats en service dans cette zone.
14Il s’agissait souvent, mais moins de ce que l’on pourrait penser, des individus originaires de Provence ou du Royaume de France, pendant que plusieurs officiers étaient d’origines locales. Ils étaient en général issus d’une modeste chevalerie rurale ou de la noblesse urbaine et, très souvent, on ignore même leur région et famille d’origine : c’est le cas pour deux des maîtres des passages les plus actifs, Louis de Mons27 et Dreux de Bordel. Très souvent, ces hommes utilisaient leur passage dans les zones frontalières comme rampe de lancement pour leur propre carrière.
15Il existait diverses typologies de carrière d’officier, à commencer par celle des chevaliers qui entraient à un jeune âge à l’hôtel du roi, se distinguaient ensuite durant des missions de courte durée et étaient enfin chargés de fonctions sur la frontière, ce qui était souvent leur premier emploi important. Par la suite, employés comme maîtres de passages ou capitaines, ils pouvaient arriver en haut de l’échelle administrative. Au niveau plus bas, nous trouvons les châtelains, soit chevaliers soit écuyers, dans une position ambiguë. Plusieurs d’entre eux passèrent des périodes très longues enfermés dans de rudes avant-postes militaires le long de la frontière, dans des conditions très précaires, mais pour certains, il y eut ensuite la possibilité - surtout grâce au déclenchement de la guerre des Vêpres en 1282 - de se distinguer et de faire carrière ailleurs, en arrivant dans certains cas au niveau des capitaines de guerre. Enfin, parmi le personnel civil se distinguaient les juristes, en général d’origine napolitaine, de Salerne ou de Bari, dont certains obtinrent du roi le statut de noble.
16L’étude de la frontière aurait été impensable sans prendre en compte la personne qui la surveillaient oui qui, simplement, habitaient dans ses environs. Pour ce qui regarde l’époque angevine, un examen approfondi des sources permet d’affirmer que la frontière du Royaume de Sicile était un lieu d’ascension sociale qui offrait aux jeunes chevaliers originaires de Provence, des territoires du Royaume de France, de l’Italie méridionale ou d’ailleurs une occasion pour « faire carrière », au même titre qu’un service en Morée ou une participation à la guerre contre les ennemis de la couronne. Mais, outre cela, la recherche sur la frontière du Mezzogiorno permet aussi de retracer le sort des serviteurs plus humbles de la couronne, comme ce Ponz d’Avignon, châtelain de Lagopesole en 1271-72, puis de Tremonti (Tagliacozzo) en 1278-79 et enfin de Belvedere (Lesina, province de Foggia) en 128028. Le sort des officiers n’était pas toujours favorable, comme dans le cas de Thomas Fourrier, un chevalier « sans terres » châtelain de Civitella del Tronto entre 1279 et 1282, puis combattant au cours de la guerre des Vêpres où il a été mutilé dans une bataille navale, en obtenant en 1289 une pension d’invalidité29.
Notes
1 Turner F. J., « The Significance of the Frontier in American History », dans Annual Report of the American Historical Association for 1893, Washington, American Historical Association, 1894, p. 199-227.
2 Helmolt, H. F., « Die Entwicklung der Grenzlinie aus dem Grenzsaume im alten Deutschland », dans Historisches Jahrbuch, n° 17, 1896, p. 235-264.
3 Cf. entre autres Poisson J.-M (éd.), Castrum 4. Frontière et peuplement dans le monde méditerranéen au Moyen Âge. Actes du colloque d'Erice-Trapani (Italie), tenu du 18 au 25 septembre 1988, Rome-Madrid, l’École française de Rome, coll. Collection de l’École française de Rome, n° 105, Collection de la Casa de Velázquez, n° 38, 1992; Marchal G. P. (éd.), Grenzen und Raumvorstellung (11.-20. Jh.). Frontières et conceptions de l’espace (11e-20 e siècles), Zurich, Chronos, coll. Clio Lucernensis, n° 3, 1996; Herbers K., Jaspert, N. (éd.), Grenzräume und Grenzüberschreitungen im Vergleich. Der Osten und der Westen des mittelalterlichen Lateineuropa, Berlin, Akademie Verlag, coll. Europa im Mittelalter, n° 7, 2007; Frontiers and Borderlands, Varsovie, Fundacja Centrum Badań Historycznyc, coll. Quaestiones Medii Aevi Novae, n° 16, 2011.
4 Cf. Martin J.-M., « La frontière septentrionale du royaume de Sicile à la fin du XIII e siècle », dans Hubert É (éd.), Une région frontalière au Moyen Âge. Les vallées du Turano et du Salto entre Sabine et Abruzzes, Rome, l’École française de Rome, coll. Collection de l’École française de Rome, n° 263, 2001, p. 291-303; Feller L., « The Northern frontier of Norman Italy », dans Loud G. A., Metcalfe A. (éd.), The society of Norman Italy, Leyde-Boston, Brill, coll. The medieval Mediterranean, n° 38, 2002, p. 47-74.; Toomaspoeg K., « La frontière terrestre du Royaume de Sicile à l’époque normande: questions ouvertes et hypothèses », dans Martin J.-M., Alaggio R. (éd.), Quei maledetti normanni. Studi offerti a Errico Cuozzo per i suoi settant’anni da Colleghi, Allievi, Amici, Ariano Irpino-Naples, Centro Europeo di Studi Normanni, coll. Medievalia, n° 5, 2016, II, p. 1205-1224.
5 Soutenance du 10 décembre 2021, rapporteur Annick Peters-Custot, membres du jury Roberto Delle Donne, Benoît Grévin, Nikolas Jaspert, Philippe Josserand et Thierry Pécout.
6 Sthamer E., « Die Hauptstraßen des Königreichs Sizilien », dans Studi di storia napoletana in onore di Michelangelo Schipa, Naples, I.T.E.A. Editrice, 1926, p. 97-112 (rééd. dans Sthamer E., Beiträge zur Verfassungs- und Verwaltungsgeschichte des Königreichs Sizilien im Mittelalter, éd. Houben H., Aalen, Scientia Verlag, 1994, p. 309-324); Sakellariou E., Southern Italy in the Late Middle Ages. Demographic, Institutional and Economic Change in the Kingdom of Naples, c. 1440–c. 1530, Leiden-Boston, Brill, coll. The Medieval Mediterranean, n. 94, 2012, p. 144-147.
7 Cf. Demangeot J., Géomorphologie des Abruzzes adriatiques, Paris, Éditions du CNRS, coll. Mémoires et documents du Centre de Recherches et Documentation Cartographiques et Géographiques, 1965.
8 « Pactum beneventanum inter Hadrianum IV. et Wilhelmum I. regem », éd. Weiland L., dans Monumenta Germaniae Historica. Legum Sectio IV, Constitutiones et acta publica imperatorum et regum, I, Hannover, Hahn, 1839, n° 413, p. 588-590.
9 Cf. Toubert P., Les structures du Latium médiéval. Le Latium méridional et la Sabine du IXe à la fin du XIIe siècle, Rome, École française de Rome, coll. Bibliothèque des Écoles françaises d’Athènes et de Rome, n° 221, 1973, p. 938-957 ; Pesiri G., « Per una definizione dei confini del ducato di Gaeta secondo il preceptum di papa Giovanni VIII », Bullettino dell’Istituto Storico Italiano per il Medio Evo, n° 107, 2005, p. 169-191.
10 Rivera C., « L’annessione delle terre d’Abruzzo al Regno di Sicilia », Archivio Storico Italiano, n° 84/2, 1926, p. 199-309.
11 Cf. Toomaspoeg K., « Frontiers and Their Crossing as Representation of Authority in the Kingdom of Sicily (12th-14th Centuries) », dans Baumgärtner I., Vagnoni M., Welton M. (éd.), Representations of Power at the Mediterranean Borders of Europe (12th-14th Centuries), Florence, Sismel-Edizioni del Galluzzo, 2014, p. 29-49.
12 Battelli G., « Una supplica e una minuta di Niccolò II », Quellen und Forschungen aus italienischen Archiven und Bibliotheken, n° 32, 1942, p. 33-50 (rééd. dans Battelli G., Scritti scelti, Rome, Multigrafica, 1975, p. 25-44), p. 42.
13 Cf. par exemple Travaini L., « Rocche, castelli e viabilità tra Subiaco e Tivoli intorno ai confini territoriali dell’abbazia sublacense (X-XII secolo) », Atti e memorie della Società Tiburtina di Storia e di Arte, n° 52, 1979, p. 65-97; Sthamer E., L’amministrazione dei castelli nel Regno di Sicilia sotto Federico II e Carlo I d’Angiò, Bari, Adda, 1995; Fiorani D., Tecniche costruttive murarie medievali. Il Lazio meridionale, Rome, « L’Erma » di Bretschneider, 1996; Somma M. C., Siti fortificati e territorio. Castra, castella e turres nella regione marsicana tra X e XII secolo, Rome, Palombi, 2000; Annoscia G. M., Stasolla F. R., Monaci e castelli nella valle sublacense, Rome, Società Romana di storia patria, coll. Miscellanea della Società Romana di storia patria, n° 65, 2016; Toomaspoeg K., « La rete castellare tra ordinamento militare e civile », dans Oltre l’alto medioevo: etnie, vicende, culture nella Puglia normanno-sveva. Atti del XXII Congresso internazionale di studio sull’alto medioevo. Savelletri di Fasano (BR), 21-24 novembre 2019, Spolète, Fondazione Centro italiano di studi sull’alto medioevo, 2020, p. 175-202.
14 Hubert É., L’”incastellamento en Italie centrale. Pouvoirs, territoire et peuplement dans la vallée du Turano au Moyen Âge, Rome, École française de Rome, coll. Bibliothèque des Écoles françaises d’Athènes et de Rome, n° 309, 2002; Toubert P., « L'incastellamento. Problèmes de définition et d'actualisation du concept », dans Actes de Congrés Els Castells Medievals a la Mediterrània Nord-Occidental, celebrat a Arbúcies, els dies 5, 6 i 7 de març de 2003, Arbúcies, Museu Etnològic del Montseny, 2004, p. 21-36.
15 Sur l’administration cf. par exemple Morelli S., « Le élites burocratiche nel Mezzogiorno angioino: mobilità sociale e processi identitari », dans Carocci S. (éd.), La mobilità sociale nel Medioevo, Rome, École française de Rome, coll. Collection de l’École française de Rome, n° 436, 2010, p. 187-207; Morelli S., Per conservare la pace. I giustizieri del regno di Sicilia da Carlo I a Carlo II d’Angiò, Naples, Liguori, 2012.
16 Martin, « La frontière septentrionale », op. cit. ; Göbbels J., Das Militärwesen im Königreich Sizilien zur Zeit Karls I. von Anjou (1265-1285), Stuttgart, Hiersemann, coll. Monographien zur Geschichte des Mittelalters, n° 29, 1984.
17 Cf. Dalena P., Passi, porti e dogane marittime dagli angioini agli aragonesi. Le "Lictere passus" (1458-1469). Archivio di Stato di Napoli, Regia Camera della Sommaria, Bari, Adda, coll. Itineraria, n° 8, 2007; Delle Donne R., Burocrazia e fisco a Napoli tra XV e XVI secolo: la Camera della Sommaria e il Repertorium alphabeticum solutionum fiscalium Regni Siciliae Cisfretanae, Florence, Firenze University Press, 2012.
18 Un résumé dans Toomaspoeg K., « “Quod prohibita de regno nostro non extrahant”. Le origini medievali delle dogane sulla frontiera tra il Regno di Sicilia e lo Stato pontificio (secc. XII-XV) », dans Rivera Magos V., Violante F. (éd.), Apprendere ciò che vive. Studi offerti a Raffaele Licinio, Bari, Edipuglia, coll. Mediterranea. Collana di studi storici, n° 32, 2017, p. 495-526. Pour comparaison, cf. Bautier R.-H., « La route française et son évolution au cours du Moyen Âge », Académie Royale de Belgique. Classe des lettres et des sciences morales et politiques. Bulletin, Ve série, n° 73, 1987, p. 70-104.
19 Carocci S., Baroni di Roma. Dominazioni signorili e lignaggi aristocratici nel Duecento e nel primo Trecento, Rome, Istituto Storico Italiano per il Medio Evo-l’École française de Rome, coll. Nuovi studi storici, n° 23, Collection de l’École française de Rome, n° 181, 2016, p. 327-332, 353-369, 387-403, 415-422
20 Cf. par exemple Caciorgna M. T., Una città di frontiera: Terracina nei secoli XI-XIV, Rome, Viella, coll. I Libri di Viella, n° 87, 2008.
21 Caffiero M., Esposito A. (éd.), Gli ebrei nello Stato della Chiesa. Insediamenti e mobilità (secoli XIV-XVIII), Padoue, Esedra, 2012; Lacerenza G. (éd.), Gli ebrei a Fondi e nel suo territorio. Atti del Convegno, Fondi, 10 maggio 2012, a cura di Giancarlo Lacerenza, Naples, Università degli Studi di Napoli « L’Orientale », 2014.
22 Cf. Boesch Gajano S., Chelidonia. Storia di un’eremita medievale, Rome, Viella, coll. Sacro/sancto, n° 16, 2010.
23 Castelnuovo E., Ginzburg C., Centro e periferia nella storia dell’arte italiana, Milan, Officina libraria, 2019, p. 124-126.
24 Vignuzzi U., « “Abruzzi vs Abruzzo”: la formazione di una regione nella storia sociopolitica, culturale e linguistica », dans Boesch Gajano S. (éd.), Civiltà medioevale negli Abruzzi, I, Storiografia e storia, L’Aquila, Colacchi, 1990, p. 417-428; Avolio F., « Il confine meridionale dello Stato Pontificio e lo spazio linguistico Campano », Contributi di filologia dell'Italia mediana, n° 6, 1992, p. 291-324.
25 Toubert P., « Frontière et frontières: un objet historique », dans Castrum 4, op. cit., p. 9-17, ici p. 16.
26 Une première ébauche dans Toomaspoeg K., « Ut die noctuque sic diligenter et fideliter ipsa debeant custodire. Quelques réflexions sur la carrière des officiers frontaliers du Royaume de Sicile sous Charles Ier et Charles II d’Anjou (1266-1309) », dans Pécout T. (éd.), Les officiers et la chose publique dans les territoires angevins (XIIIe-XVe siècle) : vers une culture politique ? - Gli ufficiali e la cosa pubblica nei territori angioini (XIII-XV secolo): verso una cultura politica, Rome, École française de Rome, 2020 (édition en ligne: https://books.openedition.org/efr/6702).
27 Göbbels J., « Delli Monti, Ludovico », Dizionario Biografico degli Italiani, n° 38, Rome, Treccani, 1990 (édition en ligne : https://www.treccani.it/enciclopedia/ludovico-delli-monti_%28Dizionario-Biografico%29/).
28 Cf. http://base.angevine-europe.huma-num.fr/prosopange/html/dictionnaire.html?id=3148
29 Sthamer E., Dokumente zur Geschichte der Kastellbauten Kaiser Friedrichs II. und Karls I. von Anjou, éd. Houben H., III, Abruzzen, Kampanien, Kalabrien und Sizilien, Tübingen, Niemeyer, 2006, n° 1225, p. 13; I Registri della cancelleria Angioina, XXV, 1280-1282, éd. Mazzoleni J., Orefice De Angelis R., Naples, Accademia Pontaniana, coll. Testi e documenti della storia napoletana, n° 25, 1978, p. 150; I Registri della cancelleria Angioina, XXXII, 1289-1290, éd. Maresca Compagna A., Naples, Accademia Pontaniana, coll. Testi e documenti della storia napoletana, n° 32, 1982, p. 166. Il était décédé avant 1292: I Registri della cancelleria Angioina, XXXVIII, 1291-1292, éd. Palmieri S., Naples, Accademia Pontaniana, coll. Testi e documenti della storia napoletana, n° 38, 1991, p. 6
L'auteur
Professeur associé, Département "di Storia, Società e Studi sull'Uomo", Université del Salento (Lecce, Italie).
Email : kristjan.toomaspoeg@unisalento.it
Academia.edu : https://unile.academia.edu/KristjanToomaspoeg